Mantric – Descente au Paradis
On pensait l’ère du metal progressif technique révolue, mais il faut croire que certains groupes ont encore du riff à revendre. Tout n’est qu’un éternel recommencement, une suite d’événements inéluctablement incontrôlés. Alors que Watchtower compte faire un retour en force avec un Mathematics attendu depuis vingt ans, quelques membres de feu Extol jouent également la carte de la renaissance avec leur nouvelle formation baptisée Mantric et un retour aux sources du genre encourageant.
Progressia : La plupart des membres de Mantric proviennent d’Extol qui a cessé malheureusement d’exister il y a maintenant cinq ans. D’où vous est venue cette idée de monter un groupe ensemble ? Ce projet était-il prévu avant le démantèlement d’Extol ?
John Robert Mjåland : Lorsqu’Extol s’est arrêté avec le départ de Peter Espevoll du poste de chanteur, il n’y avait aucun intérêt à poursuivre l’aventure sous ce nom. Certains d’entre nous, toujours emplis de cette volonté de jouer de la musique, ont décidé de monter une nouvelle entité, Mantric.
Pourquoi avoir choisi ce nom ?
Quelqu’un l’a suggéré assez tôt et j’ai immédiatement aimé. En général, quand on essaie d’en trouver un, ou celui d’un album, ça prend une éternité pour se décider, or nous avons convenu que celui-ci était parfait. L’accroche du mot et sa signification apportent quelque chose de mystique et de peu ordinaire qui décrit parfaitement notre musique.
Le départ du batteur David Husvik, parti rejoindre Twisted Into Form, a-t-il également affecté le groupe ? De quelle formation norvégienne nous sentez-vous proche ? Du sien, Spiral Architect ou de Frantic Beep ?
Absolument pas ! David est un batteur de talent et possède la capacité de travail d’une fourmi. Le fait de jouer pour d’autres ne pouvait être que positif, comme d’autres qui ont souvent été impliqués dans des projets en parallèle. Nous y sommes donc habitués. Tant que personne ne perd de vue ses objectifs, c’est une corde ajoutée à l’arc de chacun.
Il fut un temps où vous étiez l’un des groupes scandinaves les plus originaux. Il semble que la notoriété reste difficile à atteindre dans cette niche musicale…
C’est une bonne question. Si nous avions vendu suffisamment après la sortie de Blueprint, qui sait comment les choses auraient évolué ? L’argent peut être une véritable motivation, c’est certain. En revanche, je pense que c’est d’abord et avant tout pouvoir concevoir de la musique qui nous permet de continuer.
Extol fut un groupe culte, tout comme Cynic notamment qui a fait un retour en fanfare il y a peu. Vous sentez-vous affiliés à la scène metal technique d’avant-garde ?
Non, pas vraiment, ou du moins plus maintenant. A l’époque où nous avons publié Synergy, nous devions être à notre meilleur niveau technique, même si je ne me sentais pas vraiment appartenir à cette scène en particulier. Même si j’aime Cynic et tous les groupes évoluant dans cette sphère, je pense que nous étions plus proches du rock progressif et des genres metal affiliés.
Quel genre de message souhaitez-vous passer par le biais de Mantric ?
Nous voyons ce groupe comme un outil, ou une machine, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, Mantric est une formation dans laquelle sont agglomérées toutes les idées musicales, artistiques et idéologiques en une seule entité, l’exutoire de notre créativité et de ce que nous sommes. Deuxièmement, c’est comme une plateforme qui nous permet de partager de la musique et de créer des liens. Nous espérons que Mantric peut apporter quelque chose de bénéfique dans la vie de tous, et que les messages de paix, d’amour et de pardon, grâce à Dieu, parleront au plus grand nombre.
Un concept se cache-t-il derrière The Descent et si oui, quel est-il ?
Non, pas vraiment même si on peut y trouver du sens. Le mot « descent » en lui-même possède selon moi une connotation sombre et peut refléter les conditions difficiles que certains d’entre nous ont pu traverser dernièrement. Or il implique toutefois l’idée de se relever de la défaite et de la détresse, bref, une approche positive si on sait lire entre les lignes.
Vous sentez-vous proche en terme d’influences de groupes tels que Hacride en France ou Textures aux Pays-Bas ?
Malheureusement, je dois admettre avoir des lacunes ces temps-ci sur les formations qui évoluent dans le giron de la musique extrême. Je ne suis donc pas le mieux placé pour répondre à cette question. Je ne suis pas d’une grande aide mais tu as réussi à éveiller ma curiosité, j’irai donc y jeter une oreille, merci.
Tu parlais tout à l’heure d’une certaine appartenance à la scène progressive actuelle. Des groupes te viennent-ils à l’esprit ?
Disons qu’on se sent plus proche de cette scène que de celle du metal dans l’idée. Je persiste à croire que notre musique détient un niveau créatif et musical élevé. En cela, Mantric contribue à apporter quelque chose au mouvement progressif. A titre personnel, j’apprécie tous les genres musicaux, comme mes camarades, et nous écoutons tous des artistes ou des groupes différents. Peut-être sont-ce là les ingrédients de la recette Mantric ? En ce moment, j’écoute encore, si je puis dire, le « nouvel » album de The Mars Volta, Bonnie Prince Billy, Petter Carlsen qui est un auteur / compositeur norvégien de musique triste et nostalgique dans la veine d’Anathema, mais aussi Guns N’ Roses, Rilo Kiley, etc. Je suis également un grand fan de Deftones et j’attends impatiemment leur nouvel album.
Comment s’est déroulée votre collaboration avec Tue Madsen ? Penses-tu qu’il vous ait apporté quelque chose en tant que musiciens ?
Tue est un ingénieur du son incroyable qui sait comment mettre en évidence les meilleurs aspects de notre musique. Il a compris la direction que nous souhaitions prendre et a montré un véritable intérêt à nous produire, ce qui se révèle être d’une grande aide. C’est une personne avec qui il est agréable de travailler et nous le remercions pour être parvenu à ce résultat qui nous satisfait pleinement. Nous nous étions rencontrés à l’époque pour le mixage de Blueprint d’Extol et depuis, on ne s’est jamais quittés.
Votre écriture est très riche, notamment dans les dissonances, les alternances entre chant clair et plus « metal » qui font partie intégrante de votre musique. En revanche, l’absence notoire de soli de guitare est-elle voulue ? On sort clairement de sentiers de la démonstration…
Les guitaristes n’ont jamais fait la course aux soli et préfèrent de beaux leads, qui eux sont toujours aussi fréquents. Peut-être trouvent-ils ça ringard, je ne sais pas, mais ce qui est vrai, c’est qu’ils n’en sont pas friands. Je suppose qu’ils compensent en faisant tout ce raffut.
Comment s’annonce l’avenir de Mantric ?
Nous venons tout juste de nous remettre en selle pour nous produire sur scène et ça fait rudement du bien ! Nous prenons toutes les propositions et les occasions à saisir pour jouer le plus possible. En revanche, partir en tournée s’avère un peu délicat car certains ont une vie de famille. Qui sait néanmoins si les bonnes opportunités se présentent ? Il nous reste encore quelques albums à enregistrer pour le compte de Prosthetic Records. L’avenir s’annonce donc pour ainsi dire radieux !
Progressia : La plupart des membres de Mantric proviennent d’Extol qui a cessé malheureusement d’exister il y a maintenant cinq ans. D’où vous est venue cette idée de monter un groupe ensemble ? Ce projet était-il prévu avant le démantèlement d’Extol ?
John Robert Mjåland : Lorsqu’Extol s’est arrêté avec le départ de Peter Espevoll du poste de chanteur, il n’y avait aucun intérêt à poursuivre l’aventure sous ce nom. Certains d’entre nous, toujours emplis de cette volonté de jouer de la musique, ont décidé de monter une nouvelle entité, Mantric.
Pourquoi avoir choisi ce nom ?
Quelqu’un l’a suggéré assez tôt et j’ai immédiatement aimé. En général, quand on essaie d’en trouver un, ou celui d’un album, ça prend une éternité pour se décider, or nous avons convenu que celui-ci était parfait. L’accroche du mot et sa signification apportent quelque chose de mystique et de peu ordinaire qui décrit parfaitement notre musique.
Le départ du batteur David Husvik, parti rejoindre Twisted Into Form, a-t-il également affecté le groupe ? De quelle formation norvégienne nous sentez-vous proche ? Du sien, Spiral Architect ou de Frantic Beep ?
Absolument pas ! David est un batteur de talent et possède la capacité de travail d’une fourmi. Le fait de jouer pour d’autres ne pouvait être que positif, comme d’autres qui ont souvent été impliqués dans des projets en parallèle. Nous y sommes donc habitués. Tant que personne ne perd de vue ses objectifs, c’est une corde ajoutée à l’arc de chacun.
Il fut un temps où vous étiez l’un des groupes scandinaves les plus originaux. Il semble que la notoriété reste difficile à atteindre dans cette niche musicale…
C’est une bonne question. Si nous avions vendu suffisamment après la sortie de Blueprint, qui sait comment les choses auraient évolué ? L’argent peut être une véritable motivation, c’est certain. En revanche, je pense que c’est d’abord et avant tout pouvoir concevoir de la musique qui nous permet de continuer.
Extol fut un groupe culte, tout comme Cynic notamment qui a fait un retour en fanfare il y a peu. Vous sentez-vous affiliés à la scène metal technique d’avant-garde ?
Non, pas vraiment, ou du moins plus maintenant. A l’époque où nous avons publié Synergy, nous devions être à notre meilleur niveau technique, même si je ne me sentais pas vraiment appartenir à cette scène en particulier. Même si j’aime Cynic et tous les groupes évoluant dans cette sphère, je pense que nous étions plus proches du rock progressif et des genres metal affiliés.
Quel genre de message souhaitez-vous passer par le biais de Mantric ?
Nous voyons ce groupe comme un outil, ou une machine, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, Mantric est une formation dans laquelle sont agglomérées toutes les idées musicales, artistiques et idéologiques en une seule entité, l’exutoire de notre créativité et de ce que nous sommes. Deuxièmement, c’est comme une plateforme qui nous permet de partager de la musique et de créer des liens. Nous espérons que Mantric peut apporter quelque chose de bénéfique dans la vie de tous, et que les messages de paix, d’amour et de pardon, grâce à Dieu, parleront au plus grand nombre.
Un concept se cache-t-il derrière The Descent et si oui, quel est-il ?
Non, pas vraiment même si on peut y trouver du sens. Le mot « descent » en lui-même possède selon moi une connotation sombre et peut refléter les conditions difficiles que certains d’entre nous ont pu traverser dernièrement. Or il implique toutefois l’idée de se relever de la défaite et de la détresse, bref, une approche positive si on sait lire entre les lignes.
Vous sentez-vous proche en terme d’influences de groupes tels que Hacride en France ou Textures aux Pays-Bas ?
Malheureusement, je dois admettre avoir des lacunes ces temps-ci sur les formations qui évoluent dans le giron de la musique extrême. Je ne suis donc pas le mieux placé pour répondre à cette question. Je ne suis pas d’une grande aide mais tu as réussi à éveiller ma curiosité, j’irai donc y jeter une oreille, merci.
Tu parlais tout à l’heure d’une certaine appartenance à la scène progressive actuelle. Des groupes te viennent-ils à l’esprit ?
Disons qu’on se sent plus proche de cette scène que de celle du metal dans l’idée. Je persiste à croire que notre musique détient un niveau créatif et musical élevé. En cela, Mantric contribue à apporter quelque chose au mouvement progressif. A titre personnel, j’apprécie tous les genres musicaux, comme mes camarades, et nous écoutons tous des artistes ou des groupes différents. Peut-être sont-ce là les ingrédients de la recette Mantric ? En ce moment, j’écoute encore, si je puis dire, le « nouvel » album de The Mars Volta, Bonnie Prince Billy, Petter Carlsen qui est un auteur / compositeur norvégien de musique triste et nostalgique dans la veine d’Anathema, mais aussi Guns N’ Roses, Rilo Kiley, etc. Je suis également un grand fan de Deftones et j’attends impatiemment leur nouvel album.
Comment s’est déroulée votre collaboration avec Tue Madsen ? Penses-tu qu’il vous ait apporté quelque chose en tant que musiciens ?
Tue est un ingénieur du son incroyable qui sait comment mettre en évidence les meilleurs aspects de notre musique. Il a compris la direction que nous souhaitions prendre et a montré un véritable intérêt à nous produire, ce qui se révèle être d’une grande aide. C’est une personne avec qui il est agréable de travailler et nous le remercions pour être parvenu à ce résultat qui nous satisfait pleinement. Nous nous étions rencontrés à l’époque pour le mixage de Blueprint d’Extol et depuis, on ne s’est jamais quittés.
Votre écriture est très riche, notamment dans les dissonances, les alternances entre chant clair et plus « metal » qui font partie intégrante de votre musique. En revanche, l’absence notoire de soli de guitare est-elle voulue ? On sort clairement de sentiers de la démonstration…
Les guitaristes n’ont jamais fait la course aux soli et préfèrent de beaux leads, qui eux sont toujours aussi fréquents. Peut-être trouvent-ils ça ringard, je ne sais pas, mais ce qui est vrai, c’est qu’ils n’en sont pas friands. Je suppose qu’ils compensent en faisant tout ce raffut.
Comment s’annonce l’avenir de Mantric ?
Nous venons tout juste de nous remettre en selle pour nous produire sur scène et ça fait rudement du bien ! Nous prenons toutes les propositions et les occasions à saisir pour jouer le plus possible. En revanche, partir en tournée s’avère un peu délicat car certains ont une vie de famille. Qui sait néanmoins si les bonnes opportunités se présentent ? Il nous reste encore quelques albums à enregistrer pour le compte de Prosthetic Records. L’avenir s’annonce donc pour ainsi dire radieux !