Bass Communion - Cenotaph
Sorti le: 30/04/2012
Par Maxime Delorme
Label: Kscope
Site: www.swhq.co.uk/bass_communion.cfm
Entre un album solo, une collaboration avec Mikael Åkerfeldt et un remaster de Jethro Tull, Steven Wilson nous gratifie d’une nouvelle sortie de Bass Communion. Préparé et annoncé de manière particulièrement succincte, Cenotaph se veut être la « suite » de Ghosts on Magnetic Tapes. Malheureusement, si l’album remplit à la perfection le rôle de fill-in en attendant le début des concerts solo de l’artiste, il ne propose pas un intérêt suffisant pour une écoute prolongée en salon.
Bass Communion n’a jamais été un projet qui « secoue », qui « remue » ou même qui « arrache ». Il s’agit plutôt d’une musique qui « touche » et se « transforme ». Une musique organique où le son est travaillé comme un matériau brut pour en faire ressortir quelque chose de bien plus complexe qu’une simple addition de sons. Malheureusement, ce qui émerge de Cenotaph, c’est un bruit blanc, élément commun aux quatre pistes de vingt minutes (environ). Alors certes, quelques pulsations par ci et quelques vibrations par là viennent diversifier les compositions, mais au final, on retient assez peu de mélodies de ce qui s’en dégage …à l’inverse de ce qui se produit à l’écoute de la majorité des albums précédents.
Il faut cependant avouer que le disque arrive à évoquer une atmosphère très particulière. Les quelques notes dispersées dans le fond opaque plongent l’auditeur dans un climat oppressant comme s’il se trouvait dans un brouillard particulièrement dense. Les pulsations qui reviennent entre « Citadel », « Carrion » et « Conflux » renforcent d’ailleurs ce sentiment de suffocation à la manière d’un cœur qui bat. Le morceau éponyme, lui, devient plus mélodique et renoue un peu avec ses ancêtres, passé les douze minutes de musique. Seulement, sur un total d’une heure, ce nouvel ouvrage de Bass Communion ne parvient pas à se démarquer de ses prédécesseurs et rappelle simplement ce que Wilson avait fait auparavant avec Dirk Serries sur le premier Continuum.
En soi, l’album aurait pu faire une excellente bande son pour un thriller ou un film d’horreur. Mais si Cenotaph n’est pas une catastrophe inécoutable (loin de là), il est bien décevant par rapport aux oeuvres précédentes. On recommandera alors à ceux qui veulent s’initier de se pencher plutôt sur I, II, Molotov and Haze ou encore son « antécédent » Ghosts on Magnetic Tapes pour débuter l’écoute de Bass Communion.