Angra

25/03/2011

Elysée-Montmartre - Paris

Par Martial Briclot

Photos:

Marjorie Coulin

Site du groupe : www.angra.net

Setlist :

Viderunt Te Aquae - Arising Thunder / Angels Cry / Nothing to Say / (guitar solo) / Heroes of Sand / The Voice Commanding You / Waiting Silence / Lease of Life / (drum solo) / Spread your Fire / Awake From Darkness / Lisbon / Carolina IV / Rebirth / Unfinished Allegro - Carry On - Nova Era / Rappel : Heaven & Hell (Black Sabbath cover)

S’il existe un fait incontestable au sujet d’Angra, c’est bien la déception provoquée par leur dernier rejeton : Aqua. Seuls quelques irréductibles y auront trouvé satisfaction, la majorité s’accordant à juger l’ensemble pour le moins redondant et manquant cruellement d’ambition. Ombre supplémentaire au tableau déjà bien chargé, la prestation d’Edu Falaschi y est quelque peu surprenante, éloignée en tous cas des performances auxquelles il nous avait habitués. C’est dans ce contexte délicat qu’Angra aborde son quatrième rendez-vous avec l’Elysée Montmartre.


Les jeunes Brésiliens de Kattah se chargent de stimuler le public parisien à coup de heavy somme toute très traditionnel. Les riffs discrètement empruntés à Iron Maiden ne tardent pas à résonner dans une salle loin d’être pleine, mais l’énergie déployée par leur frontman suscite l’adhésion des premiers rangs.

Mais voici venu le temps pour Angra de démontrer que les quatre ans d’attente depuis leur précédente tournée ne furent pas vains. Premier constat, cette période d’inactivité conjuguée à un dernier album controversé ont sévèrement érodé la base de fans : la salle remplie au tiers donne de ce fait une impression de vide saisissante. Lorsque l’on a vécu les heures de gloire d’un groupe cher à notre cœur, le sentir à ce point au creux de la vague est une sensation particulièrement déplaisante.

C’est au son du morceau le plus direct d’Aqua, “Arising Thunder”, qu’Angra choisit d’entamer le concert, cheveux au vent et grand sourire de rigueur. Une chose est certaine, si le son n’est pas optimal (une caisse claire plutôt désagréable et la voix en retrait), le groupe bénéficie probablement de la meilleure balance qu’on lui ait connu depuis bon nombre d’années. Les Brésiliens ne lésinent pas sur les classiques, puisqu’à “Angel’s cry” succède l’emblématique “Nothing to say”. Complice et désinhibée, la paire de guitaristes assure d’emblée le show, dégageant l’énergie, l’envie et le bonheur d’être sur scène. Ils se comportent en meneurs incontestables, ne comptant pas uniquement sur Edu pour solliciter la foule.
C’est d’ailleurs probablement la faiblesse majeure de ce concert, que ce chanteur apathique, parfois complètement absent, se réfugiant régulièrement en coulisses (certains appellent d’ailleurs cela : « faire son LaBrie »). Il se contente d’égrener le répertoire en souriant, ne se déplaçant que rarement, haranguant trop peu une foule qui ne demandait qu’une simple étincelle de conviction pour sortir de sa léthargie. Les fausses notes sont rares, mais la voix se fait rapidement poussive à des hauteurs pourtant raisonnables, la frontière entre chant et cri s’avérant parfois ténue. A l’image de sa performance sur leur dernier album, il semble fatigué, usé, et le fait d’être remplacé par Rafael sur “Voice Commanding You”, ou assisté par le chanteur de Kattah sur “Waiting Silence” ne fait que renforcer une impression déjà bien mitigée.

On appréciera à leur juste valeur les quelques surprises disséminées au long du set. “Tapping into my Dark Tranquility” tiré de l’album solo de Loureiro introduit ainsi “Heroes of Sand” tandis que “Lisbon” ou “Carolina IV” font un retour appréciable dans le répertoire. Ces classiques sont toutefois loin de susciter l’hystérie collective : l’auditoire n’est visiblement plus celui de 1999.

L’impression dominante est celle d’un concert sans enjeu, les musiciens sont ravis de faire plaisir à leur public, mais plus vraiment aptes à distiller la magie d’une époque révolue. Disparue, la batucada, pas de morceaux réellement inédits, Ricardo propose à peu de choses près le même solo qu’au sein de Shaman, le public ne reprend plus les refrains jusqu’à en perdre un poumon en chemin… Reste une ultime offrande en forme d’hommage, puisqu’à l’occasion d’une reprise du “Heaven&Hell” de Sabbath, les instruments s’échangent, laissant place à une configuration inédite : Ricardo et Edu à la guitare, Felipe derrière les fûts et Kiko à la basse. L’occasion est donnée d’apprécier une dernière fois le chant de Rafael Bittencourt, probablement galvanisé par sa toute jeune carrière solo [NdlR : Bittencourt Project].
Le fan bienveillant d’Angra aura dû ce soir jouer les amnésiques pour y prendre réellement du plaisir, car c’est bien une formation quelque peu diminuée qui nous a été présentée. Fatigue de fin de tournée du côté d’Edu ? Manque de motivation face à un public amorphe ? Quoiqu’il en soit, l’avenir du quintette dépend certainement d’une sérieuse remise en question.

S’il existe un fait incontestable au sujet d’Angra, c’est bien la déception provoquée par leur dernier rejeton : Aqua. Seuls quelques irréductibles y auront trouvé satisfaction, la majorité s’accordant à juger l’ensemble pour le moins redondant et manquant cruellement d’ambition. Ombre supplémentaire au tableau déjà bien chargé, la prestation d’Edu Falaschi y est quelque peu surprenante, éloignée en tous cas des performances auxquelles il nous avait habitués. C’est dans ce contexte délicat qu’Angra aborde son quatrième rendez-vous avec l’Elysée Montmartre.


Les jeunes Brésiliens de Kattah se chargent de stimuler le public parisien à coup de heavy somme toute très traditionnel. Les riffs discrètement empruntés à Iron Maiden ne tardent pas à résonner dans une salle loin d’être pleine, mais l’énergie déployée par leur frontman suscite l’adhésion des premiers rangs.

Mais voici venu le temps pour Angra de démontrer que les quatre ans d’attente depuis leur précédente tournée ne furent pas vains. Premier constat, cette période d’inactivité conjuguée à un dernier album controversé ont sévèrement érodé la base de fans : la salle remplie au tiers donne de ce fait une impression de vide saisissante. Lorsque l’on a vécu les heures de gloire d’un groupe cher à notre cœur, le sentir à ce point au creux de la vague est une sensation particulièrement déplaisante.

C’est au son du morceau le plus direct d’Aqua, “Arising Thunder”, qu’Angra choisit d’entamer le concert, cheveux au vent et grand sourire de rigueur. Une chose est certaine, si le son n’est pas optimal (une caisse claire plutôt désagréable et la voix en retrait), le groupe bénéficie probablement de la meilleure balance qu’on lui ait connu depuis bon nombre d’années. Les Brésiliens ne lésinent pas sur les classiques, puisqu’à “Angel’s cry” succède l’emblématique “Nothing to say”. Complice et désinhibée, la paire de guitaristes assure d’emblée le show, dégageant l’énergie, l’envie et le bonheur d’être sur scène. Ils se comportent en meneurs incontestables, ne comptant pas uniquement sur Edu pour solliciter la foule.
C’est d’ailleurs probablement la faiblesse majeure de ce concert, que ce chanteur apathique, parfois complètement absent, se réfugiant régulièrement en coulisses (certains appellent d’ailleurs cela : « faire son LaBrie »). Il se contente d’égrener le répertoire en souriant, ne se déplaçant que rarement, haranguant trop peu une foule qui ne demandait qu’une simple étincelle de conviction pour sortir de sa léthargie. Les fausses notes sont rares, mais la voix se fait rapidement poussive à des hauteurs pourtant raisonnables, la frontière entre chant et cri s’avérant parfois ténue. A l’image de sa performance sur leur dernier album, il semble fatigué, usé, et le fait d’être remplacé par Rafael sur “Voice Commanding You”, ou assisté par le chanteur de Kattah sur “Waiting Silence” ne fait que renforcer une impression déjà bien mitigée.

On appréciera à leur juste valeur les quelques surprises disséminées au long du set. “Tapping into my Dark Tranquility” tiré de l’album solo de Loureiro introduit ainsi “Heroes of Sand” tandis que “Lisbon” ou “Carolina IV” font un retour appréciable dans le répertoire. Ces classiques sont toutefois loin de susciter l’hystérie collective : l’auditoire n’est visiblement plus celui de 1999.

L’impression dominante est celle d’un concert sans enjeu, les musiciens sont ravis de faire plaisir à leur public, mais plus vraiment aptes à distiller la magie d’une époque révolue. Disparue, la batucada, pas de morceaux réellement inédits, Ricardo propose à peu de choses près le même solo qu’au sein de Shaman, le public ne reprend plus les refrains jusqu’à en perdre un poumon en chemin… Reste une ultime offrande en forme d’hommage, puisqu’à l’occasion d’une reprise du “Heaven&Hell” de Sabbath, les instruments s’échangent, laissant place à une configuration inédite : Ricardo et Edu à la guitare, Felipe derrière les fûts et Kiko à la basse. L’occasion est donnée d’apprécier une dernière fois le chant de Rafael Bittencourt, probablement galvanisé par sa toute jeune carrière solo [NdlR : Bittencourt Project].
Le fan bienveillant d’Angra aura dû ce soir jouer les amnésiques pour y prendre réellement du plaisir, car c’est bien une formation quelque peu diminuée qui nous a été présentée. Fatigue de fin de tournée du côté d’Edu ? Manque de motivation face à un public amorphe ? Quoiqu’il en soit, l’avenir du quintette dépend certainement d’une sérieuse remise en question.