Russell Allen (Adrenaline Mob) – Retour à l’essentiel, pour le plaisir
Adrenaline Mob fait partie de ces groupes qui, avant même sortir leur premier disque, suscitent un engouement exceptionnel. L’association annoncée de Russell Allen et Mike Portnoy avec Mike Orlando n’a cessé de nourrir débats et discussions. De discussion, il a été question avec Russell Allen que nous avons interrogé et qui a fini par rompre le silence. Quoi de plus normal quand on sort un album nommé Omertá ?
Chromatique : De prime abord, Adrenaline Mob ressemble à une réunion de copains qui n’en pouvaient plus d’attendre de pouvoir collaborer ensemble. Peut-on dire que les précédentes tournées communes de Symphony X et Dream Theater constituent le point de départ de cette aventure ?
Russell Allen : Absolument. J’aime les nouvelles collaborations, rencontrer de nouveaux musiciens et si ce sont, en plus, des amis, j’en suis le premier ravi. Dans le cas de Mike et moi, c’est arrivé de manière totalement naturelle. Comme tu l’as dit, nos deux groupes ont tourné ensemble et il ne manquait plus que l’opportunité de mettre ce projet en place. C’est finalement arrivé, tout s’est fait sans prise de tête, en totale décontraction.
Le départ inattendu de Mike Portnoy de Dream Theater a-t-il précipité ou bousculé certaines choses dans ton planning et, in extenso, celui de Symphony X ?
Non, pas vraiment. Tout était déjà lancé et planifié concernant Symphony X. De plus, nous prenons du temps entre deux albums. En ce qui me concerne, l’année 2012 allait être presque entièrement dédiée à Adrenaline Mob. J’avais fini mes parties de chant pour Iconoclast en août 2010, bien que l’album ne soit sorti qu’en juin 2011. J’étais libre et le décalage entre la fin de la préparation et sa date de sortie était tel que j’avais du temps à tuer ! Je touche du bois parce qu’il n’y a pas encore eu de conflits d’agendas et je tiens à m’investir à part égale dans les deux groupes. A bien y regarder, nos tournées ne sont pas aussi longues qu’il y paraît. La nôtre se termine bientôt. On devrait théoriquement jouer en Asie et en Australie avant de se remettre au travail pour le nouveau disque. Que les fans de Symphony X se rassurent.
Comment s’est déroulée l’écriture de l’album avec Mike Orlando qui, il faut l’avouer, est peu connu en France, ce qui ne l’empêche pas d’être, selon les dires de Mike Portnoy, le secret le mieux gardé de New York en tant que musicien ?
Les sessions se sont déroulées entre sérieux et crises de rire, c’est dire si ça s’est bien passé ! J’attendais, personnellement, beaucoup de cette collaboration avec Orlando et les résultats dépassent mes prévisions. On a travaillé de manière très interactive, notamment chez moi où j’ai un petit local de travail. C’est allé assez vite, « All In The Line » est un bon exemple car on a bouclé ce titre en une après-midi.
A l’écoute d’Omertá, on a vraiment l’impression que vous vous lâchez et que vous ne vous imposez aucune limite, chose que tu ne peux pas faire dans Symphony X et que Mike n’a pas pu faire non plus lorsqu’il faisait partie de Dream Theater …
C’était l’idée première, effectivement. Il n’était pas question de complexité, mais d’énergie, de substance, dans le but d’avoir un propos direct et in your face. C’est du rock, quand même. Portnoy, Orlando et moi-même avions envie d’aller à l’essentiel, sans limites. Comme tu l’as dit, le nom de Portnoy et le mien sont logiquement rattachés aux sphères progressives et je comprends que ça puisse en étonner plus d’un… mais nous voulions faire un disque direct et agressif aux antipodes de ce à quoi les fans nous associent habituellement.
Vu de l’extérieur, on peut penser qu’Adrenaline Mob rend hommage aux cadors du metal que sont Black Sabbath, Dio, Metallica ou Pantera. Mission accomplie avec Omertá ?
Je l’espère. On a tous longuement écouté ces groupes, on a fait ce disque pour leur rendre hommage, effectivement, mais également pour se faire plaisir. Ce sont nos influences, on a ça dans le sang.
Le guitariste Rich Ward faisait partie de la toute première formation d’Adrenaline Mob. Lors d’une des premières interviews du groupe, Mike Portnoy avait fait part de son souhait d’avoir un guitariste rythmique de premier ordre comme James Hetfield ou Malcolm Young. Depuis il a quitté le groupe et Orlando est le seul guitariste du groupe aujourd’hui. Vous avez donc changé votre position concernant l’apport d’un deuxième guitariste…
Tout d’abord, je tiens à préciser que l’ensemble est désormais au complet avec l’arrivée de John Moyer à la basse, que certains connaissent au sein de Disturbed. Quand nous l’avons contacté, nous avons exposé notre projet. Lors de l’audition nous l’avons vu et entendu faire et nous nous sommes dits qu’il n’était probablement plus nécessaire d’avoir un second guitariste, ce qui me convient parfaitement. J’adore des groupes comme Van Halen, Led Zeppelin, Black Sabbath ou Pantera, capables de mettre tout le monde par terre avec une seule guitare.
Tu viens de mentionner John Moyer comme nouvel arrivant. Avez-vous auditionné d’autres bassistes ?
Nous avions d’autres noms cochés dans nos carnets d’adresses mais tous étaient déjà engagés sur des tournées ou des projets. Disturbed fait une pause actuellement, John était donc libre pour l’audition. Il faut savoir que Rich et Paul Di Leo n’ont pas claqué la porte. Rich souhaitait continuer avec nous sans lâcher Stuck Mojo et Paul voulait partir aussi avec Fozzy (groupe du catcheur américain Chris Jericho, grand ami de Portnoy)
Omertá n’est pas encore sorti au moment où nous parlons et on lui prédit déjà un succès énorme, à tel point que vous êtes présents sur les affiches de quelques festivals prévus cet été.
Oui, la pression est là, c’est peu de le dire. Mais ça ne nous fait pas peur, nous adorons la scène, tu as pu le voir avec nos groupes principaux. Le plus gros problème est de réveiller l’intérêt des auditeurs. C’est contradictoire avec l’attente qui grossit sans cesse, mais ce sont principalement des fans de Symphony X et de Mike Portnoy qui sont derrière nous. Les fans de metal, les purs et durs ne nous connaissent pas ou peu et rien ne dit qu’ils adhéreront. Ce pourrait même être le contraire : qu’ils soient réfractaires en regard de nos parcours individuels. On part de de zéro pour ce qui est de convaincre les plus sceptiques et c’est une réelle source de motivation.
Ta réponse me permet d’enchaîner sur ma question suivante : quel type de public t’attends-tu à voir à un concert d’Adrenaline Mob ? Les fans de progressif ont la particularité d’être fidèles à leurs idoles et ce, quel que soit le contexte… Penses-tu que cela peut permettre à Symphony X de toucher indirectement de nouveaux fans ?
Si Adrenaline Mob peut toucher un public plus large, ce sera tout bon pour nous. Je me rappelle pour ma part avoir adoré des groupes au sein desquels certains musiciens étaient issus d’autres formations et il me fallait les écouter pour comprendre réellement d’où ils venaient. J’ose espérer que ceci se répètera à nouveau pour nous. Si, à travers Adrenaline Mob, je peux ramener à Symphony X de nouveaux fans, je signe.
Le personnage dessiné sur la pochette de l’album me rappelle Eddie, la mascotte d’Iron Maiden ou encore Vic Rattlehead, indissociable de Megadeth.
Oui, on peut y voir une référence : c’est Bonedaddy notre mascotte. J’avais cette image depuis le début, une tête de mort tenant une carte à jouer dans sa main… l’artiste qui a bossé dessus a fait un super travail. Le fait de remettre l’idée de la mascotte au goût du jour est une autre preuve d’hommage aux grands groupes de metal. Il y a donc fort à parier que vous reverrez Bonedaddy prochainement ! Mais de là à faire comme Maiden qui ramène un Eddie géant sur scène… non, nous n’irons pas jusque là. Il y a des limites quand même (Rires) !
En plus des titres d’Omertá, que peut-on attendre de vos concerts ?
Nous jouerons ces titres et quelques reprises mais je ne saurais te dire lesquelles. Au moment où nous parlons, rien n’a été décidé. Ce sera donc la surprise.
Quelle serait l’affiche rêvée pour Adrenaline Mob ? Nickelback, Metallica, Black Sabbath ou Steel Panther ?
Je signe pour les quatre, quoiqu’avec Steel Panther ça pourrait être sacrément drôle (Rires). Plus sérieusement, je tends à penser qu’avec Adrenaline Mob on peut se greffer sur n’importe quelle affiche orientée metal. C’est un plus non négligeable.
Tu mentionnais votre participation sur quelques festivals cet été. Or, on sait que Paris représente beaucoup pour toi, puisque tu y as demandé ton épouse en mariage, au sommet de la Tour Eiffel. Impossible pour toi d’éviter la France !
Tu l’as dit ! Ce serait inconcevable pour moi de ne pas y passer. Il n’y a encore rien d’arrêté mais c’est dans les projets.
(Nous savons depuis qu’Adrenaline Mob investira la Maroquinerie le 24 juin, ndlr).
Adrenaline Mob fait partie de ces groupes qui, avant même sortir leur premier disque, suscitent un engouement exceptionnel. L’association annoncée de Russell Allen et Mike Portnoy avec Mike Orlando n’a cessé de nourrir débats et discussions. De discussion, il a été question avec Russell Allen que nous avons interrogé et qui a fini par rompre le silence. Quoi de plus normal quand on sort un album nommé Omertá ?
Chromatique : De prime abord, Adrenaline Mob ressemble à une réunion de copains qui n’en pouvaient plus d’attendre de pouvoir collaborer ensemble. Peut-on dire que les précédentes tournées communes de Symphony X et Dream Theater constituent le point de départ de cette aventure ?
Russell Allen : Absolument. J’aime les nouvelles collaborations, rencontrer de nouveaux musiciens et si ce sont, en plus, des amis, j’en suis le premier ravi. Dans le cas de Mike et moi, c’est arrivé de manière totalement naturelle. Comme tu l’as dit, nos deux groupes ont tourné ensemble et il ne manquait plus que l’opportunité de mettre ce projet en place. C’est finalement arrivé, tout s’est fait sans prise de tête, en totale décontraction.
Le départ inattendu de Mike Portnoy de Dream Theater a-t-il précipité ou bousculé certaines choses dans ton planning et, in extenso, celui de Symphony X ?
Non, pas vraiment. Tout était déjà lancé et planifié concernant Symphony X. De plus, nous prenons du temps entre deux albums. En ce qui me concerne, l’année 2012 allait être presque entièrement dédiée à Adrenaline Mob. J’avais fini mes parties de chant pour Iconoclast en août 2010, bien que l’album ne soit sorti qu’en juin 2011. J’étais libre et le décalage entre la fin de la préparation et sa date de sortie était tel que j’avais du temps à tuer ! Je touche du bois parce qu’il n’y a pas encore eu de conflits d’agendas et je tiens à m’investir à part égale dans les deux groupes. A bien y regarder, nos tournées ne sont pas aussi longues qu’il y paraît. La nôtre se termine bientôt. On devrait théoriquement jouer en Asie et en Australie avant de se remettre au travail pour le nouveau disque. Que les fans de Symphony X se rassurent.
Comment s’est déroulée l’écriture de l’album avec Mike Orlando qui, il faut l’avouer, est peu connu en France, ce qui ne l’empêche pas d’être, selon les dires de Mike Portnoy, le secret le mieux gardé de New York en tant que musicien ?
Les sessions se sont déroulées entre sérieux et crises de rire, c’est dire si ça s’est bien passé ! J’attendais, personnellement, beaucoup de cette collaboration avec Orlando et les résultats dépassent mes prévisions. On a travaillé de manière très interactive, notamment chez moi où j’ai un petit local de travail. C’est allé assez vite, « All In The Line » est un bon exemple car on a bouclé ce titre en une après-midi.
A l’écoute d’Omertá, on a vraiment l’impression que vous vous lâchez et que vous ne vous imposez aucune limite, chose que tu ne peux pas faire dans Symphony X et que Mike n’a pas pu faire non plus lorsqu’il faisait partie de Dream Theater …
C’était l’idée première, effectivement. Il n’était pas question de complexité, mais d’énergie, de substance, dans le but d’avoir un propos direct et in your face. C’est du rock, quand même. Portnoy, Orlando et moi-même avions envie d’aller à l’essentiel, sans limites. Comme tu l’as dit, le nom de Portnoy et le mien sont logiquement rattachés aux sphères progressives et je comprends que ça puisse en étonner plus d’un… mais nous voulions faire un disque direct et agressif aux antipodes de ce à quoi les fans nous associent habituellement.
Vu de l’extérieur, on peut penser qu’Adrenaline Mob rend hommage aux cadors du metal que sont Black Sabbath, Dio, Metallica ou Pantera. Mission accomplie avec Omertá ?
Je l’espère. On a tous longuement écouté ces groupes, on a fait ce disque pour leur rendre hommage, effectivement, mais également pour se faire plaisir. Ce sont nos influences, on a ça dans le sang.
Le guitariste Rich Ward faisait partie de la toute première formation d’Adrenaline Mob. Lors d’une des premières interviews du groupe, Mike Portnoy avait fait part de son souhait d’avoir un guitariste rythmique de premier ordre comme James Hetfield ou Malcolm Young. Depuis il a quitté le groupe et Orlando est le seul guitariste du groupe aujourd’hui. Vous avez donc changé votre position concernant l’apport d’un deuxième guitariste…
Tout d’abord, je tiens à préciser que l’ensemble est désormais au complet avec l’arrivée de John Moyer à la basse, que certains connaissent au sein de Disturbed. Quand nous l’avons contacté, nous avons exposé notre projet. Lors de l’audition nous l’avons vu et entendu faire et nous nous sommes dits qu’il n’était probablement plus nécessaire d’avoir un second guitariste, ce qui me convient parfaitement. J’adore des groupes comme Van Halen, Led Zeppelin, Black Sabbath ou Pantera, capables de mettre tout le monde par terre avec une seule guitare.
Tu viens de mentionner John Moyer comme nouvel arrivant. Avez-vous auditionné d’autres bassistes ?
Nous avions d’autres noms cochés dans nos carnets d’adresses mais tous étaient déjà engagés sur des tournées ou des projets. Disturbed fait une pause actuellement, John était donc libre pour l’audition. Il faut savoir que Rich et Paul Di Leo n’ont pas claqué la porte. Rich souhaitait continuer avec nous sans lâcher Stuck Mojo et Paul voulait partir aussi avec Fozzy (groupe du catcheur américain Chris Jericho, grand ami de Portnoy)
Omertá n’est pas encore sorti au moment où nous parlons et on lui prédit déjà un succès énorme, à tel point que vous êtes présents sur les affiches de quelques festivals prévus cet été.
Oui, la pression est là, c’est peu de le dire. Mais ça ne nous fait pas peur, nous adorons la scène, tu as pu le voir avec nos groupes principaux. Le plus gros problème est de réveiller l’intérêt des auditeurs. C’est contradictoire avec l’attente qui grossit sans cesse, mais ce sont principalement des fans de Symphony X et de Mike Portnoy qui sont derrière nous. Les fans de metal, les purs et durs ne nous connaissent pas ou peu et rien ne dit qu’ils adhéreront. Ce pourrait même être le contraire : qu’ils soient réfractaires en regard de nos parcours individuels. On part de de zéro pour ce qui est de convaincre les plus sceptiques et c’est une réelle source de motivation.
Ta réponse me permet d’enchaîner sur ma question suivante : quel type de public t’attends-tu à voir à un concert d’Adrenaline Mob ? Les fans de progressif ont la particularité d’être fidèles à leurs idoles et ce, quel que soit le contexte… Penses-tu que cela peut permettre à Symphony X de toucher indirectement de nouveaux fans ?
Si Adrenaline Mob peut toucher un public plus large, ce sera tout bon pour nous. Je me rappelle pour ma part avoir adoré des groupes au sein desquels certains musiciens étaient issus d’autres formations et il me fallait les écouter pour comprendre réellement d’où ils venaient. J’ose espérer que ceci se répètera à nouveau pour nous. Si, à travers Adrenaline Mob, je peux ramener à Symphony X de nouveaux fans, je signe.
Le personnage dessiné sur la pochette de l’album me rappelle Eddie, la mascotte d’Iron Maiden ou encore Vic Rattlehead, indissociable de Megadeth.
Oui, on peut y voir une référence : c’est Bonedaddy notre mascotte. J’avais cette image depuis le début, une tête de mort tenant une carte à jouer dans sa main… l’artiste qui a bossé dessus a fait un super travail. Le fait de remettre l’idée de la mascotte au goût du jour est une autre preuve d’hommage aux grands groupes de metal. Il y a donc fort à parier que vous reverrez Bonedaddy prochainement ! Mais de là à faire comme Maiden qui ramène un Eddie géant sur scène… non, nous n’irons pas jusque là. Il y a des limites quand même (Rires) !
En plus des titres d’Omertá, que peut-on attendre de vos concerts ?
Nous jouerons ces titres et quelques reprises mais je ne saurais te dire lesquelles. Au moment où nous parlons, rien n’a été décidé. Ce sera donc la surprise.
Quelle serait l’affiche rêvée pour Adrenaline Mob ? Nickelback, Metallica, Black Sabbath ou Steel Panther ?
Je signe pour les quatre, quoiqu’avec Steel Panther ça pourrait être sacrément drôle (Rires). Plus sérieusement, je tends à penser qu’avec Adrenaline Mob on peut se greffer sur n’importe quelle affiche orientée metal. C’est un plus non négligeable.
Tu mentionnais votre participation sur quelques festivals cet été. Or, on sait que Paris représente beaucoup pour toi, puisque tu y as demandé ton épouse en mariage, au sommet de la Tour Eiffel. Impossible pour toi d’éviter la France !
Tu l’as dit ! Ce serait inconcevable pour moi de ne pas y passer. Il n’y a encore rien d’arrêté mais c’est dans les projets.
(Nous savons depuis qu’Adrenaline Mob investira la Maroquinerie le 24 juin, ndlr).