Le Grand Sbam - Furvent

Amateurs de musiques zeuhl bouillonnantes, voici une expérimentation fraîchement issue de l’imaginaire d’un collectif lyonnais qui a de la suite dans ses idées. Avec Furvent, Le Grand Sbam propose un voyage ambitieux axé autour du concept de Yi Jing. Le cœur de l’album est inspiré d’une structure de 64 hexagrammes (https://fr.wikipedia.org/wiki/Hexagramme_Yi_Jing) ; la représentation graphique de ces combinaisons peut donner quelques pistes de lecture intéressantes. Néanmoins l’appréhension de tous ces concepts n’est pas nécessaires pour se délecter de l’œuvre passionnante qu’est Furvent. Passionnante pour qui fera l’effort d’y plonger car en dépit de l’excellente production, il faut bien admettre que ce genre d’œuvre n’est pas à la portée de n’importe quelle oreille néophyte. C’est un album qui prend son temps, tantôt contemplatif, tantôt nerveux, allant jusqu’à matérialiser des tensions qui maintiennent l’auditeur en alerte; les enchaînements sont très soignés et confèrent une trame presque narrative voire cinématographique. L’auditeur attentif a de quoi rester pantois face à la complexité de l’œuvre car elle fourmille d’idées, de trouvailles chimériques et créatives cachées en chacun de ses recoins, si bien que de multiples écoutes attentives seront nécessaires pour espérer percer tous les secrets d’un album si dense.

Chacun sera libre de lui donner l’estime et le temps qu’il souhaitera, mais on est en présence d’une œuvre pour laquelle chacun ressentira quelque chose de particulier (en débattre peut être très intéressant). En dehors de toutes extrapolations personnelles, il est indéniable de reconnaître à Furvent une haute qualité d’interprétation et de bonnes volontés créatives. Respect.