French TV - The Violence of Amateurs
Sorti le: 14/09/2003
Par Djul
Label: Pretentious Dino
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Voici un groupe des plus originaux, fondé en 1983. Ces Américains ont derrière eux sept albums et une réputation assez flatteuse de touche-à-tout du progressif. Néanmoins, à l’écoute de The Violence of Amateurs, on a le plaisir de constater que l’ensemble reste assez cohérent, et surtout très fluide. D’une manière générale, on pourrait dire que French TV perpétue l’esprit Canterbury, avec une approche « free » et une certaine influence jazz.
Cet album, paru en 1999 mais parvenu à la rédaction cet été, mérite que l’on s’y arrête, de même que The Case against Art, sorti en 2002. Ce disque est une occasion pour le groupe de nous monter sa facette activiste. En effet, French TV est un groupe pour le moins engagé, qui n’hésite pas à insérer dans le livret un long article vindicatif contre les Républicains et leurs préjugés, sans parler des statistiques expliquant comment renflouer le budget de l’éducation américaine en respectant les engagements du gouvernement en matière d’armement nucléaire… French TV annonce la couleur !
Sur ce disque, et c’est la première surprise, on trouve deux reprises : « Odessa » de Volare, avec la participation du claviériste dudit groupe Patrick Strawser, et, « Joosan Lost / The Fate », un pavé de 20 minutes de Samla Mammas Manna, groupe suédois des années soixante-dix. Ce dernier titre constitue d’ailleurs l’une des bonnes surprises du disque avec un thème principal à la Transatlantic et une partie centrale expérimentale du meilleur effet.
A la première écoute, le reste semble partir dans tous les sens : « The Secret Life of Walter Riddle » ressemble à une musique de générique TV des seventies version rock in opposition, « The Kokonino Stomp » sonne comme du Soft Machine augmenté de bruitages incongrus, etc. Néanmoins, « Mail Order Quarks » et « Tiger Tea» sont plus orthodoxes et constituent une véritable ode à Genesis avec instruments à vents et cordes, et dans une moindre mesure à King Crimson.
En bref, The Violence of amateurs balance entre références progressives pures et dures et rock in opposition, par définition plus barré. Cet album ne pourra donc s’attirer les faveurs que de ceux qui possèdent une grande « tolérance » musicale, et sont prêts à tenter le grand écart !