Steve Smyth – Steve Smyth
Origine : Etats-Unis
Style : Metal stevenien instrumental
Dernier album : The EssenEss Project (2007)
Après avoir joué chez Ariah, Vicious Rumours, Testament ou encore Nevermore, Steve Smyth, co-fondateur de Dragonlord, a décidé d’exhumer un vieux projet de potes orienté progressif et remontant à 1993 : The EssenEss Project. Explications avec le guitariste au caractère bien trempé, digne de l’école Mike Varney.
Progressia : Peux-tu nous présenter The EssenEss Project et son origine? Steve : Mon vieil ami Steve Hoffman et moi-même avons créé ce projet il y a déjà quelques années, mais en cours de route, nous nous sommes investis dans d’autres travaux musicaux. A l’époque, nous possédions quinze titres prêts à être enregistrés. A la fin de l’année 2001, comme les technologies d’enregistrement sont devenues beaucoup plus abordables, nous avons commencé à écrire de nouveaux morceaux et à en arranger d’anciens, ce qui a donné naissance à l’album.
Comment as-tu rencontré Steve Hoffman et Atma Anur ?
Steve et moi nous connaissons depuis vingt-deux ans. Nous avons grandi ensemble et avons joué conjointement dans de nombreux groupes. Il existe une formidable alchimie d’un point de vue musical qui nous permet d’anticiper ce que va faire l’autre. Atma nous avait rejoints en 1993 pour l’enregistrement de la démo de quatre titres dont nous souhaitions faire la promotion. C’ est l’un des plus grands musiciens avec lequel j’aie eu le plaisir de travailler. Il est l’inspiration incarnée lorsqu’il s’agit de jouer ce style de musique, à tel point que nos répétitions tiennent plus du cours de musique avec Atma en tant que professeur !
Peux-tu dresser un petit récapitulatif de ta carrière ?
En octobre 1993, j’ai été cité dans l’article « Mike Varney’s Hometown Heroes » du magazineGuitar World. et nous avons donc réalisé avec Steve l’EP de The EssenEss Project juste après, ce qui nous a permis de développer de nombreux contacts au sein de l’industrie musicale. En 1995, j’ai tourné avec Vicious Rumors avec lesquels j’ai également enregistré deux albums. Des changements sont intervenus dans le groupe en 1999 et c’est à ce moment-là que j’ai été contacté pour tourner avec Testament. Ce fut un travail à plein temps pendant cinq ans avec la promesse d’apparaître sur l’album suivant. Ce projet a été remis en question par ma participation dans Dragonlord en tant que co-fondateur avec Eric Peterson avec lequel deux disques ont vu le jour avec leur lot de tournées. En 2002, on m’a proposé de rejoindre Nevermore sur une tournée puis d’intégrer le groupe en tant que membre permanent. Nous avons écrit et réarrangé certains titres de This Godless Endeavor. A présent, Steve et moi sommes de retour et projetons de faire découvrir aux gens The EssenEss Project.
Tu possèdes une forte culture du heavy metal et ton champ d’action peut aller du brutal avec Testament au metal chatouillant le progressif avec Nevermore, tu te tournes à présent nettement vers cette ouverture, pourquoi ?
Pour être honnête, j’ai toujours été plus versatile que les groupes avec lesquels j’ai joué. J’aime particulièrement cette ouverture car rien ne remplace cette puissance combinée. Si tu jettes une oreille sur l’oeuvre de la plupart des formations de metal, Nevermore inclus, tu verras en outre qu’une certaine technique est recommandée. Je ne dirais pas que je me suis tourné vers les musiques progressives mais plutôt que j’ai plus ou moins laissé cette part de moi s’exprimer, avec Nevermore et maintenant avec The EssenEss Project.
En quoi le progressif t’intéresse-t-il ?
J’apprécie tous les styles de musique et je ne cesse d’essayer de les fusionner en fonction de ce qui me passe par la tête. Je ne tente de prouver une quelconque faculté de ma part, mais simplement parce que j’entends les choses ainsi.
Une des principales influences de The EssenEss Project reste celle du duo Marty Friedman et Jason Becker. Quelles sont tes autres influences musicales ?
J’ai grandi en écoutant ces gars. Après tout, ils viennent tous de l’écurie Shrapnel Records, célèbre label de la baie de San Francisco, ils y ont tous vécu et joué là-bas. Toutefois, d’après ce qu’on m’a traduit de la chronique parue dans votre webzine, il me semble que le chroniqueur n’ait pas écouté le disque en entier (NdlR : ça envoie sec !). Dans The EssenEss Project, les touches personnelles dans notre musique et mon jeu sont plus importants que les influences de Marty Friedman ou Jason Becker. Mon jeu vient de moi et je pense qu’aucune autre personne n’ait joué des choses comme « In God’s Hands », « XIV », ou même « Reflection », « Redemption », « Rebirth ». Il serait plus juste de regarder du côté de Steve Morse ou bien de Neal Schon. En ce qui concerne nos influences progressives, Steve Hoffman et moi écoutons le Genesis des débuts, Kansas, The Mahavishnu Orchestra, Brand X, Zappa, Steve Vai ou encore le Steve Morse Band.
Comment avez-vous procédé pour la composition de l’album The EssenEss Project ?
Steve et moi avons réalisé des démos chacun de notre côté, avant de nous les échanger. J’écoutais toutes ses suggestions à propos des ambiances ou de progression d’accords. Il faisait de même, réagissant aussi sur les lignes de basse que j’écrivais. Il a également apporté ses idées dans mes morceaux. On peut donc parler de participation égale.
Et comment s’est déroulé le travail avec Atma Anur, qui a également collaboré entre autres avec Marty Friedman et Jason Becker, Ritchie Kotzen, Greg Howe et Tony MacAlpine ?
Atma est un grand joueur, une personne positive, qui apporte sa perception de la musique et qui en même temps possède des plans d’enfer. Il ne rejouait jamais deux fois la même chose et nous avons utilisé ce foisonnement d’idées pour déceler le truc qui apportait à la musique. Nous avons essayé de capturer la folie de son jeu dans certains morceaux ; la fin de « In God’s Hands » en est un bon exemple.
Quel est le morceau le plus important de l’album pour toi, et celui dont tu es le moins satisfait ?
Difficile de répondre… Je suis fier de l’album dans son intégralité. Nous avons mis trois ans pour le faire à cause de nos emplois du temps respectifs, de ma maladie et de ma convalescence. Ce disque a été une thérapie pour moi. J’ai beaucoup appris à travers sa conception.
Comment vois-tu le futur de The EssenEss Project ? Avez-vous prévu un nouvel album ou des dates de tournée ?
Nous nous apprêtons à jouer en Californie sur quatre dates dans des clubs, deux clinics au Shredstock 2008, et une tournée commune de Los Angeles à San Francisco avec The EssenEss Project, Doug Doppler et Adrian Galysh de Favored Nations Recording. C’est un essai pour voir comment cela se passe en live. Nous allons sûrement passer en Europe car nous sommes en pleine recherche de distributeurs pour notre album dans le monde. Il est aussi prévu que nous produisions un autre album studio. A titre personnel, des masterclassessont prévues jusqu’à la fin de l’année en Europe et en Amérique du Nord.
Paul Gilbert et Joe Satriani ont chacun sorti un nouvel album cette année. Marty Friedman l’a fait l’année dernière. Quelle est ton opinion sur la scène instrumentale actuelle ?
C’est très bien que ces trois guitaristes continuent de sortir des albums. Paul Gilbert, un de mes guitar heroes de tous les temps, a enfin sorti deux disques instrumentaux magistraux. Je dirais donc que la scène est encore vivante et qu’il est positif de voir ces gars revenir un peu aux sources, tout en continuant d’expérimenter avec de nouveaux sons. C’est quelque chose que nous avons prévu de faire sur le prochain album.
As-tu un dernier mot pour nos lecteurs ?
Merci à vous tous pour votre soutien pendant toute cette décennie au cours de laquelle j’ai pratiqué la musique. J’espère que vous allez apprécier le premier album de The EssenEss Project. Avec lui, je parcours un chemin différent de ce que j’ai fait auparavant. Cependant, si vous aimez mon jeu de guitare, vous serez gâtés. Pour vous tenir au courant, n’hésitez pas à aller sur mes différents sites !