Spock's Beard - Feel Euphoria
Sorti le: 25/06/2003
Par Julien Negro
Label: InsideOut Music
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S’il était un album attendu de pied ferme dans le monde du progressif, c’est bien celui-ci ! Alors que son mentor, Neal Morse, a récemment quitté le navire, Spock’s Beard garde le moral et nous sort ici son septième album. Un peu moins d’un an après le conceptuel Snow, le désormais quatuor veut montrer qu’il est toujours présent et en forme. C’est désormais Nick D’Virgilio qui occupe le poste de chanteur laissé vacant, en plus de la batterie. La production est bien entendu impeccable, avec peut-être une touche un peu plus moderne : une rythmique basse/batterie bien puissante, une guitare tour à tour douce ou agressive et des nappes d’orgues aériennes signées Ryo Okumoto qui semble d’ailleurs beaucoup plus en retrait que sur le précédent disque studio du groupe.
Dès les premières notes, il est cependant clair que quelque chose a changé. L’esprit de Neal Morse est plus ou moins absent, bien que certains titres s’en rapprochent un peu. Ceux qui s’attendaient à un classique de Spock’s Beard risquent donc d’être franchement déçus. En revanche, ceux qui cherchent un album de progressif frais, énergique, original et bien interprété seront ravis. On passe en fait du plutôt anecdotique (“Onomatopoeia” en ouverture de l’album ou encore le bizarre “Feel Euphoria”) au très bon (le gentillet mais reposant “Shining star” ou un “Ghosts of autumn” écrit par Dave Meros l’une de ses premières compositions pour Spock’s Beard). La pièce maîtresse de Feel euphoria est à n’en pas douter “The bottom line”, qui est un véritable bijou : magnifiques lignes de chant, riff de guitare typique de la Barbe, le tout mené par une basse toujours aussi efficace. “A Guy named Sid”, longue pièce de plus de vingt minutes, alterne quant à elle superbes mélodies et passages plus ternes.
Sans être un véritable chef-d’œuvre, Feel euphoria devrait tout de même rassurer ceux qui doutaient de la santé de Spock’s Beard, et faire réfléchir ceux qui ne donnaient pas cher de la survie du groupe sans son ancien meneur. Le style a certes bien changé et certains accepteront peut-être mieux cet album en pensant qu’il est l’œuvre d’un autre groupe. Mais pour les autres, cette septième offrande reste un très bon disque de rock servi par un groupe – et un chanteur – exceptionnels.