Kino - Picture

Sorti le: 15/02/2005

Par Djul

Label: InsideOut Music

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La rumeur enflait depuis l’annonce de la naissance de ce nouveau « super-groupe » en novembre 2004. A la manière d’un Transatlantic, d’un The Tangent et autres réunions de grands noms signées sur Inside Out, Kino est le dernier all star band version progressive, réunissant certains des CVs les plus remplis du milieu : Pete Trewavas, bassiste chez Marillion et feu Transatlantic ; John Mitchell, chanteur d’Arena ; John Beck, claviériste chez It Bites, et enfin le revenant Chris Maitland, l’énorme premier batteur de Porcupine Tree. Pochette et logo estampillés années quatre-vingt, mélange des genres : on sentait que Kino ne ferait pas dans le progressif vintage et démonstratif des groupes précités… et on avait raison !

Vous rêviez de voir le Marillion de Fish, Toto, Supertramp, Saga revisités avec une production et un son puissant ? Kino l’a fait. A contre courant de la vague metal progressif et à l’inverse du mouvement vieille école, le super-groupe revendique son attachement à une époque où les soli de claviers dégoulinants, les refrains en forme d’hymne et les riffs accrocheurs ne faisaient pas peur. Si la formule ne compte pas d’ingrédients originaux, elle est si peu usitée qu’elle fait souffler, à l’instar des Suédois d’ACT, un vent de fraîcheur dans le monde du progressif.

Les deux morceaux de bravoure sont idéalement placés en début et fin de disque : « Looser’s Day Parade » est le titre le plus énergique du disque, sorte de rock metal à tiroirs dans lesquels se cachent parfois des breaks où les Beatles et Supertramp se rencontrent inopinément. En bout de course se trouve « Holding On » : sept minutes d’urgence, comme un Saga ayant mangé du lion, portées par une rythmique Trewavas / Maitland évidemment imprenable et un John Mitchell qui fait feu de tout bois sur un refrain imparable. Mais attention, c’est parfois sur les titres courts que le quatuor séduit le plus : « Telling Me to Tell You » enchaîne des couplets à la Police, guitare rentrée et groove efficace, et des refrains FM à la Asia, tandis que « Swimming in Women » (quel drôle de titre !) constitue l’un des rares moments « modernes » du disque, avec son rythme de valse entouré de claviers planants, tout comme le puissant « People » où échantillonnages d’orchestre et guitares lourdes s’accordent à merveille. Un dénominateur commun pourtant : l’amour de la mélodie ciselée, celle qui reste en tête.

C’est avec bonheur qu’on se laisse conquérir par cette sucrerie un rien surannée, un peu comme on irait dans un vieux cinéma de quartier voir Retour vers le Futur le pop corn dans la main et une paire de Reebok Pump aux pieds. Deux (maigres) regrets : l’absence de second degré et d’humour et un manque de dynamique dans les tempi, que l’on aurait aimé parfois plus élevés pour relancer la machine au milieu de l’album. Amateurs de pop-metal intelligente, à la ACT ou It Bites, précipitez-vous !