Lazuli - (4603 Battements)

(4603 battements) plus tard, les Gardois de Lazuli refont surface après quelques années de péripéties. Ce quatrième album marque un retour très attendu, et les véritables détenteurs du flambeau se doivent de maintenir leur niveau d’excellence : un challenge à la hauteur de ces musiciens performants.

Lazuli, non content d’être une formation atypique, bouscule les clichés du rock progressif. L’instrument principal, celui autour duquel tous les autres gravitent, la voix, distille les mots avec délicatesse, offrant malgré tout une critique acerbe et poétique du petit monde qui entoure le genre humain. Les textes en français de Claude Léonetti captivent par leurs mélodies mais aussi par la qualité de rimes fluides et subtiles. Par ailleurs, si le groupe a été considérablement réduit depuis le départ de trois de ses membres remplacés par deux nouveaux seulement, cela ne s’en fait pas ressentir pour autant. Le noyau dur du groupe a su ne pas se perdre dans les affres de la dislocation, et rebondir de plus belle avec un album mystérieux et profond.

Des titres comme « Je te laisse ce monde », « Festin ultime » ou « 15h40 » s’inscrivent dans la droite lignée de ce que propose d’habitude Lazuli. Droites et efficaces, les chansons s’enchaînent avec brio même si certains détails questionnent : profitant du changement d’effectif, le groupe n’aurait-il pas pu accentuer le jeu de la batterie, mettre en avant la léode au lieu de la faire plus discrète, et surtout changer un peu les structures des morceaux en amenant une ouverture à des riffs supplémentaires ?

Même si les attentes deviennent plus importantes au fur et à mesure que Lazuli évolue, (4603 battements) s’impose comme un retour gagnant compte tenu des événements qui auraient pu faire voler en éclats tous les efforts de cette belle formation.