Bob Drake - Arx Pilosa
Sorti le: 12/09/2017
Par Aleksandr Lézy
Label: ReR
Site: http://www.bdrak.com/
Homme à la discographie et l’activité débordantes depuis ses débuts dans les années 80 avec entre autres les irrévérencieux Thinking Plague et plus tard 5UU’s, Bob Drake est un innovateur, un multi-instrumentiste mais aussi un brillant ingénieur du son, qui s’est toujours entouré d’autres innovateurs comme Fred Frith, Dave Kerman ou encore Chris Cutler, sous le label duquel d’ailleurs, ReR, ce dernier album solo en date Arx Pilosa est sorti. Tout cela en une phrase, vous allez comprendre !
Evoluant dans la sphère du Rock In Opposition, Bob Drake a tendance à en sortir un tout petit peu lorsqu’il s’agit de composer pour lui. Toujours dans une expérimentation rock, l’Américain soixantenaire cette année, aime à se jouer de la pop, la rendant psychédélique et parfois même un peu déglinguée. Lawn Ornaments, dernier album en date sorti en 2014 avait suscité un vif engouement, fruit d’un travail colossal.
Bob Drake joue de tout, enregistre tout lui-même, pouvant ainsi laisser libre cours aux fantaisies et autres élucubrations rocambolesques. Arx Pilosa ne déroge pas à la règle, ce concept-album mettant en scène des animaux pullule d’idées, de références musicales aux Beatles mais aussi à Yes indiscutablement. On le sait, ce dernier notamment a joué un rôle important dans la vie du musicien.
L’autonomie dont fait preuve l’artiste est assez fascinante. Réussir à enfanter d’un tel disque de A à Z, avec les complexités que cela engendre force le respect. Cependant, Arx Pilosa de par sa densité et le nombre d’idées qui s’enchaînent, a tendance à écœurer un poil de raton laveur l’auditeur. L’album démarre sur les chapeaux de roues, et les vingt pistes contenues dans une quarantaine de minutes ne laissent pas vraiment de place à la respiration. Il est un voyage en apnée dans l’univers du musicien.
Fidèle à son travail et à sa discographie solo, Bob Drake poursuit son œuvre de manière méritante et ce serait injuste de lui faire le procès de son imagination. Tous les morceaux se ressemblent beaucoup et, à vouloir trop en faire, Arx Pilosa donne l’impression séduisante d’un fourre-tout qui noie le poisson et nuit par moments au propos. Cette fois-ci, ça n’a pas mordu.