Caligula's Horse - The Tide, The Thief & River’s End
Sorti le: 04/10/2013
Par Dan Tordjman
Label: Welkin Records
Site: http://www.caligulashorse.com
Leur premier album, Moments from Ephemeral City devait initialement rester sans lendemain. Les critiques formulées à son encontre ont incité Sam Vallen & Jim Grey à remettre le couvert au point de voir à long terme. Si Arcane est encore en activité (le deuxième album du groupe est actuellement en pleine phase d’enregistrement), Quandary a cessé la sienne, laissant ainsi à Sam Vallen tout le loisir de se consacrer à Caligula’s Horse.
Pour ce deuxième volet, les Australiens ont vu les choses en grand, au point de sacrifier à l’épreuve reine, la figure de style a priori obligatoire pour toute formation de prog metal : le concept album. Les deux années de gestation nécessaires à l’élaboration de ce disque ont vraiment porté le groupe à maturité. La cohésion est audible et même si le binôme Vallen / Grey co-signe la majorité des titres, on sent que les musiciens venus gonfler les rangs se sont bien intégrés. Certains se régaleront des facéties de Sam Vallen sur sa guitare notamment sur « A Gift To Afterthought », « Water’s Edge » ou le monstrueux « Dark Hair Down » l’un des sommets (si ce n’est le sommet) de l’album.
On peut également relever d’autres points d’intérêt comme les voix harmonisées à la Porcupine Tree sur « Water’s Edge » qui risquent de vous faire dresser le poil. Notons aussi le refrain accrocheur d’« Atlas » et accessoirement son riff dévastateur. Le groupe du Queensland passe sans difficulté d’un extrême (violent) à un autre (plus calme et plus émouvant), comme le prouvent « Into The White » (qui ravira les fans d’Opeth et d’Anathema), « Thief » et « Old Cracks In New Earth » sur lequel Sam Vallen fait littéralement pleurer sa guitare (comme seul le grand Steve Vai sait le faire) et, de manière plus globale, met son jeu au service des compositions sans exagération. Soulignons enfin que Caligula’s Horse ne cherche pas à trop alambiquer et déstructurer ses morceaux, une erreur bien souvent commise par pléthore de formations progressives. Là, chaque titre a une ligne directrice et n’en dévie pas. Idéal pour ne pas perdre l’auditeur et lui donner des migraines.
Vous l’aurez compris : avec ce deuxième effort, Caligula’s Horse a grandi. Oubliées, les erreurs de jeunesse de Moments from Ephemeral City et sa production artificielle. Ici c’est une vraie production, claire et équilibrée qui sert les titres et les fait gagner en puissance. Les jeunes garçons sont devenus des hommes à prendre très au sérieux. Pas seulement en tant que projet mais en tant que véritable groupe, ce qui place The Tide, The Thief & River’s End comme outsider dans la catégorie album de l’année 2013, aux côtés d’Haken notamment. Alors oui, on se répète, mais finirez-vous par nous comprendre et nous croire quand on vous maintient mordicus que l’avenir du progressif passe par l’Australie ?