6:33

Alors que le nouvel album de 6:33 vient de sortir, leur première opportunité de le présenter live est une date en première partie de Psykup au Forum de Vauréal. L’occasion pour les vengeurs masqués d’inaugurer plusieurs nouveautés. En effet, le groupe a choisi de ne plus monter sur scène masqué, et surtout de jouer désormais avec un batteur (jusqu’à présent les batteries étaient programmées). Visuellement, les franciliens se sont donnés la peine d’évoquer l’univers eighties de The Dome. Un effort à saluer car un concert ce n’est pas que du son, la mise en scène participe aussi à créer une ambiance.

Comme il est bien évidemment impossible pour les cinq musiciens de reproduire toute la richesse de leur musique sur disque, de nombreuses bandes sont envoyées pour les chœurs, les cuivres et tout autre instrument saugrenue qu’on peut retrouver dans leurs compositions. Rorschach prend un plaisir évident à être sur scène, utilisant son pied de micro comme un culbuto, on encore apposant sur son visage un œil mystérieux imprimé sur son gant. Pour lui, le rôle de frontman ne se résume pas à chanter derrière son micro et c’est tant mieux pour le show ! On regrette cependant que sa voix ne soit pas plus mise en avant dans le mix. Il faut dire que le son de manière générale ne permettait pas de rendre honneur à la musique particulièrement chargée et arrangée du groupe. Pour en percevoir toutes les subtilités il aurait fallu un niveau sonore général moins élevé car à très fort volume on perd en clarté et les basses et la batterie ont tendance à prendre les dessus sur l’ensemble.

On réalise qu’en live la fusion de groove et de métal opérée par 6:33 produit le même mélange incongru sur nos corps que dans nos oreilles : on a envie de se dandiner et de headbanger en même temps ! L’efficacité des refrains fonctionne à plein également, on ne peut pas s’empêcher de les chanter. Les qualités d’immédiateté de sa musique nous feraient presque oublier que le groupe ne répugne pas à se lancer parfois dans des structures alambiquées et des plans techniques. « M.i.d.g.e.t.s. », la plus ancienne composition jouée ce soir-là, se charge de nous le rappeler. Contraint par sa position de première partie, le set se limite à six morceaux, nous laissant sur notre faim. À voir les nombreux t-shirts, blousons et casquettes à leur nom, on réalise qu’une bonne partie du public est venue spécialement pour 6:33 ce soir. Il ne reste plus qu’à espérer qu’on nous annonce bientôt une série de dates où l’on pourra profiter d’eux le temps d’un concert bien plus long en tête d’affiche.