Mark Giuliana - Beat Music ! Beat Music ! Beat Music !
Sorti le: 24/04/2019
Par Julien Giet
Label: Motéma Music
Site: www.markguiliana.com
Les batteurs peuvent se targuer de compter parmi leurs rangs un musicien qui a choisi leur instrument fétiche pour exprimer sa vision révolutionnaire de la musique. Visionnaire serait plutôt réducteur pour tenter de qualifier Mark Guiliana en un seul mot. Expert lorsqu’il s’agit de trouver l’essentiel au travers du minimalisme le plus dépouillé, créateur de concepts et de moteurs créatifs vertigineux d’ingéniosité, Guiliana est de retour pour nous proposer un univers résolument différent de celui élégamment exposé tout au long de l’excellent Jersey , précédent album de son quartet.
Beat Music ! Beat Music ! Beat Music ! évoque d’emblée des traits communs avec l’univers particulier du groupe Nerve emmené par l’extraordinaire batteur Jojo Mayer. Ambiance glaciale pour une musique organique au possible, fortement influencée par la musique électronique et sa capacité à introduire une transe au moyen de boucles hypnotiques, « Girl » expose d’entrée de jeu le parallèle que l’on pourrait dresser entre le millésime Mark Guiliana 2019 et le groupe Nerve. Une basse présente collant à la grosse caisse avec une précision chirurgicale, des claviers emprunts de synthwave, les musiciens semblent en capacité de pouvoir distordre le temps à leur guise tant leur conception du rythme semble d’un autre niveau (le final de « Bullet » est bluffant). Tout au long de l’album on peut déceler des éléments directement inspirés du mouvement French Touch ; « Roast » ou encore « Bud » qui ne détonneraient pas au sein d’une bande originale de jeu vidéo de l’ère 16 bits à l’ambiance Midnight Express. Guiliana s’est fait comme spécialité de puiser son identité dans le minimalisme : sa batterie est dénuée d’éléments semblant superflus, l’obligeant à travailler le son qu’il veut en extraire à travers une maîtrise ahurissante des dynamiques, des nuances, du tempo… « Human » et son aspect reggae en est un excellent exemple.
Il est parlant de considérer l’image d’une feuille immaculée de blanc ; si un point noir aussi minuscule soit-il vient l’orner quelque part, il attirera notre attention par contraste avec le reste : la musique de Mark Guiliana joue parfaitement de ce genre de mises en lumière astucieuses. Lorsqu’un élément fait son apparition, il se détache immédiatement de l’ensemble et nous invite naturellement à y prêter attention. Il peut s’agir d’une variation subtile de l’harmonie d’une boucle qui jusque là se répétait inlassablement par exemple, d’un crescendo bien senti à un endroit donné. Summum du minimalisme efficace, la piste « Home » fait figure de pause contemplative dans laquelle la batterie remplit son rôle en frappant seulement chaque pulsation à la grosse caisse afin de laisser le champs libre au clavier qui dépeint une atmosphère curieusement brumeuse et colorée.
Beat Music ! Beat Music ! Beat Music ! Est une réussite. Une production claire précise et organique, des pistes qui s’enchaînent sans jamais donner l’impression de doublon, cette épopée peut se concevoir comme une porte entrouverte pouvant nous laisser imaginer pour la suite un champs des possibles encore inexploré.
Les batteurs peuvent se targuer de compter parmi leurs rangs un musicien qui a choisi leur instrument fétiche pour exprimer sa vision révolutionnaire de la musique. Visionnaire serait plutôt réducteur pour tenter de qualifier Mark Guiliana en un seul mot. Expert lorsqu’il s’agit de trouver l’essentiel au travers du minimalisme le plus dépouillé, créateur de concepts et de moteurs créatifs vertigineux d’ingéniosité, Guiliana est de retour pour nous proposer un univers résolument différent de celui élégamment exposé tout au long de l’excellent Jersey , précédent album de son quartet.
Beat Music ! Beat Music ! Beat Music ! évoque d’emblée des traits communs avec l’univers particulier du groupe Nerve emmené par l’extraordinaire batteur Jojo Mayer. Ambiance glaciale pour une musique organique au possible, fortement influencée par la musique électronique et sa capacité à introduire une transe au moyen de boucles hypnotiques, « Girl » expose d’entrée de jeu le parallèle que l’on pourrait dresser entre le millésime Mark Guiliana 2019 et le groupe Nerve. Une basse présente collant à la grosse caisse avec une précision chirurgicale, des claviers emprunts de synthwave, les musiciens semblent en capacité de pouvoir distordre le temps à leur guise tant leur conception du rythme semble d’un autre niveau (le final de « Bullet » est bluffant). Tout au long de l’album on peut déceler des éléments directement inspirés du mouvement French Touch ; « Roast » ou encore « Bud » qui ne détonneraient pas au sein d’une bande originale de jeu vidéo de l’ère 16 bits à l’ambiance Midnight Express. Guiliana s’est fait comme spécialité de puiser son identité dans le minimalisme : sa batterie est dénuée d’éléments semblant superflus, l’obligeant à travailler le son qu’il veut en extraire à travers une maîtrise ahurissante des dynamiques, des nuances, du tempo… « Human » et son aspect reggae en est un excellent exemple.
Il est parlant de considérer l’image d’une feuille immaculée de blanc ; si un point noir aussi minuscule soit-il vient l’orner quelque part, il attirera notre attention par contraste avec le reste : la musique de Mark Guiliana joue parfaitement de ce genre de mises en lumière astucieuses. Lorsqu’un élément fait son apparition, il se détache immédiatement de l’ensemble et nous invite naturellement à y prêter attention. Il peut s’agir d’une variation subtile de l’harmonie d’une boucle qui jusque là se répétait inlassablement par exemple, d’un crescendo bien senti à un endroit donné. Summum du minimalisme efficace, la piste « Home » fait figure de pause contemplative dans laquelle la batterie remplit son rôle en frappant seulement chaque pulsation à la grosse caisse afin de laisser le champs libre au clavier qui dépeint une atmosphère curieusement brumeuse et colorée.
Beat Music ! Beat Music ! Beat Music ! Est une réussite. Une production claire précise et organique, des pistes qui s’enchaînent sans jamais donner l’impression de doublon, cette épopée peut se concevoir comme une porte entrouverte pouvant nous laisser imaginer pour la suite un champs des possibles encore inexploré.