– Pleins feux sur l’indie
Si le terme « indie » a encore du sens à l’heure actuelle, on peut dire que le style a opéré une sévère mutation ces dernières années. Les influences de genres diamétralement opposés se font de plus en plus présentes, laissant place à de tous nouveaux horizons d’expérimentations en tout genre. Pour le meilleur et pour le pire, évidemment.
Certains poussent l’idée jusqu’au bout, et Dave Longstreth fait partie de ces quelques électrons libres qui changent la donne. En 2002, il publie The Graceful Fallen Mango, un premier album sous son propre nom. Tout est réalisé à la va-vite, façon « do it yourself », mais les bases de son style sont déjà bel et bien présentes : un jeu de guitare assez minimaliste, tout en arpèges, et un chant aux lignes mélodiques plus qu’acrobatiques. Avec un vibrato et des intervalles toujours plus inhabituels, le résultat s’avère assez dérangeant au premier abord, mais fondamentalement inédit. Ce premier essai reste encore approximatif, mais les graines sont semées (« Easily Resigned »).
Dave Longstreth réalise qu’un projet solo ne suffit pas pour développer toutes ses idées, et qu’il faut aussi savoir bien s’entourer. C’est ainsi que sortent The Glad Fact et The Getty Adress, aux arrangements de plus en plus opulents et aux structures plus étriquées. Mais c’est véritablement avec Rise Above en 2007 que le groupe parvient à trouver l’équilibre. Déjà, l’idée qui se cache derrière ce disque a de quoi surprendre : le meneur cherche à réinterpréter l’album culte Damaged du groupe Black Flag, fondateur du hardcore. N’ayant pas écouté l’album depuis des années, l’interprétation personnelle diverge franchement de l’original ; le disque prend alors des allures de défi fou, basé sur de vagues souvenirs et autres « ambiances », mais c’est pourtant avec celui-ci que la personnalité des Dirty Projectors s’affirme. Rise Above propose en outre des chœurs féminins qui constituent désormais la marque de fabrique de la formation, tout en conservant les traces de leurs débuts (« Room 13 »).
Dans la foulée, le groupe multiplie les performances diverses, comme une participation aux « Concerts à emporter », ou leur apparition dans la compilation Dark Was the Night aux côté du gratin de l’indie actuel (Arcade Fire, Sufjan Stevens, Grizzly Bear, etc.). C’est surtout avec Bitte Orca, publié en 2009, que les Dirty Projectors font parler d’eux à plus grande échelle. Le débat se fait intense entre les anciens amateurs de la formation qui trouvent ce disque « assagi » et les nouveaux convertis gênés par ce déversoir continu d’idées tous azimuts. Bitte Orca fait pourtant preuve d’une maîtrise incroyable. Le fourre-tout des débuts (qui restait jouissif !) fait place à des compositions squelettiques sur lesquelles viennent se greffer des arrangements et des sonorités d’une grande richesse.
Ainsi Les Dirty Projectors continuent à gravir les échelons en évitant soigneusement les fautes de goût. Le petit dernier, Mount Wittenberg Orca, est un EP digital réalisé en collaboration avec Björk, qui vient pousser la chansonnette sur quelques titres. Le résultat est à la hauteur des attentes, et ces deux univers bien particuliers trouvent finalement une résonance simple et élégante, en tendant davantage vers un certain côté « arty » qui leur va décidément comme un gant.
Certains poussent l’idée jusqu’au bout, et Dave Longstreth fait partie de ces quelques électrons libres qui changent la donne. En 2002, il publie The Graceful Fallen Mango, un premier album sous son propre nom. Tout est réalisé à la va-vite, façon « do it yourself », mais les bases de son style sont déjà bel et bien présentes : un jeu de guitare assez minimaliste, tout en arpèges, et un chant aux lignes mélodiques plus qu’acrobatiques. Avec un vibrato et des intervalles toujours plus inhabituels, le résultat s’avère assez dérangeant au premier abord, mais fondamentalement inédit. Ce premier essai reste encore approximatif, mais les graines sont semées (« Easily Resigned »).
Dave Longstreth réalise qu’un projet solo ne suffit pas pour développer toutes ses idées, et qu’il faut aussi savoir bien s’entourer. C’est ainsi que sortent The Glad Fact et The Getty Adress, aux arrangements de plus en plus opulents et aux structures plus étriquées. Mais c’est véritablement avec Rise Above en 2007 que le groupe parvient à trouver l’équilibre. Déjà, l’idée qui se cache derrière ce disque a de quoi surprendre : le meneur cherche à réinterpréter l’album culte Damaged du groupe Black Flag, fondateur du hardcore. N’ayant pas écouté l’album depuis des années, l’interprétation personnelle diverge franchement de l’original ; le disque prend alors des allures de défi fou, basé sur de vagues souvenirs et autres « ambiances », mais c’est pourtant avec celui-ci que la personnalité des Dirty Projectors s’affirme. Rise Above propose en outre des chœurs féminins qui constituent désormais la marque de fabrique de la formation, tout en conservant les traces de leurs débuts (« Room 13 »).
Dans la foulée, le groupe multiplie les performances diverses, comme une participation aux « Concerts à emporter », ou leur apparition dans la compilation Dark Was the Night aux côté du gratin de l’indie actuel (Arcade Fire, Sufjan Stevens, Grizzly Bear, etc.). C’est surtout avec Bitte Orca, publié en 2009, que les Dirty Projectors font parler d’eux à plus grande échelle. Le débat se fait intense entre les anciens amateurs de la formation qui trouvent ce disque « assagi » et les nouveaux convertis gênés par ce déversoir continu d’idées tous azimuts. Bitte Orca fait pourtant preuve d’une maîtrise incroyable. Le fourre-tout des débuts (qui restait jouissif !) fait place à des compositions squelettiques sur lesquelles viennent se greffer des arrangements et des sonorités d’une grande richesse.
Ainsi Les Dirty Projectors continuent à gravir les échelons en évitant soigneusement les fautes de goût. Le petit dernier, Mount Wittenberg Orca, est un EP digital réalisé en collaboration avec Björk, qui vient pousser la chansonnette sur quelques titres. Le résultat est à la hauteur des attentes, et ces deux univers bien particuliers trouvent finalement une résonance simple et élégante, en tendant davantage vers un certain côté « arty » qui leur va décidément comme un gant.