Wolve - Sleepwalker
Sorti le: 26/03/2014
Par Dan Tordjman
Label: Autoproduction
Site: wolvemusic.bandcamp.com
Souvenez vous. En 2008, fruit de l’imagination de Nicolas Chapel, Demians secouait et surprenait le monde en sortant chez InsideOut, s’il vous plait, Building An Empire, et s’installait ainsi en fer de lance de la scène progressive française. Après la sortie de Mute, plus rien. Arrive aujourd’hui Wolve, progéniture de Julien Sournac. Cinq ans de gestation, de composition, d’arrangement furent nécessaires pour accoucher de Sleepwalker.
L’intro, acoustique, rappelle un peu Radiohead, d’ailleurs on retrouve le fantôme de Thom Yorke sur le titre éponyme, donc difficile de le nier. L’ombre d’un autre britannique de génie plane également sur ce disque en la personne de Steven Wilson et, par extension, Porcupine Tree. À l’écoute de Sleepwalker notamment de « Cassiah » d’« Ocean » et dans une moindre mesure « Colors Collapse », on découvre un disque très consistant, tant dans la structure des morceaux que dans la production. En tant que fan de Wilson, Julien Sournac a su, toutes proportions gardées, ériger un mur du son et donner une certaine puissance à ses compositions. Hormis l’arbre à Porc Epic, on pense à d’illustres formations comme Tool, Jolly ou dans un autre domaine musical, Soundgarden. À n’en pas douter, ça a influé sur l’orientation musicale de notre génie en herbe.
Comme beaucoup de formations progressives, Wolve veut courir plusieurs lièvres à la fois, peindre un tableau sonore avec des couleurs et des ambiances différentes. Citons ici, une fois encore « Ocean » (le meilleur titre du disque ?) aux premières secondes planantes avant de partir vers des contrées métalliques et psychédéliques. Quoi de plus normal, après tout, quand on traite de la vie après la mort ? Sleepwalker est une invitation au voyage, un peu sombre certes, mais séduisant, enrichi par les textes délicats ciselés par Julien Sournac. Dans tous les cas, le potentiel est là. Wolve est un peu comme un diamant brut, ne reste qu’à le façonner, gommer certaines erreurs de jeunesse et, pourquoi pas, reprendre la relève de Demians pour finir signé sur un label. C’est tout le mal qu’on leur souhaite.