Opeth – On n’a pas tous les jours vingt ans !
Le temps passe décidément à toute vitesse. Déjà deux ans que le groupe a publié Watershed, et voilà que les gars fêtent aujourd’hui leur double décennie ! A cette occasion, Opeth a proposé une tournée spéciale de six dates aux quatre coins du monde, avec pour passage obligatoire la vieille capitale française. C’est au Bataclan, à quelques heures du concert, que le saisissant Mikael Åkerfeldt, animé d’une joie qu’on ne lui connaissait pas, s’est entretenu, malheureusement trop brièvement par manque de temps, sur cet anniversaire et cette carrière auréolée d’un joli succès.
Progressia : Dans quel état d’esprit vous sentez-vous trente minutes avant le début du concert ? Avez-vous un rituel avant de monter sur scène ?
Mikael Åkerfeldt : Pas vraiment, disons que chacun fait comme il l’entend. Certains sortent quand d’autres ont tendance à faire une sieste. En général, j’échauffe ma voix une heure avant le concert, en chantant dans les toilettes, ou quelque part ; non pas pour tester la résonance du lieu, mais parce que j’ai besoin d’être seul (rires). Je fais également quelques exercices à la guitare pour me chauffer les doigts. Parfois nous parlons, ou nous jouons des trucs drôles histoire de nous détendre et d’être de bonne humeur. Ce ne sont donc pas vraiment des rituels. Dans tous les cas, je me sens calme pour ce soir. J’étais plus nerveux lors de la première date car je voulais m’assurer que tout fonctionne, non pas en terme de performance, mais plutôt au regard des nouveaux membres de l’équipe technique qui nous accompagnent, l’utilisation de nouveaux pédaliers, ce fameux concert en deux parties, la pause et le cocktail de bienvenue avec les fans.
Avez-vous changé l’ordre des titres après cette première date à Essen en Allemagne ?
Non, il n’y a que six dates et nous nous en tenons à cette configuration, qui est de jouer en première partie Blackwater Park dans son intégralité, puis d’enchaîner une seconde partie chronologique, qui reprend un titre par album, du premier jusqu’au dernier en date.
Tu sembles plus confiant et plus souriant que lors de notre dernière rencontre il y a deux ans pour la promotion de Watershed…
Je ne me souviens pas si j’avais réellement quelque chose en tête (rires)… peut-être avais-je mal aux dents après avoir été à Bruxelles me faire soigner une carie ? Dans tous les cas, la plupart du temps, je suis souriant !
Quelles ont été selon toi les principales évolutions du groupe au cours de ces vingt dernières années ?
Chaque album comporte son lot de changements, qu’ils soient légers ou radicaux, à l’instar de Damnation, ou de My Arms Your Hearse qui se démarquait de ce que nous avions réalisé auparavant. Mais en écoutant le second set, on se dit finalement que le groupe reste le même. Dan Swanö, notre producteur sur Orchid et Morningrise, est venu nous voir à Essen. Il a été étonné par le son, qui est resté le même malgré quinze années passées à écrire de nouveaux morceaux. Beaucoup d’autres choses ont évolué, notamment le chant clair et toutes les influences dont nous nous sommes nourris par ailleurs, la musique que nous avons écoutée, les changements de personnel, etc. Dès lors, notre musique a muté. Et je suis surtout moins timide sur scène. J’ai du apprendre quelque chose avec le temps, ça me rassure. (rires)
Ne penses-tu pas qu’un groupe a plus de chances d’asseoir son succès en faisant preuve de maturité dès ses premiers albums, évitant ainsi d’exploser en plein vol à ses débuts ?
Certainement, mais pour être honnête, il m’est difficile de nous comparer à d’autres groupes. Peut-être avons-nous tenu car nous nous entendons bien sur le plan humain et que nous avons toujours su garder les pieds sur terre ? Nous n’étions encore qu’un petit groupe local avant la sortie de Blackwater Park…
Peut-on dire que Katatonia et Opeth sont des groupes jumeaux, au regard de vos évolutions respectives ?
Nous avons effectivement des goûts similaires, mais il existe des différences notoires, notamment dans l’écriture. Il y a chez Katatonia des idées dont j’aimerais m’imprégner pour des albums d’Opeth et d’autres que je déteste, comme leurs rythmes de batterie, ce que je ne cesse de leur répéter, à longueur de temps (rires). Nous nous comprenons autant humainement que musicalement. Lorsque j’écris un titre, je peux dire à l’avance si Jonas [NDLR : Renkse, le chanteur de Katatonia] aimera ou non, et réciproquement.
Quelle est ta vision de la musique en général, dans la période actuelle ?
C’est une question difficile… Je ne pense pas que nous prêtions autant d’attention à ce qui se passe maintenant qu’à la musique proposée il y a vingt ou trente ans. J’ai tendance à trouver plus intéressant le contenu musical plus ancien. Peut-être parce que j’ai raté tout cela, puisque j’étais trop jeune lorsque c’est sorti. Quand j’écoute un disque qui vient d’être publié, ça ne me fait vraiment pas grand chose. J’essaie pourtant de trouver de nouveaux groupes qui me plaisent…
Progressia : Dans quel état d’esprit vous sentez-vous trente minutes avant le début du concert ? Avez-vous un rituel avant de monter sur scène ?
Mikael Åkerfeldt : Pas vraiment, disons que chacun fait comme il l’entend. Certains sortent quand d’autres ont tendance à faire une sieste. En général, j’échauffe ma voix une heure avant le concert, en chantant dans les toilettes, ou quelque part ; non pas pour tester la résonance du lieu, mais parce que j’ai besoin d’être seul (rires). Je fais également quelques exercices à la guitare pour me chauffer les doigts. Parfois nous parlons, ou nous jouons des trucs drôles histoire de nous détendre et d’être de bonne humeur. Ce ne sont donc pas vraiment des rituels. Dans tous les cas, je me sens calme pour ce soir. J’étais plus nerveux lors de la première date car je voulais m’assurer que tout fonctionne, non pas en terme de performance, mais plutôt au regard des nouveaux membres de l’équipe technique qui nous accompagnent, l’utilisation de nouveaux pédaliers, ce fameux concert en deux parties, la pause et le cocktail de bienvenue avec les fans.
Avez-vous changé l’ordre des titres après cette première date à Essen en Allemagne ?
Non, il n’y a que six dates et nous nous en tenons à cette configuration, qui est de jouer en première partie Blackwater Park dans son intégralité, puis d’enchaîner une seconde partie chronologique, qui reprend un titre par album, du premier jusqu’au dernier en date.
Tu sembles plus confiant et plus souriant que lors de notre dernière rencontre il y a deux ans pour la promotion de Watershed…
Je ne me souviens pas si j’avais réellement quelque chose en tête (rires)… peut-être avais-je mal aux dents après avoir été à Bruxelles me faire soigner une carie ? Dans tous les cas, la plupart du temps, je suis souriant !
Quelles ont été selon toi les principales évolutions du groupe au cours de ces vingt dernières années ?
Chaque album comporte son lot de changements, qu’ils soient légers ou radicaux, à l’instar de Damnation, ou de My Arms Your Hearse qui se démarquait de ce que nous avions réalisé auparavant. Mais en écoutant le second set, on se dit finalement que le groupe reste le même. Dan Swanö, notre producteur sur Orchid et Morningrise, est venu nous voir à Essen. Il a été étonné par le son, qui est resté le même malgré quinze années passées à écrire de nouveaux morceaux. Beaucoup d’autres choses ont évolué, notamment le chant clair et toutes les influences dont nous nous sommes nourris par ailleurs, la musique que nous avons écoutée, les changements de personnel, etc. Dès lors, notre musique a muté. Et je suis surtout moins timide sur scène. J’ai du apprendre quelque chose avec le temps, ça me rassure. (rires)
Ne penses-tu pas qu’un groupe a plus de chances d’asseoir son succès en faisant preuve de maturité dès ses premiers albums, évitant ainsi d’exploser en plein vol à ses débuts ?
Certainement, mais pour être honnête, il m’est difficile de nous comparer à d’autres groupes. Peut-être avons-nous tenu car nous nous entendons bien sur le plan humain et que nous avons toujours su garder les pieds sur terre ? Nous n’étions encore qu’un petit groupe local avant la sortie de Blackwater Park…
Peut-on dire que Katatonia et Opeth sont des groupes jumeaux, au regard de vos évolutions respectives ?
Nous avons effectivement des goûts similaires, mais il existe des différences notoires, notamment dans l’écriture. Il y a chez Katatonia des idées dont j’aimerais m’imprégner pour des albums d’Opeth et d’autres que je déteste, comme leurs rythmes de batterie, ce que je ne cesse de leur répéter, à longueur de temps (rires). Nous nous comprenons autant humainement que musicalement. Lorsque j’écris un titre, je peux dire à l’avance si Jonas [NDLR : Renkse, le chanteur de Katatonia] aimera ou non, et réciproquement.
Quelle est ta vision de la musique en général, dans la période actuelle ?
C’est une question difficile… Je ne pense pas que nous prêtions autant d’attention à ce qui se passe maintenant qu’à la musique proposée il y a vingt ou trente ans. J’ai tendance à trouver plus intéressant le contenu musical plus ancien. Peut-être parce que j’ai raté tout cela, puisque j’étais trop jeune lorsque c’est sorti. Quand j’écoute un disque qui vient d’être publié, ça ne me fait vraiment pas grand chose. J’essaie pourtant de trouver de nouveaux groupes qui me plaisent…