Gavin Harrison & 05Ric - The Man Who Sold Himself
Sorti le: 27/02/2012
Par Maxime Lalande
Label: KScope
Site: www.myspace.com/gavinharrison05ric
Pour leur troisième collaboration, Gavin Harrison et 05Ric s’avancent encore un peu plus dans leur univers décalé, si bien qu’il devient difficile de les suivre… Ne nous laissons pas abuser par les premières mesures de « Prize », The man who sold himself n’est pas un « simple » album de power metal bien au contraire. Bienheureux celui qui saura en retirer autre chose que de l’incompréhension à la première écoute.
Sans surprise la basse et la batterie y sont à l’honneur (Gavin Harrison et 05Ric étant respectivement… batteur et bassiste). La ligne de batterie ne passe pas inaperçue de par sa technicité certes, mais aussi et surtout parce qu’elle est insaisissable, toujours surprenante. La basse, elle, ronfle et claque avec précision, elle en prendrait presque un rôle rythmique (« The 107 »). Les instruments mélodiques se voient attribuer un rôle d’agrément, secondaire, ainsi les apparences épisodiques de piano et autres guitare électrique qui ne permettent pas de donner suffisamment de couleur à la musique. Il ne reste donc plus que les parties vocales pour remplir ce rôle… Mais le chant de 05Ric est désabusé, monotone et ses tentatives de lyrisme relèvent plus du passage en force que de l’envolée saisissante. Le terme de complainte conviendrait bien pour décrire nombre de ses apparitions lors desquelles sa voix caverneuse inspire une sérénité inquiétante.
Se dégage de ce disque une ambiance glauque et déstabilisante. On peut l’imputer en partie au fait que les musiciens jouent chacun de leur côté, sans grande cohésion (« Prize », « The 107 »). Quelques morceaux sauront quand même retenir notre attention en donnant dans un registre moins abscons à l’instar de « Wherewhital » et « Illusion », références explicites à The Police.
The man who sold himself est techniquement très abouti, la production, très propre rend avec soin le naturel de chaque instrument et met en valeur les parties chantées. Vous l’aurez compris ; technicité, travail et recherche sont de mise sur cet album au risque de se rendre inaccessible à l’auditeur. Gavin Harrison et 05Ric font le pari de la complexité mais à quel prix ? Si l’album recèle quelques pépites, son austérité en découragera plus d’un.