Alan Burridge - Lemmy Kilmister : Life Beyond Motörhead - Collateral Damage
Sorti le: 15/07/2016
Par Jean-Philippe Haas
Label: Iron Pages
Site: http://www.alanburridge.co.uk/
« Enfoiré, on t’aimait bien, maintenant on est tous orphelins ». Merci Renaud pour ces paroles, certes destinées à Coluche, mais qui conviennent parfaitement pour Lemmy Kilmister. Sauf que lui est resté rebelle jusqu’au bout, jusqu’à ce que ses excès l’emmènent torcher le cul au firmament (merci aussi à Christian Décamps pour cette formule détournée qui sied à merveille au personnage). Lemmy n’est plus, et tous les bassistes en herbe du monde le pleurent. De son propre aveu, Alan Burridge, l’un des rares à pouvoir légitimement écrire quelque chose sur le bonhomme, ne s’attendait pas à ce que son ami passe l’arme à gauche lorsqu’il a commencé la rédaction de ce livre. Peut-être aurait-il alors écrit une biographie en bonne et due forme, plutôt qu’un relevé minutieux et chronologique de tout ce que Lemmy a fait en dehors du groupe qui l’a rendu célèbre. Qu’importe. La vie de l’homme aux verrues proéminentes et aux rouflaquettes fournies se dessine facilement au fil des pages de ce sympathique petit bouquin, mine d’informations sur sa discographie « parallèle ».
Tout fan de Motörhead qui se respecte sait qu’avant d’être le plus connu des bassistes de hard rock, aux commandes de l’une des icônes du genre, Lemmy fut un temps roadie de Jimi Hendrix et qu’il s’adonna ensuite au rock psychédélique chez les illuminés de Hawkwind au début des années soixante-dix. Il se fit remercier suite à une affaire de dope qui mit en péril la tournée prévue. Ce qu’on sait moins, par exemple, c’est qu’il a joué, dans les années deux mille, dans un groupe de rockabilly, The Head Cat, avec le batteur de The Stray Cats ou que ses nombreuses amitiés lui ont valu des apparitions sur une pléthore de disques et de vidéos comme producteur, auteur, chanteur, musicien, acteur (!) ou tout simplement figurant. Impossible d’être exhaustif ici, mais citons The Ramones, Girlschool, Nina Hagen, Ozzy Osbourne, Doro (qui signe l’émouvante introduction du livre), quelques albums-hommages inégaux aux monuments du hard rock (Queen, Kiss, AC/DC, Metallica, Iron Maiden…) et des drôleries télévisuelles qu’il vaut mieux garder sous silence, par respect pour le défunt. Il ne nous en tiendra pas rigueur.
Artiste complet, ami fidèle, bête de scène, joyeux drille et pêcheur impénitent, Lemmy Kilmister a marqué tous ceux qu’il a côtoyés. Life Beyond Motörhead – Collateral Damage apporte un éclairage inédit et bienveillant sur celui qui a réussi l’exploit, malgré ses abus, de maintenir sa carcasse en un seul morceau pendant soixante-dix ans.