Anneke Van Giersbergen - The Darkest Skies Are The Brightest
Sorti le: 15/02/2021
Par Florent Canepa
Label: Inside Out
Site: http://www.annekevangiersbergen.com/
Si l’arrivée de nouvelles chansons de la chanteuse hollandaise est désormais entourée de circonspection (il y a eu du haut et du bas), le premier extrait, « Hurricane », avec sa trompette que n’aurait pas renié Ibrahim Maalouf a eu plutôt l’effet bienvenu de nous rassurer.
Car Anneke Van Giersbegen a fait ses adieux au métal depuis longtemps déjà, n’en déplaise aux mordus du Gathering d’antan qui fêtait encore il y a peu sa trentième année d’existence. Tout cela est bien loin et c’est en mode acoustique qu’elle s’exprime en solo, réservant ses apparitions plus musclées à ses amis de toujours, comme l’excentrique Canadien, Devin Townsend. The Darkest Skies Are The Brightest n’échappera pas à la règle mais, contrairement au fade Drive, s’épanouit dans la lumière. Celle de cordes délicieuses sans être racoleuses (« The Promise »), de comptines faussement naïves (« I saw a car ») ou de rêveries simples et douces, comme chez Sufjan Stevens (« The End »). Alors bien sûr, certains morceaux font finalement plus penser aux Pretenders ou à Texas qu’à ces suites d’accords complexes que nous chérissons tant (« The soul knows ») mais après tout qu’importe quand la justesse de la mélodie est au rendez-vous. La production, certes lisse, n’est pas dénuée de relief. En témoignent les passages en percussions (« Survive »).
Anneke, avec le temps, est devenue une sorte de Suzanne Vega post-métal à l’ère du crowdfunding, une égérie qui a su dépasser son club d’adoption. A l’heure où This Mortal Coil a quitté les rayons des disquaires déchus et où le pessimisme se télécharge à tout va, le dernier album d’Anneke fait un bien fou. Rien que pour cela, pour son timbre reconnaissable entre mille et pour sa force vitale qui lui a permis de sauver son couple et de tracer sa route, nous avancerons à ses côtés. Somme toute, comme elle le résume, « It’s alright, keep it simple ».