Eole - Femelles

Pour ce second album, les Parisiens (d’adoption) d’Eole prouvent leur capacité à manier avec précision une grande variété de déclinaisons de rock et de metal. Au fil des douze pistes de Femelles, le quatuor [ndlr : bientôt en quête d’une nouvelle voix, puisque la plantureuse Aurélia a récemment annoncé son départ] joue sur les thèmes musicaux. Rock pêchu sur « L’absence », rythmiques funky sur « Ready to Explode », pop sur-vitaminée avec « Le Mal est Fait », djent sur l’introduction de « Lost » : le groupe présente un florilège de mélodies très différentes.

Si la variété des genres pouvait poser un véritable problème, le chant et le mixage très homogène fédèrent les morceaux et scellent l’identité du groupe. Bien évidemment, il est difficile, devant une telle multiplicité de styles, de trouver tous les morceaux à son goût et pour les puristes d’un genre « progressif », le côté pop de certains morceaux passera difficilement. Qu’à cela ne tienne, ils se rattraperont sur les morceaux plus variés et ambitieux, comme « A Bout de Souffle » ou encore « Lost », somptueuse alternance d’échauffourées et de passages planants.

Les deux acolytes de Piki & Piki (Tomas Legon et Sébastien Ruiz) nous avaient habitués à une qualité de jeu qu’on retrouve aisément sur ce Femelles. Tout est parfaitement exécuté, très propre et carré. Le chant d’Aurélia est par ailleurs très surprenant. S’il pèche dans les nuances les plus douces, il prend une texture remarquable aux passages les plus puissants, allant même jusqu’à flirter avec le timbre d’une Alanis Morissette sur « Ready to Explode » !

Ainsi, même si le côté lisse de la musique (les choix de production ayant tendance à homogénéiser l’ensemble) paraît un peu rebutant au premier abord, cette impression s’estompe au fur et à mesure des écoutes, et l’on ne retient finalement que les morceaux les plus ambitieux (étrangement regroupés dans les dernières pistes). Un album à ranger aux côtés de ceux de Lazuli et d’Ange.