Soen - Imperial

Chez Soen, dorénavant et jusqu’à preuve de l’inverse, c’est un peu le jeu des 7 erreurs… ! Blague à part, le groupe a trouvé son genre et l’explore en mode spéléo. En cinq albums, nous sommes passés d’une espèce de brassage Tool / Opeth à quelque chose de beaucoup plus personnel. Un prog-metal de haute volée qui en met plein les oreilles, en allant à l’essentiel par le truchement de compositions oscillant autour des cinq minutes.

« Lumerian » déboule en fanfare et donne le ton d’emblée : en effet, le disque s’avère être une série de pistes emplies d’une panoplie de riffs intensifs. Elles sont toutes escortées par les mélopées du chant remarquablement chaleureux et superbement cafardeux de Joel Ekelöf. « Deceiver » lui succède et homologue la formule : il est de la même veine, bien qu’encore plus puissant et mélodique. Le mélancolique « Illusion » et le solennel « Fortune » calment un peu le jeu et mettent en valeur les claviers, habilement dosés ici comme ailleurs pour notre plus grand plaisir. Quelques soli de guitare parsèment l’enregistrement, aussi habiles que peu démonstratifs et toujours émotionnellement riches.

A dire vrai, la musique de nos Suédois est échafaudée d’une façon telle qu’elle dégage un magnétisme auquel il est difficile de rester insensible, une attraction irrésistible qui s’intensifie pendant le déroulement de chaque titre.

Soen ne mégote pas sur la saturation et l’emphase : Imperial dégage une force farouche, et chaque morceau aménage cependant avec grâce breaks et très beaux moments de quiétude. On ressent à son écoute aussi bien une espèce de nostalgie indéfinie qu’une fichue gifle énergétique. Une nouvelle réussite à mettre à leur crédit !