Tesuji - Mirage

Nous avions découvert TESUJI en 2010 suite à la sortie de leur excellent EP indépendant, mais avouons-le, nous les avions un peu trop vite oubliés. C’est lorsque la sortie d’un premier LP nous a été communiquée que nos souvenirs refirent surface, et se replonger dans la musique du groupe fût un plaisir!

TESUJI, c’est avant tout un duo (Eddy Albert et Julien Delacroix) qui se connaît depuis les bancs de la fac lorsqu’ils jouèrent dans TIME CAPSULE. Après la sortie d’un EP 5 titres  (Love Addict) et d’une séparation, c’est accompagné de Julien Fracque et ainsi renommé, qu’ils proposèrent donc ce fameux Time chroniqué dans nos colonnes.
C’est donc un premier album, fruit de dix années de création qui nous offre 10 morceaux riches et variés. Certains ont été mixés au Hollywood House Studio à Helsinki, et tout l’album masterisé au Globe Audio Mastering à Bordeaux. Il contient également la présence des confirmés Göran Edman et Marco Basile sur 2 titres, enrichissant la variété du spectre vocal d’un morceau à l’autre, bien que la voix d’Eddy soit déjà aussi reconnaissable qu’agréable.
Eddy est multi-instrumentiste et compose la base des chansons, arrangements et mélodies, que vient parfaire Julien en y ajoutant des paroles et les parties de basse. Portée par seulement deux musiciens, leur musique rivalise aisément avec celle des plus grands noms du rock progressif actuel.

La pochette, tout en subtilité, rappelle celle de leur premier EP par son utilisation du noir et blanc et son jeu de contrastes. Est-ce un regard vers le passé ou le futur? Est-il détendu ou inquiet? Le mystère demeure, d’autant que les deux intéressés assument que ce n’est pas un concept-album ici, contrairement à ce qu’ils avaient fait en 2010.

La musique, quant à elle, propose du rock progressif accessible et mélodique, séduit rapidement l’auditeur, même novice en la matière. Les écoutes suivantes permettent cependant de mettre en lumière les subtilités des arrangements et la finesse de l’enregistrement.
Mention spéciale aux pistes « The Game » et « Haunting Dreams », même si tous les titres font preuve de maturité, alliant metal prog rythmiquement complexe avec des ambiances plus calmes, nappées de mellotron ou de guitare acoustique évoquant tantôt Pink Floyd, tantôt Dream Theater.
Il est intéressant de noter que quatre des cinq derniers titres, déjà présents sur l’EP, bénéficient ici d’un traitement sonore plus élaboré, révélant de nouvelles nuances. Si l’on peut d’ailleurs ressentir une différence de composition entre les deux parties du disque, le tout se mélange avec cohérence et promet la même diversité et qualité.

TESUJI mérite amplement de connaître un succès à la hauteur de son talent. Nous sommes impatients de découvrir ce que le duo nous réserve pour la suite. Fort d’autres titres déjà composés, ou en cours de composition, aucun doute qu’un deuxième album du duo pourrait voir le jour, ce que nous ne manquerons pas de suivre!