Steve Hillage - Live in England 1979
Sorti le: 30/10/2013
Par Florent Simon
Label: Gonzo Multimedia
Site: http://fr.wikipedia.org/wiki/Steve_Hillage
Gonzo multimedia est le spécialiste des rééditions dont la qualité oscille entre le jouissif et le sans-intérêt (voir par exemple The Dutch Woodstock 1970). Il nous est proposé cette fois-ci un document des plus intéressant qui témoigne de la tournée “Live Herald” de Steve Hillage en 1979, enregistré à l’université de Kent. Dans une ambiance chaleureuse, la salle remplie d’étudiants accueille ce soir-là ce musicien discret mais mythique pour un concert de quarante-cinq minutes correctement restitué ici.
Tiré de l’injustement oubliée émission de la BBC Rock goes to college, l’ex-guitariste de Gong s’impose habilement avec son rock progressif aux accents psychédéliques où des climats planants côtoient le disco ou le punk. La setlist enjouée concillie morceaux personnels et reprises (Donovan, The Beatles) pour cet honneur télévisé qui n’est autre que la reconnaissance du public pour une carrière personnelle délicate. Débutée avec sa compagne Miquette Giraudy une fois quitté la planète verte (suite à l’album Shamal), elle gagne doucement en puissance avec entre autres les réussites que sont L ou Motivation radio par exemple.
Au zénith de son talent artistique, Steve Hillage nous délivre donc sa musique lumineuse et rythmée, délicieusement agrémentée de boucles pré-technos et de multiple soli noyés dans l’écho. Autour du troubadour se dresse une équipe hétéroclite regroupant Miquette Giraudy qui officie aux claviers et séquenceurs, Andy Anderson et John McKenzie qui lâchent une assise rythmique funky et très carrée aux accents jazz-rock, ainsi que Dave Stewart pour occuper la place ingrate du second guitariste et dont l’histoire ne dit pas s’il s’agit de l’ex-Hatfield and the North ou du futur-Eurythmics.
On pardonnera facilement la concision du concert et la qualité de la vidéo inévitablement moyenne et pas toujours flatteuse pour ne retenir que la qualité de cette solide prestation. Signe de son temps en cette fin des années soixante-dix, elle a le mérite de prouver que les lumières créatrices et anti-commerciales n’étaient pas toutes éteintes alors que déferlaient punk et reggae sur les ondes étudiantes. Tout fan de l’univers gonguesque se doit donc d’écouter ce concert au moins une fois dans sa vie.