Evergrey - The Inner Circle
Sorti le: 04/05/2004
Par Julien Van Espen
Label: InsideOut Music
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Après deux disques de très bonne facture (In Search of Truth et Recreation Day) ainsi que des prestations live de qualité, les Suédois nous proposent déjà un nouvel album. Inner Circle racontre cette fois les souffrances subies par les proches d’un membre d’une secte. Un nouveau batteur – Jonas Ekdahl – ancien technicien batterie de Patrick Carlsson, a rejoint le groupe, également accompagné par l’orchestre de Göteborg.
D’emblée, une chose frappe à l’écoute de ce cinquième album d’Evergrey : le son, qui a sensiblement évolué par rapport aux deux derniers disques. Le mélange des textures de guitare et de claviers, qui caractérisait la production des précédents albums, semble laisser place à une plus grande indépendance, chaque instrument jouant de son côté et de façon distincte. Les guitares bénéficient d’un son beaucoup plus brut que par le passé, que ce soit dans leur production ou même en termes d’écriture. Les riffs semblent globalement plus simples et les solos en retrait, au profit des claviers qui jouent des lignes mélodiques bien différentes des guitares. La voix de Tom Englund n’a probablement jamais été aussi bonne, que ce soit par son coffre et sa puissance ou les sentiments transmis. Les chœurs de Carina, la femme de Tom, se font également plus présents, dans un registre très touchant (« In the Wake of the Weary »). Le nouveau venu, Jonas Ekdahl, assure avec une prise de risque assez faible, et un jeu très proche de celui de Patrick Carlsson ainsi qu’un son quasi identique. L’orchestre quant à lui ne propose rien de révolutionnaire mais donne plus de puissance à des morceaux comme «The Essence of Conviction» et beaucoup d’émotion sur « When the Walls Go Down », le titre qui prouve que ces cordes ont leur place sur la musique des Suédois.
Evergrey semble également de plus en plus à l’aise avec les plages calmes, aux accompagnements plus intéressants que par le passé (le solo bluesy de « Waking up blind »).
Cette livraison présente donc de nombreux atouts, il est pourtant difficile de la considérer comme une pleine réussite. On ne retrouve pas la magie que dégageaient certains titres de Recreation Day, remplis de mélodies vocales accrocheuses et de trouvailles qui leur donnaient intérêt quasi-immédiat et persistant. Résultat, aucun titre ne sort du lot et à part peut-être « Ambassador » et « A Touch of Blessing », on se demande quels morceaux pourront briguer le poste de classiques pour le groupe, comme c’était le cas avec « The Masterplan », « The Great Deceiver » ou bien « Recreation Day ».
Petite déception donc pour ceux qui espéraient une œuvre à la hauteur des deux précédentes, sinon mieux. The Inner Circle reste un bon disque, mais on aurait aimé qu’il propulse le groupe plus loin, que ce soit en termes de qualité de composition ou d’originalité.