White Willow - Ex Tenebris (expanded edition)
Sorti le: 18/12/2014
Par Jean-Philippe Haas
Label: Termo Records
Site: www.whitewillow.info
Ex Tenebris est l’une des trois rééditions de 2014 du back catalogue de White Willow, aux côté de ses successeurs Sacrament et Storm Season. Second album du groupe norvégien sorti en 1998 après Ignis Fatuus (1995, réédité en 2013), pas encore tout à fait mûr, il pose toutefois les jalons de ce qui deviendra rapidement l’une des références du prog classique scandinave.
Si l’exécution manque parfois d’assurance – question de temps et de budget, comme le rappelle Jacob Holm-Lupo – on trouve déjà l’alternance de folk pastoral et de passages plus nerveux ou symphoniques, de titres courts et de compositions plus développées, de parties quasi liturgiques (« Soteriology »), voire gothiques (« …A Strange Procession »), gorgées de spleen, toutes ces caractéristiques qui vont donner à White Willow cette touche d’originalité à l’origine de leur succès dans le milieu prog des années deux mille. Jan Tariq Rahman s’occupe des claviers, mais aussi du chant, alors que Sylvia Erichsen ne joue encore que les seconds rôles. Le collectif mené par Holm-Lupo montre plus d’aisance sur les formats courts (comme « The Book of Love », qui évoque The Cranberries), mais on distingue déjà une réelle cohérence dans la composition de titres plus sophistiqués (« Leaving The House of Thanatos »), même si quelques maladresses et longueurs demeurent.
Le toilettage sonore dont bénéficie Ex Tenebris s’accompagne de demos enregistrées peu après sa sortie, notamment « Clothes of Sand » de Nick Drake et « Last Rose of Summer » qui figurera sur Sacrament. Dans un style folk dépouillé et émotionnel, ces titres donnent une véritable valeur ajoutée à cette réédition. La version en concert de « Leaving The House of Thanatos » (enregistrée en 2001, car le lineup de 1998 n’a jamais joué live) présente moins d’intérêt, tant au niveau de la qualité de l’enregistrement que de celle de l’interprétation, si ce n’est que le morceau est chanté par Erichsen au lieu de Rahman, dont ce sera le dernier disque avec le groupe.
Ex Tenebris n’est guère cité comme un album important de White Willow. Il a pourtant cette immense qualité de pouvoir séduire à la fois le public prog et un autre plus large, sensible à la quiétude, à la mélancolie et aux belles mélodies.