Brighteye Brison - The Magician Chronicles

Sorti le: 12/06/2013

Par Pierre Wawrzyniak

Label: Progress Records

Site: www.brighteyebrison.com

Brighteye Brison est le secret le mieux gardé du progressif symphonique scandinave. Ne disposant pas du même réseau de tournée que les Flower Kings et autre Beardfish, le groupe reste sagement chez lui dans un anonymat tout relatif. Avec The Magician Chronicles-Part 1, le quintet signe son chef d’œuvre, substance sonique protéiforme synthétisant le jazz rock et la (très éclectique) pop progressive de manière virtuose.

Virtuose dans l’écriture tout d’abord. La partition crée des ponts inespérés entre la pop rock savante de Kayak et Gordon Giltrap, le jazz rock de Return To Forever et les débordements aussi pyrotechniques que progressifs de groupes tels que Magic Pie, Moon Safari et le Flower Kings. Les enchaînements redoublent d’inventivité. Chaque instrumentiste y va de sa contribution sans jamais altérer l’unité de l’ensemble. Le summum est atteint dans The Magician’s Cave par un contrepoint zappaien explosif entre guitare basse et batterie. Débordantes de culture musicale, ces chroniques sont aussi l’occasion pour les trois vocalistes du groupe de développer des trésors d’arrangements lors de simili refrains pétillants. Mais c’est Linus Kase aux claviers, qui se montre le plus volubile, exécutant des solis jazzys endiablés entre deux incursions de moog cartoonesques à la Gentle Giant.

Certes hyper référencé, l’album est néanmoins le lieu d’expérimentations salutaires : minis concertos de pianos, duo accordéon-batterie, phases narratives délirantes…tout y passe. Si l’on ajoute à tout cela des phases de jazz fusion où Kase se permet des fulgurances au saxophone sur des bases rythmiques que l’on jurerait interprétées par un grand big band de jazz moderne, le vase déborde.

On tient là un superbe effort d’incursion partielle du prog sautillant, rêveur et décomplexé sur les territoires du jazz fusion. Chapeau bas. La Part 2 est annoncée pour cette année…