The Aristocrats
26/03/2012
La Scène Bastille - Paris
Par Dan Tordjman
Photos: Nicolas Rueda-Ruiz
Site du groupe : www.cyrilachard.com / www.thearistocrats-band.com
Setlist :
Bad Asteroid / Sweaty Knockers / Boing… I’m In The Back / Furtive Jack / Flatlands / Blues Fuckers / Mr. Kapinsky (Marco Minnemann) / See You Next Tuesday / I Want A Parrot / Erotic Cakes (Guthrie Govan) / Zomby Woof (Frank Zappa) // Rappel : Waves Après un premier album encensé à juste titre, le passage des Aristocrats à Paris était attendu de pied ferme par bon nombre de fans. Chromatique revient sur cette soirée où le trio infernal a éclaboussé la Scène Bastille de son talent.
En ce mercredi soir, la Scène Bastille est copieusement garnie et prête à passer un moment sous le signe de la virtuosité, de l’humour et de la décontraction. Et comme il est question de décontraction, c’est à une bonne connaissance de Feu-Progressia que revient la charge d’ouvrir les hostilités, en la personne de Cyril Achard. Ce soir, le guitariste a joué la carte de la simplicité, seul sur scène, avec sa guitare classique. Le Français parvient à tisser une ambiance chaude et ensoleillée. Quoi de plus approprié en cette soirée printanière ? Les reprises de « Sunny » de Bobby Hebb & « Ain’t No Sunshine » de Bill Withers font mouche. Entre temps, le public, plutôt réceptif, eut droit à une jolie version de « Persepolia »avant que Cyril ne termine son set sur une dernière et délicieuse reprise de « Georgy Porgy » de Toto. Un apéritif savoureux, léger, de saison en somme, idéal pour ouvrir l’appétit des nombreux musiciens présents ce soir dans l’auditoire.
C’est un Marco Minnemann tout sourire, sac à dos sur l’épaule, qui arpente le premier l’espace scénique, suivi par Guthrie Govan et Bryan Beller. Les trois lascars sont prêts et démarrent leur set en larguant un « Bad Asteroid », chargé de planter le décor. Ce soir, le trio n’est pas venu pour conter fleurette. Preuve supplémentaire avec un « Sweaty Knockers » de feu au cours duquel les plombs de Marco Minnemann sautent une première fois, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Après avoir retrouvé ses esprits, le batteur allemand présente, dans un français parfait, le prochain titre « Boing… I’m In The Back ». L’esprit de connivence et de franche rigolade est bien présent sur et face à la scène. Les trois compères sont en grande forme, avec un Bryan Beller, terriblement efficace à la basse, dont les grimaces donneraient presque lieu à un concours. Guthrie Govan quant à lui est presque écœurant de facilité à enchaîner les acrobaties sur son manche.
L’ambiance survoltée disparaît et laisse place à une atmosphère bien plus posée et feutrée le temps de « Flatlands ». Cette savoureuse accalmie était en réalité un message pour préparer le terrain à la prochaine secousse du trio infernal : intitulée « Blues Fuckers », elle voit Marco Minnemann pêter les plombs une seconde fois au cours d’un solo de batterie absolument épileptique. Disons-le, on n’était pas loin de le perdre ! Pour rester dans la folie, « See You Next Tuesday », issu de la plume de Bryan Beller, maintient le niveau sismique avant que l’on entende la déclaration d’amour de la soirée signée Guthrie Govan, qui avoue son envie surprenante d’acquérir … un perroquet ! Oui, l’Anglais semble aimer ces oiseaux au point de leur dédier un titre : « I Want A Parrot ». L’histoire ne nous dit pas s’il a finalement réalisé son caprice.
Enfin, le guitariste nous offre une part de ses fameux « Erotic Cakes », suivie d’une reprise fumante du « Zomby Woof » de Frank Zappa. En y réfléchissant, que serait un concert des Aristocrats sans un légitime clin d’œil au Grand Wazoo ? Difficile de le savoir, mais pour être franc, c’est le cadet des soucis du public de la Scène Bastille. Avec des étoiles plein les yeux, les spectateurs quittent les lieux, non sans se voir asséner un dernier taquet nommé « Waves », idéal pour clôturer une soirée riche en notes et rires. Au fait, si par hasard quelqu’un retrouvait la camisole de force de Marco Minnemann, prière de contacter la rédaction qui transmettra.