ENTRETIEN : DOMENICO SOLAZZO | |
Origine : Belgique Style : Inclassable Formé en : 2003 Dernier album : Multiply (2006) Photos : Domenico Solazzo | Domenico Solazzo, alias Progmonster, est une sacrée personnalité, totalement animé par l’amour de la musique. Pour la sortie son nouvel album, Multiply, l’occasion était trop belle d’interviewer l’artiste et la plume, tous deux étonnants, prolifiques et d’une indéniable intelligence. La preuve par le texte.
À l’occasion de la sortie de ton nouvel album, « Multiply », peux-tu nous parler de ton parcours de musicien ? Domenico Solazzo : D’ores et déjà, il y a un point que je me dois de rectifier : je ne me considère pas à proprement parler comme un musicien ! Dire cela, ce n’est pas la meilleure manière d’entamer cette interview, pas vrai ? Bon, c’est vrai que je joue de la batterie depuis un certain nombre d’années, c’est d’ailleurs le seul instrument que j’estime maîtiser de manière convenable. Et tout est parti de là en fait ; ma frustration à ne pas pouvoir exprimer les idées que j’avais en tête dans certains groupes où le rôle de batteur ne devait se cantonner selon eux qu’à celui d’une boîte à rythme, sans idée et sans âme. Puis j’ai commencé à tracer ma route ; j’ai constitué avec Exo7 et Manu Verplancke – qui jouera plus tard avec moi dans DeafDialogue – un groupe d’improvisation pure qui s’appelait Unpleasant Nature (j’ai une bonne douzaine de cds de ces enregistrements que j’avais d’ailleurs songé à republier). C’était assez fou et très stimulant (saxophone, basse, batterie). D’ailleurs j’ai besoin de retourner à cela ; dans une optique encore plus orientée vers l’impro jazz électrique façon « Sextant », j’ai lancé le projet Panopticon dont la première date – ça vient de tomber – aura lieu au DNA à Bruxelles le samedi 28 avril prochain… Sinon, pour terminer de répondre à ta question, à la fin de l’expérience Unpleasant Nature, et après avoir enregistré seul toutes les parties instrumentales de ce qui deviendra plus tard « Suspect », sans ordinateur à l’époque mais sur un double deck à cassette sur lequel j’enregistrais les différents instruments couches après couches, je te dis pas le boulot, vu le résultat, je me suis finalement décidé à tenter le coup tout seul… Et j’ai cogité pendant longtemps avant d’enfin sortir « Carpigstroke » en septembre 2003, pour mes 30 ans.
Autant à travers ton travail de musicien qu’à travers tes activités de critique musical, on ressent que pour toi la musique dépasse largement le cadre du simple divertissement. Que recherches-tu à travers la musique ? Comment répondre à cela ? Je ne pense pas avoir de réponse absolue à cette question, et celle-ci sera sans doute différente d’un jour à l’autre… Disons que je me réalise pleinement à travers elle. Et quand je dis ça, c’est au-delà de tout facteur de goût ou de quoi que ce soit. C’est mon élément. Je l’ai choisie ou elle m’a choisi, je ne sais pas… Ce qui est sûr, c’est qu’elle procure de grandes émotions ; certains artistes, certains disques m’ont tellement retourné que j’ai ressenti le besoin impérieux de moi aussi participer à la fête. Comme un appel. La musique est plus forte que le langage. On peut ressentir puis partager ces choses sans que le moindre mot soit dit, je trouve ça prodigieux. En cela, je partage assez le point de vue de Christian Vander à ce sujet ; ce côté « mystique » si indéfinissable, j’ai eu la grande chance de le ressentir moi aussi et quand on y a goûté, pour rien au monde on ne voudrait s’y soustraire. Dans ses copieuses notes de pochettes, Robert Fripp a souvent lui aussi parlé de la musique en ces termes ; c’est une force qui se manifeste. Je ressens la même chose. J’irais même plus loin; j’ai un peu le sentiment d’être un catalyseur. Ma grande chance, c’est d’être – je pense – capable de saisir l’instant et de traduire ce qui se passe.
Tu es fier de te définir comme un artisan qui travaille volontairement hors circuit. Comment et avec quoi travailles-tu ? C’est ce qui transparaît ? Vraiment ? Je n’en tire aucune fierté, sincèrement. Seulement, je m’interroge sur la pertinence de devoir faire les choses comme elles se font depuis plus d’un demi-siècle, c’est-à-dire depuis que l’industrie du disque a compris à quel point elle pouvait se faire des thunes. Soixante ans, c’est peu. Mais pour notre génération, c’est comme si cela avait toujours existé. Comme pour le pétrole. Rien n’est plus faux. L’industrie du disque n’a pas inventé la musique ; elle a juste créé le terrain idéal pour en tirer profit. Mais la musique était là bien avant elle, et elle lui survivra. Et donc, si on s’arrête cinq minutes et qu’on regarde autour de soi, le constat est simple : aujourd’hui, si on a une oreille, un peu de matos, un pc avec un graveur et une imprimante pour presser les disques et finaliser les pochettes, une connexion Internet pour s’occuper de la diffusion, donnez- moi une seule bonne raison pour passer par le biais des maisons de disques ? Bon… Ceux qui passent à la Star Academy, c’est autre chose. Mais ils sont réglos ; dans leur générique, ils disent bien qu’ils sont là pour chercher la célébrité, pas pour faire de la musique. On a trop lié les deux dans nos esprits. Ce sont deux choses très différentes. Sinon, comment je travaille ? Il n’y a pas de méthodologie. Disons-le très franchement ; si je n’étais pas né à l’ère de l’informatique, je n’aurais sans doute rien pu concrétiser. Ma manière de procéder se rapproche de celle de Brian Eno. Il m’arrive de me mettre au clavier ou de prendre la guitare et de me laisser aller. Pendant ce temps j’enregistre. Puis je saisis les portions qui me semblent les plus intéressantes. Je les rejoue, je les retravaille. Parfois, je les garde telles quelles. Les accidents, c’est très bien aussi. De manière générale, je dirais que l’essentiel est de toujours rester en éveil à tout ce qui pourrait bien se produire. C’est là que se révèlent les perspectives les plus intéressantes. Et en ce sens, je ne suis pas mécontent de n’avoir reçu aucune formation musicale ; cela me met définitivement à l’écart des procédures académiques que l’on utilise pour la composition.
Venons-en à Multiply. C’est un album qui a été conçu de manière originale. Peux-tu nous en expliquer la genèse ? 2005 a été une année assez sombre pour moi. Je n’ai pas dit expérimentale. J’ai eu des problèmes de santé assez importants qui m’ont poussé à reconsidérer tout, absolument tout, y compris la musique. C’est peut-être par manque de confiance en moi, parce que je ne me sentais alors plus capable d’assumer seul un projet que j’ai lancé cet appel auquel dix musiciens m’ont fait l’honneur de répondre. Et puis ça me permettait aussi d’éviter de me répéter. J’essaye autant que possible d’avoir une approche à chaque fois différente d’un disque à l’autre. J’étais curieux de voir ce qui allait en sortir, comment ce partenariat allait affecter ma manière de travailler et si on allait quand même reconnaître ma patte, ma marque de fabrique, et ce malgré l’aspect forcément hétéroclite du projet en raison des horizons divers d’où proviennent chacun des participants. Je pense y être parvenu. Globalement, je suis assez satisfait du résultat. Pourtant, il n’y a pas deux morceaux sur ce disque qui ont été élaborés de la même manière. Il y en a qui sont sortis de jams, il y en a qui sont nés d’une maquette qu’on m’a envoyée, il y en a qui sont nés de propositions que j’ai faites. Mais le dénominateur commun reste l’échange. Là aussi, je pose la question à ceux qui aimeraient que tout se fasse dans les règles : Internet abolit les frontières et permet aux artistes de collaborer à distance. Il n’y a pas si longtemps d’ailleurs, l’artiste américain Percy Howard (protégé de Bill Laswell, qui a joué avec, entre autres, Vernon Reid, Trey Gunn et Charles Hayward) m’a demandé de composer un morceau pour son prochain disque ! La créativité n’a pas de limite. C’est bien ce qui fait peur aux maisons de disque ; c’est un manque à gagner considérable…
Justement, malgré la diversité des influences et le nombre d’intervenants dans l’écriture de l’album, je trouve qu’il y a une belle homogénéité qui se dégage de l’ensemble… Moi aussi (rire!) J’ai toujours pris soin d’essayer d’enrober mes enregistrements d’un souci de cohérence. Je veux dire par là que l’ordre des titres n’est jamais innocent. C’est quelque chose que je fais aussi quand je m’amuse à créer des compilations pour des amis… Un travers sans doute hérité du progressif où généralement les morceaux s’enchaînent dans une certaine logique. Sur Multiply, j’y ai fait particulièrement attention pour que l’ensemble puisse paraître le plus homogène possible. Mais ce n’était pas du tout calculé ; je veux dire par là que je n’ai pas travaillé sur tel ou tel morceau de telle ou telle manière parce que je savais quelle place il allait occuper. C’est une tâche à faire en aval.
Il y a une grande sensibilité qui s’exprime à travers les titres de l’album. Ton style musical est finalement très peu cérébral. Pour toi serait-ce l’écoute qui prime sur tout le reste ? Parce que je ne rentre pas dans des cases (mais je ne le fais pas exprès) ou peut-être parce que j’aimerais les occuper toutes, on a vite fait de me classer en expérimental. Autrement dit, dans le rayon inécoutable. Je ne pense pas, en toute modestie être si inécoutable que ça. Certes, j’expérimente. Mais cela ne se fait jamais au détriment de la musique. Le truc le plus expérimental que j’ai jamais fait c’est « Excursus ». Je me suis dévoué à le faire car personne avant moi n’avait osé et je me disais que ça manquait ; à l’ère de l’informatique, j’ai appliqué la technique du copier/coller chère aux amateurs d’abstract electronica à une vingtaine d’artistes étiquetés prog. Six mois de travail intense. Et un résultat pas facile à ingérer, c’est vrai. Mais une belle curiosité qui a le double avantage de révolter les plus conservateurs et intriguer les plus curieux. Je suis très porté sur ce qui est mélodique finalement. D’où ma frustration en tant que batteur comme je vous le disais au début. « Fishing for Compliments » est le seul morceau que j’ai écrit seul pour Multiply. Marja a apporté le texte et son incroyable voix. Ça fait toute la différence. Je revendique clairement un côté pop. La pop n’a rien de honteux pour moi. Au contraire. Et donc l’écoute, oui, est très importante. La musique est partout. Il se passe des choses tout autour de nous. Il faut pouvoir les saisir au bon moment. C’est l’écoute qui guide ce que je fais. Je peux très bien avoir un morceau en chantier à partir duquel je ne vois plus d’évolution possible. Alors j’essaye un tas de combinaisons, toujours attentif. Et quand la magie se produit, ça m’aide à savoir dans quelle direction je dois poursuivre.
Dis-moi, ta musique n’est pas prog’ ! N’est-ce pas un peu contradictoire quand on s’appelle également Progmonster et que l’on a à son actif des centaines de chroniques consacrées en grande partie au mouvement progressif ? Ah merde, c’est vrai ! Je suppose que l’interview s’arrête là… Trêve de plaisanterie… Ma musique n’est pas progressive, non. Et certainement pas désireuse de reproduire des plans éculés depuis belle lurette. J’ose espérer qu’elle est néanmoins aventureuse. En ce sens, et ce sens seulement, elle pourrait rejoindre certains artistes de cette communauté. Un titre comme « The Queen Song », sur Remembrances, a pour moi quelques traits communs avec le progressif. Cela dit, Multiply est une aventure qui est appelée à créer beaucoup de petits ; je vous ai parlé de « Panopticon », c’est un projet tourné vers la scène uniquement qui va prolonger ce que l’on a pu entendre sur la plage titre ou sur « Fumette ». Je participe également au groupe monté par François qui est l’auteur de « I’ll Build Myself A Bridge ». Et il se pourrait bien que quelque chose d’abominable ressorte d’une collaboration entre Eric Lamoureux et moi-même. Et là, on va s’amuser justement à forcer le trait des tics progressifs, comme on a pu l’entendre sur « La Distension des Parallèles ». Quant à mon alias sur Guts of Darkness, il faut entendre « Progmonster » comme « bête noire du prog » et non pas comme « le mec qui connaît tout dans le prog » ; ce n’est que plus tard que je me suis rendu compte du double sens qu’il pouvait y avoir. Il y a de très bonnes choses dans le progressif. Comme dans tout. Mais ça ne va pas m’empêcher de dire qu’il y a des choses avec lesquelles je ne suis pas du tout d’accord.
Je crois que tu es très sensible à ces questions : quel est ton sentiment sur ce que le web a changé dans la diffusion de la musique aujourd’hui ? Ça a tout chamboulé, non ? À moins de vouloir obstinément se voiler la face, il me semble évident que oui, ça a tout changé. Ce serait prétentieux de ma part que de me faire le porte-parole des autres qui, comme moi, se servent de cet outil, donc je te livrerai mon sentiment sur la question et sur les perspectives que cela engendre, bonnes comme mauvaises. Internet est un canal de diffusion énorme, sans précédent. Dans le secteur qui nous occupe, il remplace à moindres frais tout ce que l’industrie du disque proposait jusqu’ici. On comprend mieux dès lors leur campagne de désinformation sur les ravages du mp3, leur manque à gagner, et le combat qu’ils livrent tous les jours pour essayer de rattraper leur retard en termes de diffusion justement. Ce ne sont pas les maisons de disques qui ont fait revenir les Muffins, Happy The Man ou Rainbow Theatre. C’est le net, et sa communauté d’acharnés ! Et il y en a bien d’autres qui encore à l’heure où je vous parle n’ont toujours pas eu droit à une réédition sur support cd. En même temps, je les comprends ; le cd est en train de crever alors à quoi bon investir ? D’où la prolifération des compiles et des albums hommages. Ça réduit les coûts. Mais à qui la faute ? Quand on sait ce que ça leur coûte à la base… Je me rappellerai toute ma vie d’une conférence de presse donnée par Roger Corman, célèbre réalisateur et producteur de films d’horreur de série Z, une conférence qu’il donna au cours d’un des Festivals du Film Fantastique, ici, à Bruxelles. De jeunes gens l’interpellaient en se lamentant sur leur sort, en disant qu’ils avaient un scénario en béton mais qu’ils n’avaient aucun soutien, aucun subside. Corman leur a très sagement fait comprendre qu’ils ne devaient attendre rien de personne et que s’ils croyaient vraiment à leur film, qu’ils le fassent, tout simplement, sans se soucier des sponsors qui pourraient bien s’y greffer, quitte à ce que, comme il le suggérait, ils volent une caméra. Eh bien, je pense qu’Internet permet cela aujourd’hui, à tous ceux qui ont un esprit farouchement indépendant. La musique, puisque c’est de ça qu’il s’agit ici, revient – enfin – aux musiciens. Il ne s’agit pas d’une course à la gloire non plus. Il y en a sans doute qui font ça dans le seul but de connaître leurs fameuses quinze minutes prophétisées par Warhol. Et il est vrai que je ne suis pas loin de penser ce que des associations d’artistes scandaient au cours d’une de leurs manifestations en Europe : « trop d’artistes tuent l’artiste ». Et en effet, on croule sous la surabondance dans le domaine. C’est assez paradoxal, surtout pour moi qui, dans des phases euphoriques d’idéalisme débordant, considère que nous avons tous le potentiel pour créer, que nous ne sommes bons qu’à ça, et que nous ne devrions faire que ça. Mais c’est un autre débat.
Venons-en un peu à ton activité de chroniqueur « monstre ». Autant sur le web que dans les fanzines dans lesquels tu écris, on est stupéfait par la quantité de ta production dans ce domaine. As-tu toujours le même plaisir à chroniquer ? C’est très important ce que tu dis là. Comme tout le monde, j’ai eu mes périodes d’essoufflement, notamment en 2005 où j’ai bien failli décrocher. D’ailleurs, j’étais parti pour. Avec le recul, je me rends compte que cela a été nécessaire ; ce n’est qu’en me mettant volontairement hors course que je me suis rendu compte à quel point c’était important pour moi. Non pas que je considère que ma parole ait plus de poids que celle d’un autre, mais cela répond à un besoin. J’ai besoin de jouer de la musique ; si j’arrête de réfléchir à ce que je te réponds là et que j’écoute ce qui me passe dans le crâne, c’est encore de la musique que j’entends. J’ai donc aussi besoin d’en entendre. Pareil pour les chroniques de disque. J’ai un besoin énorme de partager. Maintenant, je ne le nie pas, je me cache parfois/souvent (biffez la mention inutile) derrière une mauvaise foi crasse, mais je ne me considère pas comme irréprochable. Donc, oui, le plaisir est important. Il est même nécessaire. Crouler sous les promos, voilà un piège que bien des fanzines, webzines et magazines connaissent, et c’est un des plus dangereux. Le plaisir de chroniquer ne m’a plus quitté depuis que je m’y suis remis en tous cas et, je touche du bois, j’espère que ça va continuer comme ça. Mais j’ai ma part de responsabilité là-dedans ; il est complètement déraisonnable de mettre en ligne la discographie complète d’un artiste en un jour. C’est pourtant ce que j’ai fait souvent. Comment s’étonner du ras-le-bol après ça ? Pourquoi je fais ça ? Difficile à expliquer, difficile à le faire entendre je crois ; ce n’est pas pour être le premier à en parler, non, c’est plutôt comme si je me sentais investi d’une mission. Par ici la camisole.
N’y a-t-il pas un problème (déontologique ?) à être musicien, et donc soumis à la critique, et le fait d’être chroniqueur ? Pas à mes yeux en tout cas. Terence Trent D’Arby a bien commencé comme ça. On a vu aussi comment il a fini… Mais une expression résume tout cela parfaitement : « c’est en forgeant que l’on devient forgeron ». Ou alors, si on veut être plus méchant, on peut citer Zappa qui disait des rock critics qu’ils n’étaient que des musiciens frustrés. Je laisserai le soin à ton lectorat de faire la part des choses. Il y a néanmoins quelque chose qui me gêne beaucoup plus : être chroniqué dans des magazines ou webzines auxquels je contribue, parce que là, justement, la question pourrait se poser. Mais ce serait mettre en doute l’impartialité des chroniqueurs concernés. Le faire serait toutefois mal les connaître. Bon, heureusement, il n’y a pas qu’eux ; j’ai même appris tout récemment qu’Exposé, le magazine référence aux États-Unis en matière de musique progressive, va faire un petit dossier sur moi… Comme quoi. Mais c’est toujours comme ça que ça marche, et c’est aussi un aspect qu’Internet ne fait qu’amplifier ; quand vous avez un pote qui vous file son disque, vous n’y accordez qu’une importance modérée parce que c’est votre pote, et donc quelqu’un de proche, et donc que ça ne peut-être que sympathique ce qu’il fait mais sans plus. Par contre, à l’autre bout de la planète, on ne vous connaît pas, et ce côté « familier » disparaît, ce qui laisse de la place à une vraie curiosité. J’ai plus de succès à l’étranger que sur mes terres. C’est bien normal. Ceci dit, être soumis à la critique j’adore ça. Le fait de chroniquer ne fait pas de moi quelqu’un d’intouchable (d’ailleurs peu de gens se sont privés de porter de temps à autres une estocade), mais j’adore ça. Sans remise en question, on n’avance pas. Je dirais même plus : on ne progresse pas, pour être en accord avec votre ligne éditoriale…
Merci Domenico pour cet entretien passionnant. Une brève conclusion ? Merci à toi pour tes questions pertinentes ! Et merci à toutes celles et tous ceux qui auront pris le temps de lire cet échange. Je me permettrai juste de faire ma promo puisque – on l’aura compris – je n’ai pas de maison de disque pour le faire, en invitant tout le monde à se rendre sur mon site officiel où mes réalisations les plus significatives, ou que je considère comme telles, sont téléchargeables gratuitement et en intégralité. Oui, vous avez bien lu ! C’est ça aussi l’avantage de ne pas avoir de maisons de disque ; on peut partager sa musique sans se faire taper sur les doigts. Cela dit, si la musique vous séduit, pour les fétichistes absolus de ce bout de plastique de douze centimètres de diamètre ou pour les bonnes âmes qui consentent à soutenir les démarches indépendantes, j’ai pressé des cds dans un packaging imitant celui des cartonnés à un prix défiant toute concurrence. En tirage limité, bien sûr. Propos recueillis par Christophe Manhès site web : http://users.skynet.be/carpigstroke/ retour au sommaire |