Porcupine Tree - Closure / Continuation
Sorti le: 24/06/2022
Par Ancestor
Label: Burning Shed
Site: https://porcupinetree.com
Enfin ! Quasiment 13 ans que ce disque est fiévreusement espéré par une multitude avide… D’abord il y a le son, la production, d’une densité et d’un relief exceptionnels, procurant une écoute des plus agréables, propices à une immersion complète. Puis il y a Gavin Harisson, qui affine sa frappe inlassablement sans ne jamais rien perdre en puissance, qui s’affirme en permanence tel un véritable virtuose de la batterie. Celui-ci est évidemment en compagnie de Richard Barbieri, inimitable grand magicien des claviers, précis et précieux, indispensable alchimiste. Et forcément, Steven Wilson, à la patte si identifiable à l’aune de sa discographie, autant pour son œuvre en troupe que pour sa besogne en solo. Quant à l’absence de l’ami Colin Edwin, elle s’explique par… son absence ! En effet, les circonstances furent telles qu’il n’a pas participé au mécanisme collaboratif de composition des trois compères…
Petit titre à titre un brin comparatif… : « Harridan » démarre Closure / Continuation à la façon d’un colossal best of, explore nombre de facettes du groupe, rassure sur le contenu et atteste que la muse est là ! « Of The New Day », excepté lors des moments légèrement énervés, dégage la même saveur moelleuse qu’une chouette chanson de Blackfield. « Rats Return » avec ses thèmes saturés et saccadés lorgne vers le prog-metal, en alternance avec des ambiances bizarroïdes à la Storm Corrosion, quand ce n’est un amalgame des deux. « Dignity » est une suite très mélodieuse guidée par une guitare acoustique, visitée par un bien joli solo électrique, d’une limpidité extrême. « Herd Culling », globalement structuré comme « Rats Return », multiplie les variations et ornements autour de ses thèmes essentiels. « Walk The Plank », très électro et éthéré, met l’accent sur l’étrangeté, nous flanque en apesanteur pour une sorte de balade fantasque. « Chimera’s Wreck » est assez proche de « The Watchmaker », dans l’atmosphère comme dans la structure, un morceau-fleuve remarquable et de haute tenue. Pour conclure, d’excellents bonus : « Population Three », un instrumental bouillonnant et passionnant, presqu’inquiétant, « Never Have », des mélodies splendides, de très belles parties de piano, une ritournelle des plus esthétiques, puis, « Love In The Past Tense », introduction dynamique et acoustique, leitmotiv de guitare récurrent pour ponctuer la cadence des couplets, et un passage instrumental ensorcelant en guise de final…
Tout cela compose un très très bel album de Crossover Prog, comme Porcupine Tree a toujours su les façonner, survolé par la voix de Mister Wilson, ses harmonies irrésistibles. Nous sommes peut-être face à une nouvelle référence du genre, fruit de l’évolution de ces artistes uniques. Seul le temps a le pouvoir d’en décider… Quant à son titre, s’il peut signifier une reprise d’activité, il peut également se comprendre comme une question, une interrogation à laquelle même Steven, qui affirme finalement n’avoir jamais renoncer à Porcupine Tree, ne doit pas encore avoir de réponse à donner…