Fromuz – From-idable !

Le rock progressif sévit dans les endroits les plus inattendus de la planète, par exemple dans l’ex-république soviétique de l’Ouzbékistan. C’est avec un intérêt certain que Progressia a pu prendre contact avec l’un des ensembles les plus intéressants de cette région et qui porte haut les couleurs de son pays : FromUz.   

Progressia : Comment le groupe s’est-il formé et pourquoi avez-vous décidé de le nommer ainsi ?
FromUz : La formation est née en 2005 avec Popeloff, Khalmurzayev, Badirov et Mara-Novik. FromUz provient du nom de notre première composition, qui est devenu le nom du projet. En fait, c’est une abréviation, qui en souligne le sens, de « From Uzbekistan ».

Qu’est-ce qui motive une formation de musiciens talentueux tels que vous à jouer une musique de niche telle que le rock progressif ?
Il est important pour les musiciens de jouer la musique qu’ils aiment. Telle est la direction que nous prenons pour pouvoir exprimer les aspects qui nous intéressent et qui nous concernent en tant qu’individus. Quant à la réussite commerciale, on peut en avoir ou pas, cela concerne tous les types de musiques, que ce soit prog ou pop.

Y a-t-il une scène de rock progressif ou de musique alternative dans votre pays ?
Il en existe une en Ouzbékistan, bien que peu importante, avec des événements auxquels les musiciens ouzbeks prennent part. En outre, il y a des festivals internationaux qui invitent également des artistes étrangers. On peut dès lors y entendre un large éventail qui va du hard rock traditionnel au nu metal. Étonnant, n’est-ce pas ?
 
Pour quelles raisons la composition du groupe a-t-elle changé pour votre dernier album Seventh Story ? Quel en est l’impact dans la musique de FromUz ?
Badirov et Mara-Novik ont dû quitter le pays pour des raisons personnelles et ont été remplacés par Ali Izmailov, Igor Elizov et Surat Kasimov. Il ont apporté une énergie nouvelle à la musique du groupe bien que nous ayons maintenu notre style. Dernièrement, Sur’at Kasimov a été remplacé par Albert Khalmurzayev qui joue de la basse maintenant. Nous travaillons actuellement sur du nouveau matériel pour un nouvel album.

Quels sont les principaux retours ou critiques vis-à-vis de l’album ? Avez-vous pu gagner quelques nouveaux auditeurs ?
Plusieurs critiques émanent d’Internet. Nous avons également des retours par nos représentants américains. Les magazines traditionnels et un nombre non négligeable de stations de radio sur Internet et d’espace de discussions parlent de nous. Tout cela élargit la base des personnes qui nous écoutent mais nous ne connaissons pas vraiment le nombre de nos vrais fans. La création d’un fan-club pourrait nous aider dans ce sens mais cela ne nous intéresse pas pour le moment.

Le groupe a acquis beaucoup de maturité avec Seventh Story. Quels sont vos sentiments à ce propos ?
Seventh Story a été conçu comme un album conceptuel, dans une atmosphère très créative. Chaque seconde de la composition musicale de l’album contient une partie de l’âme des musiciens. Si la musique est intéressante pour l’auditeur, cela va allumer le feu de notre créativité. Plus nous recevons d’intérêt, plus nous voulons créer. C’est ainsi que l’interaction entre le musicien et le public se développe. C’est la façon dont le show business existe.

Pourquoi avez-vous intégré des parties vocales ?
Afin de nous assurer que nos idées sont mieux comprises, nous avons décidé d’orienter la pensée de l’auditeur dans une direction particulière. La musique est illusoire et chaque personne en a sa propre interprétation. Il est question de plonger celui qui nous écoute dans ce sentiment d’espace que nous voulions créer en composant Seventh Story.

Y a-t-il un compositeur principal dans le groupe ? Avez-vous une discipline de travail d’écriture ou travaillez-vous à partir d’improvisations ou de jam sessions ?
La musique vient de tous les membres du groupe et toutes les idées sont discutées lors des répétitions. Les idées prennent forme, la structure musicale émerge et les thèmes de base jaillissent. Habituellement, quelques jours sont consacrés à la sensibilisation et l’analyse et puis la fête commence, toutes les idées et les formes commencent à s’installer. Le groove, les ponts et les transitions apparaissent peu à peu. Ensuite, il faut un certain temps pour que toutes les composantes s’accordent les unes avec les autres. Il est arrivé qu’un titre soit modifié plusieurs années après sa création. C’est la base de notre travail, afin d’avoir un regard critique sur les compositions et de trouver les idées les plus intéressantes et fraîches en chacune d’elle.

Quelles sont vos principales influences musicales ?
Les préférences musicales des membres du groupe varient. Elles vont de Vangelis à Miles Davis, de Frank Zappa à Dream Theater, de Wagner à Rachmaninov. Nous préférons écouter de la bonne musique sans nous soucier du style. Nous essayons de nous tenir au courant de nouveaux courants musicaux mais sans oublier notre patrimoine de chefs-d’œuvre musicaux. Pour ce nouvel album, il était question d’honorer le travail de Frank Zappa dont l’héritage est inestimable. Dans sa musique et son énergie, vous trouvez tout ce dont vous avez besoin. Il serait idéal pour nous d’avoir un tel impact sur le monde !

Avez-vous des projets en parallèle ?
À l’heure actuelle, FromUz occupe la majorité de notre temps. Bien sûr, chacun d’entre nous a une activité à l’extérieur du groupe, ce qui génère des revenus et nous permet de créer. Igor Elizov travaille comme compositeur et arrangeur, Ali Ismailov enseigne au Conservatoire (percussions d’orchestre), Albert Khalmurzayev est acteur de théâtre et écrit de la musique pour le théâtre et le cinéma, Vitaly Popeloff travaille comme musicien de studio et dirige le programme de musique à la chaîne de télévision régionale.

Et quels sont vos projets ? Avez-vous fait des plans pour une tournée en Europe par exemple ?
FromUz est immergé actuellement dans la création du nouvel album studio. Nous prévoyons d’enregistrer un single qui serait agrémenté d’une vidéo. Le DVD Inside Seventh Story est prêt pour sa publication prévue à l’automne 2010. Le travail sur le DVD Quartus Artifactus est presque terminé. Il s’agit d’un concert acoustique qui ouvre de nouvelles portes à notre musique. Nous tenons à faire une tournée européenne, afin de montrer au public ce que nous savons faire en concert. Malheureusement les promoteurs ne font pas trop attention à nous. Espérons que quelqu’un puisse enfin nous aider à exposer nos œuvres en Europe.

Un dernier mot pour les lecteurs de Progressia ?
Nous espérons que c’est le début d’une belle histoire avec les auditeurs européens. Continuez d’écouter de la bonne musique !