Hiromi – Staying alive
Hiromi a la bougeotte, Hiromi ne s’arrête jamais. Enchaînant les concerts et les albums, elle trouve encore le temps d’en faire la promotion. Notre pianiste virtuose a ainsi accepté, malgré l’heure très tardive au Japon, de répondre à quelques questions au sujet de ses dernières sorties et de son « Trio Project ».
Chromatique.net : Lorsque j’ai écouté Alive pour la première fois, je l’ai trouvé très organique. Je ne suis pas très familier avec les techniques de compositions du jazz, mais peux-tu nous dire comment cet album a été composé ? Y a-t-il une plus grande part d’improvisation dans les titres ?
Hiromi : Oui, la plus grande partie est improvisée. Nous jouons en trio depuis quatre ans, et plus on se connaît, mieux on travaille ensemble. J’ai compris qu’il est plus facile d’écrire pour des musiciens quand vous les connaissez, quand vous connaissez leurs particularités, leur jeu. Lorsque j’ai écrit pour l’album, c’est donc spécifiquement pour ce trio que j’ai composé.
J’ai lu quelque part que vous avez enregistré en live, plutôt que chaque piste séparément.
Oui, nous préférons jouer tous ensemble, en même temps, dans le studio.
Y a-t-il une sorte de « concept » derrière ce disque ?
J’ai voulu capturer les différentes rencontres et événements qui peuvent se produire dans la vie. Le titre d’ouverture, c’est le commencement de la vie. Lorsque tu vis, tu ressens différentes émotions : tu t’étonnes, tu rêves, tu cherches, tu joues. Tu es le combattant de ta propre existence. Parfois aussi, tu dois dire au revoir, c’est une sorte de départ. Mais lorsque quelqu’un te quitte, tu le gardes dans ton esprit, et la vie continue. Cet album c’est simplement l’histoire d’une vie.
Revenons un peu dans le passé. Comment avez-vous rencontré Anthony Jackson et Simon Philips ?
Anthony a joué comme invité sur mes deux premiers albums, et j’ai toujours voulu faire un album complet avec lui. J’ai formé ce trio en 2010 et j’étais à la recherche du bon batteur pour ce type de musique. J’ai pensé à Simon, car il correspondait à ce que je cherchais. J’ai demandé à Anthony ce qu’il en pensait, et il m’a dit qu’ils avaient occasionnellement joué ensemble ces trente dernières années et que ce serait une bonne idée. J’ai donc demandé à Simon, qui a accepté avec grand plaisir, et c’est comme ça que le trio est né et que nous en sommes au troisième album ensemble.
Vous avez sorti un DVD en 2012, enregistré en France (NdlR : Live In Marciac), et vous serez bientôt de retour en France, au mois de juillet (NdlR : à Cognac, Paris et Sète). Nous avons la chance de vous voir souvent ! Y a-t-il des pays que vous n’avez pas encore visités où vous aimeriez jouer ?
Partout où ma musique est la bienvenue ! J’aime jouer en France car les gens ont une véritable éducation musicale, ils sont à l’écoute et expriment leurs émotions. J’apprécie vraiment cette communication lorsque j’y joue, et je suis toujours contente d’y revenir.
Sur le DVD Move – Live in Tokyo qui va sortir, vous interprétez la totalité de l’album Move. Comment avez-vous eu l’opportunité d’enregistrer ce concert ?
Il s’agissait des deux derniers concert de la tournée au Japon, il me semble. Nous essayons toujours d’enregistrer les concerts quand c’est possible, dans l’éventualité d’une sortie.
Vous avez joué un peu partout le monde. Quelles sont les différences entre le public français et le public japonais, par exemple ?
Les Japonais sont très réservés, et ont du mal à montrer leur enthousiasme. J’encourage toujours le public japonais à exprimer ce qu’il ressent dans ces moments. C’est peut-être là la différence : j’aime beaucoup le public français car il est très émotionnel. Les Français savent comment écouter la musique, ils savent l’apprécier.
Peut-on espérer vous voir rejouer avec votre Sonicbloom (NdlR : entité regroupant le bassiste Tony Grey, le batteur Martin Valihora et le guitariste David Fiuczynski) ?
Nous n’avons pas de projets en ce moment. Je suis régulièrement en contact avec les musiciens, je prends de leurs nouvelles, mais nous n’avons rien prévu pour l’instant.
Vous avez côtoyé de grands musiciens, avec lesquels rêveriez-vous de jouer ?
J’adorerais jouer avec un orchestre. J’ai eu l’occasion de jouer ici avec des orchestres, mais pas dans d’autres pays.
Une question moins sérieuse maintenant : vous avez toujours des coupes de cheveux sauvages et luxuriantes sur les pochettes d’albums et les photos promotionnelles. Y a-t-il une raison à cela ?
La raison, c’est….le fun, j’aime bien jouer avec mes coupes de cheveux !