Metaphor - Entertaining Thanatos

Sorti le: 09/05/2004

Par Djul

Label: Trope Audio Records

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Acteur quasi-inconnu du progressif moderne, Metaphor (groupe de San Francisco) est déjà auteur de Starfooted (1999) et d’un morceau pour le gigantesque projet Kalevala, « Raking the Bones », qui figure également sur ce nouveau disque. Entre temps, Jim Post, à la basse, a été remplacé par Jim Andreson et Jeff Baker a momentanément remplacé Bob Koehler à la batterie, le groupe cherchant encore un musicien permanent à ce poste.
Le « concept » d’Entertaining Thanatos tourne autour d’une interrogation sur cet épineux et mystérieux événement qu’est… le trépas ! Point de musique macabre à faire se pendre un corbeau néanmoins ! Au contraire, Metaphor revendique être un condensé du meilleur du progressif des années soixante-dix : ambition souvent affichée, mais rarement atteinte.

Les Américains empruntent ainsi beaucoup à Genesis – le groupe a d’ailleurs commencé sa carrière sous la forme d’un « tribute band » aux Anglais période Gabriel ! – et Van Der Graaf Generator, qui semble commencer enfin à recevoir une certaine reconnaissance (cf. l’hommage qui lui a été rendu par The Tangent il y a quelques années). Néanmoins, Metaphor plonge aussi ses racines dans les terres du néo-progressif, héritant de son goût pour les ambiances délicates, voire naïves, de sorte que leur musique n’est pas aussi menaçante et sombre que celle de leurs glorieux aînés. C’est d’ailleurs le plus souvent cette dernière tendance qui l’emporte, et qui risque d’en éloigner plus d’un : si certains passages témoignent d’une réelle fraîcheur (l’ironique « Socrates », sur lequel on croirait entendre Echolyn, ou l’excellent « Call Me Old… », et ses claviers/guitares qui se répondent puis évoluent à l’unisson) ou d’influences bien assimilées (« Galatea 3.3 » en forme d’hommage réussi à Peter Hammill), la majeure partie du disque est bien trop molle pour s’y immerger avec plaisir. Trop souvent, Metaphor se complaît dans un néo-progressif cotonneux et convenu, comme par une sorte de réticence à se laisser jouer, à certains moments (l’épique « Yes and No » souffle constamment le chaud et le froid). On reprochera finalement aux Américains ce que l’on reprochait déjà à leurs compatriotes de The Undeground Railroad ou aux Anglais de Land’s End : le manque de la folie qui animait pourtant leurs modèles.

Voici donc un énième groupe de progressif, qui pêche par excès de respect envers les canons du genre. Malgré une bonne exécution et de bonnes idées, le manque de dynamisme de certains passages et l’absence de réelle surprise tout au long de ces sept titres amèneront les plus exigeants à ne pas pardonner à Metaphor son manque d’originalité. Constat bien dommageable, quand on pense notamment aux paroles travaillées et au ton parfois agréablement décalé qui règne sur Entertaining Thanatos.