Stop Motion Orchestra - Lightworks
Sorti le: 10/12/2018
Par Jean-Philippe Haas
Label: Knock'em Dead Records
Site: https://stopmotionorchestra.bandcamp.com/
Quatre ans après Instant Everything, les Texans de Stop Motion Orchestra sont de retour avec un bref LP (ou un gros EP, selon le point de vue) intitulé Lightworks, dont le superbe visuel aux détails foisonnants évoque un peu « Où est Charlie ? » en version « forêt enchantée ». Tout comme son prédécesseur, il mêle avec adresse l’électrique (basse, guitare, claviers) et l’acoustique (batterie, violon, saxophone, principalement) pour produire une sorte de rock de chambre instrumental. Lightworks bifurque légèrement dans la direction d’un rock in opposition assez joyeux, bien que les atmosphères soient très différentes d’un titre à l’autre, de même que les choix instrumentaux. Le violon et les saxophones de « Serafini’s Cat » posent le thème récurrent de l’album et maintiennent un équilibre entre les deux forces en présence, tandis que « Way To Sarov » reprend ce thème en mettant en avant tout au long de ses presque neuf minutes de multiples guitares (acoustique, électrique, basse, banjitar) et leurs différents modes d’expression, y compris la saturation. Le disque gagne d’ailleurs en nervosité au fur et à mesure. Ainsi « Nerve Hurdle » et « Metal Pants » sont comme leur titre l’indique beaucoup plus dynamiques, voire agressifs. Tout en laissant une confortable latitude à la partie acoustique cordes/saxophones, le premier met sur le devant la section rythmique tandis que le second laisse la place aux circonvolutions de la guitare électrique. Malgré des contrastes prononcés, il existe une sorte d’unité d’ensemble grâce à des motifs qui se répètent et aux habiles politesses que se font les instruments durant ces trente minutes de musique. Toutes ces nuances se retrouvent en un final coloré sur « Oceano de Leche » qui conclut ce court album en validant de belle manière la pertinence d’une fusion dont la réussite n’était pas forcément acquise d’avance.