Stoned Diplodocus - Ante Mortem

Un an jour pour jour après la sortie de son premier album éponyme, le gros dinosaure sous produits illicites nous revient plus chargé que jamais avec un nouveau disque Ante Mortem. Désormais fidèle du sympathique petit label associatif français L’étourneur, Stoned Diplodocus ne perd pas de temps. Bilan complet avant le Big Bang.

Avec quatre nouvelles compositions de belles longueurs, Stoned Diplodocus et son rock multiforme redéfinit lui-même les contours de sa musique. Sur Ante Mortem, on sent que les trois musiciens ont décidé d’assumer ce qu’ils sont et ce qu’ils jouent. Orienté rock bien lourd voire stoner, sur chaque morceau est adjoint un style supplémentaire : le post sur « Sun Song », le math tout du moins sur l’introduction de « Modus Operandi », le noise sur l’immense «  Bad Pills » et le pyschédélique sur «  Chant du Cygne ».

Si la voix est curieusement anecdotique, faite d’apparitions ultra courtes, le niveau instrumental, lui, a considérablement évolué. Peut-être est-ce aussi le fait d’un enregistrement d’une force colossale ? Puissante et organique, la production met clairement en valeur l’énergie et la hargne d’Anthony, Armel et Robin. Une deuxième guitare déjà présente auparavant semble remplacer définitivement la basse, propulsant les harmonies épaisses et bruitistes sur un terrain instable, aux structures insaisissables.

Ante Mortem séduira l’amateur de rugosités et autres granulosités. Passé du petit dinosaure au pachyderme tonitruant très rapidement, Stoned Diplodocus a franchi un sérieux cap, celui d’une réelle maturité musicale, avec une ligne stylistique en passe d’être maîtrisée. Si avant la mort il y a la vie, Stoned Diplodocus a encore de belles années devant lui, à condition qu’il soit raisonnable.