Mono & The Ocean - Transcendental

Sorti le: 08/12/2015

Par Malcolm

Label: Pelagic Records

Site: http://www.monoofjapan.com/en/ http://theoceancollective.com/pelagial/

Une discographie fournie de part et d’autre, une réputation artistique n’étant plus à faire : l’idée de compiler sur un même disque Mono et The Ocean, deux vétérans de la scène post-rock/metal internationale, apparaît d’emblée sous un jour séduisant.
Deux groupes, deux titres, vingt-cinq minutes de musique : Transcendental se présente sous une forme qu’apprécieront les amateurs du genre. Le programme, dans son détail, explore ce qui fait le propre du post-rock : de longs développements instrumentaux, l’exploitation variée et contrastée des sonorités les plus diverses, le soin apporté à l’équilibre sonore et à la dynamique d’ensemble. L’auditeur, pour peu qu’il soit familier avec les codes du genre, navigue ici en eaux connues.

C’est Mono qui ouvre le disque avec « Death in Reverse ». Comme d’usage dans ce style, la patience est de mise pour l’auditeur. La recette, pour faire mouche, implique l’appréciation de l’évolution du contenu musical par petites touches, afin que ses subtilités puissent s’en révéler au mieux. Dès le départ, Mono plante son périmètre : guitares baignées dans l’éther, progression harmonique simple et efficace, lente et inexorable progression vers une apothéose sonore finale…
Le proverbe dit que c’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures soupes. Celle qui nous est servie aujourd’hui a hélas un goût de réchauffé. Non pas que sa saveur en soit désagréable, mais « Death in Reverse », en condensant les aspects qui font le succès de la recette, n’en offre qu’un ersatz triste et prévisible, une note après l’autre.

Le temps d’un adieu timide baigné dans la reverb, c’est au tour de The Ocean d’entrer en piste avec « The Quiet Observer ». Une pénible impression de déjà-vu commence à s’installer quand apparaissent les premières notes de violoncelle sur fond de piano et de batterie low-fi. The Ocean conjure heureusement ce sentiment en faisant apparaître ce qui pouvait manquer depuis le début : un riff, un vrai, porteur d’un groove qui fait oublier la relative candeur du contenu précédent. Le reste du morceau développera alors, sur la durée, le travers exactement inverse de celui de Mono : s’enfermant dans une succession de riffs musclés, « The Quiet Observer » peine à se trouver et, à l’exception de trop rares respirations, finit par occulter sa propre lumière.

Le rendez-vous est donc raté, de part et d’autre. C’est dommage, car on se prend à rêver de ce qu’une collaboration réalisée en symbiose aurait pu sublimer chez chacun.