ENTRETIEN : TEXTURES
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Origine : Pays-Bas Style : metal technique tulipé Formé en : 2004 Composition : Eric Kalsbeek – chant Jochem Jacobs – guitares et chœurs Bart Hennephof – guitares et chœurs Richard Rietdijk – claviers Remko Tielemans – basse Stef Broks – batterie Dernier album : Silhouettes (2008) |
Textures est le parfait prototype du bébé qui grandit à vive allure. Si Polars polarisait les attentes, Drawing Circles a permis à la formation batave de dessiner la structure d’une assise solide. Leur nouvel album Silhouettes les affirme-t-il comme les premiers rôles incontournables de la scène metal européenne ? Les réponses en lumière de Jochem Jacobs et Remko Tielemans, le nouveau bassiste du groupe…
Progressia : Pouvez-vous nous de l’intégration de Remko ? Jochem Jacobs : Dennis, notre ancien bassiste, a décidé de partir. Nous nous sommes séparés en très bons termes et la question de son remplaçant est arrivée sur la table. Même si l’entente musicale est importante, il est primordial qu’elle soit aussi parfaite humainement parlant. On s’est mis en quête de dénicher une personne sympathique dégageant des ondes positives. Nous avons alors pensé à ce cher Remko que nous connaissons depuis quatre ans. Son groupe 37 Stabwoundz et Textures se sont côtoyés à l’occasion de nombreux concerts. Le soir-même où nous nous sommes dits qu’il était l’élu, nous apprenions que son groupe mettait un terme à ses activités. Sacré coïncidence ! (S’adressant à Remko) Tu nous as immédiatement fait part de ton envie de nous rejoindre. Remko Tielemans : Exactement, je n’ai pas hésité une seconde ! J’y pensais depuis un moment mais une telle occasion ne se présente que rarement en de telles circonstances, j’ai sauté dessus sans hésiter. Jochem :Nous souhaitions également trouver une personne capable de façonner à sa manière le style Textures. Remko participe énormément à la composition en apportant beaucoup d’idées.
Que penses-tu avoir apporté au groupe depuis ton arrivée ? Remko :Objectivement, je ne pense pas avoir apporté grand chose dans le sens où il n’y a pas eu de révolution musicale au sein de la formation. Je viens de la filière classique, j’ai étudié la guitare classique pendant de nombreuses années. Vers seize ans, je suis passé à l’électrique pour dévier finalement vers la basse. Je suis incapable de vous dire si ce que j’écoute arrive à se fondre dans Textures. Je fais une différence entre la musique que j’écoute et celle que je compose. Je savais que je pourrais facilement m’intégrer si l’occasion m’était donnée. Je connais ces musiciens depuis leurs débuts, j’aime leurs compositions et je prends un formidable pied à les jouer.
Vous avez mis en boite Silhouettes en cinq semaines avec une pré-production d’environ deux semaines. Qu’en est-il du temps passé à composer ce disque ? Jochem (visiblement surpris) Comment sais-tu tout ça ?
Nous avons nos dossiers… (sourires) Je vois ça (rires) ! Silhouettes n’a pas été composé d’un seul bloc. Le processus s’est échelonné sur un an et demi avec une entame sporadique. Nous avons énormément tourné pour Drawing Circles, à tel point qu’il nous fallait faire une vraie pause afin de se déconnecter les neurones et passer à autre chose un court moment. Nous ne sommes pas du genre à composer sur la route. Pour que la sauce prenne réellement lors des répétitions, il est important d’arriver l’esprit reposé, avec une réelle envie de jouer. Au départ, nous avons tout enregistré lors des répétitions de manière à faire le tri dans tout ce matériel dont nous disposions. A force de procéder ainsi, nous avons tendance à perdre ou oublier certaines idées, et il n’y a rien de plus frustrant. Nous avons donc tout sauvegardé, attendant d’avoir du temps libre pour travailler de manière plus constante sur ces nouvelles idées. Nous avons pris notre temps pour faire en sorte qu’elles prennent forme et qu’elles soient plus cohérentes. Remko : Je dois avouer que c’était l’occasion parfaite afind’apporter ma pierre à l’édifice, car certains titres n’étaient pas totalement finalisés, même si les riffs et les structures étaient déjà établis. Jacobs : Il est indéniable que tu as su apporter un côté neuf et frais. On bossait depuis un an et tu n’as pas hésité à soumettre des suggestions. (rires).
On a l’impression que vous avez cherché à mettre l’accent sur le chant clair, vu la quantité présente sur le disque… Jochem :Je ne suis pas certain qu’il y ait plus de voix claires, bien que je comprends que cette question revienne souvent. Peut-être est-ce lié au fait que ce type de chant soit déployé. tu as finalement raison si on prend pour exemple « Awake ».
Les albums de Textures sont-ils le résultat d’un travail commun ? Absolument, chacun amène une idée. On part généralement d’un riff de guitare ou de basse et par la suite, on travaille tous autour en rajoutant des couches d’éléments. Cela prend du temps certes, mais c’est notre manière de procéder.
Avez-vous revu votre approche de la production ? J’ai tendance à dire et penser qu’elle est l’esclave de la musique, dans la mesure où chacune possède sa propre griffe. C’est impossible de dire qu’on souhaite une production spécifique pour tel ou tel titre. Les morceaux sont bien distincts et ont cette force qui leur est propre. A la différence de Drawing Circles où nous considérions l’ensemble comme un tout, cette fois-ci c’est « Titre Numéro 1 , Numéro 2 » et ainsi de suite. La décision est prise lors du mixage de l’album.
Y a-t-il des titres inédits issus des sessions de Silhouettes ? Remko : Des tonnes (rires). Vous n’imaginez pas à quel point nos serveurs privés sont blindés de musique ! Jochem : Nous avons des bouts de titres mais ils ne sont pas terminés. Nous n’utilisons que cinq pour cent de ce qui représente les inédits, le reste part à la poubelle. Il en existe également issu des sessions de Drawing Circles ; c’est à la fois amusant et intéressant de le réécouter car un ou plusieurs éléments sont susceptibles d’être réutilisés pour de nouveaux titres. Cependant, nous avons tendance à penser que c’est du déjà entendu. Nous retournons donc au charbon, en quête de nouveautés.
Une tournée en préparation ? Remko : Nous jouerons en Angleterre prochainement en ouverture de Death Angel. Nous reviendrons par la suite avec Arch Enemy. Soyez tranquille, un passage est prévu à Paris (sourires – NDLR : entretien réalisé début avril).
Nous avons eu la chance de vous voir en concert lors du Headway Festival en 2004. Comment décririez-vous votre évolution sur scène ? Jochem : On a légèrement vieilli depuis (rires) bien qu’en toute objectivité, nous ne serons jamais parfaits sur scène. C’est toujours différent, un peu plus intense à chaque fois. On essaie toujours de proposer le meilleur set possible en se disant, quoiqu’il arrive, le prochain sera meilleur.
Comment se porte la scène metal aux Pays-Bas ? Si l’on met de côté les groupes les plus connus comme Within Temptation, After Forever, Epica ou encore The Gathering, pour ne citer que Sun Caged, Symmetry ou NovAct. Le public est-il moins important ? Jochem : Ca dépend du genre de metal que tu recherches. De manière générale, les salles sont nombreuses et souvent remplies et l’ambiance y est très bonne. En comparaison avec Sun Caged, nous évoluons dans un style bien plus violent. Cette formation, grâce aux multiples couleurs de sa musique, est bien plus progressive et plus rock que nous ne le sommes. Textures et Sun Caged pourraient, par exemple, tourner sans souci avec Porcupine Tree. A l’inverse nous pourrions jouer avec Meshuggah tandis que Sun Caged pourrait tourner avec Toto (NDDan : et Meshuggah également !). Nous produire avec Toto relèverait de l’utopie malgré mon admiration pour Steve Lukather.
Propos recueillis par Dan Tordjman & Antoine Pinaud Photos de Anne Lepot
site web : http://www.texturesband.com
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