Gazpacho - March of Ghosts
Sorti le: 12/08/2014
Par Maxime Delorme
Label: KScope
Site: gazpachoworld.com
Septième album des Norvégiens, March of Ghosts n’a pas à pâlir de la comparaison avec ses prédécesseurs. Si Gazpacho enchaîne les albums reconnus par la communauté progressive ces dernières années, le sextet n’a pas l’air de ralentir ni même de s’essoufler sur sa lancée. Plus que jamais dirigés par une ligne mélodique particulièrement forte et présente, le groupe présente une fois de plus une musique estampillée « néo-prog » débarrassée de tout clavier dégoulinant. Le fort de Gazpacho réside dans l’atmosphère qu’il réussit à créer. En l’occurrence, March of Ghosts nous conte plusieurs histoires de fantômes. La réalisation et la production participent à donner un côté cotonneux à la musique, à la fois très doux et très simple. Pourtant, il suffit de s’attarder sur la myriade de petits détails pour se rendre compte que cette simplicité n’est qu’apparente.
Une nouvelle fois, la voix si particulière de Jan-Henrik Ohme berce l’auditeur. Reconnaissable entre mille, les tournes de guitare lancinante retranscrivent l’ambiance que le groupe a solidement établi depuis Night. « Hell Freezes Over » en est un excellent exemple : les Norvégiens mélangent parfaitement la tension musicale et le calme. La ligne de guitare soutenue par une section rythmique particulièrement efficace donne un côté lancinant au morceau, pendant qu’Ohme se fait majestueux. D’autres apprécieront le côté plus énergique de la musique comme sur « Golem ». Là où Gazpacho se démarque de ses productions précédentes, c’est dans l’apport sur March of Ghosts d’éléments folkloriques. On peut notamment relever la présence plus forte de Mickael Krømer aux violons sur « Gold Star » ainsi qu’une flûte entêtante sur « Hell Freezes Over II ». Globalement, la musique est teintée d’une note triste et d’une atmosphère mélancolique correspondant allègrement à la thématique de l’album.
Si Night a posé les bases de Gazpacho et Tick Tock renforcé son assise, March of Ghosts est sans conteste, en prenant toute la mesure du cliché de l’expression, l’album de « la maturité ». Cet album nous laisse un goût particulier et nous donne envie d’y revenir de manière incessante.