Origine : Scandinavie / USA
Style : Metal progressif
Formé en : 1990
Line-up: Jorn Lande (chant), Tore Østby (guitare), John Macaluso (batterie), Randy Coven (basse), Mats Olausson (claviers)
Dernier album : Burn the sun (2001)

« Allô ? C’est John, de Ark… Tore Østby & moi-même devons venir passer quelques jours à Paris. On pourrait peut-être se voir ? » Comme si l’on pouvait décemment refuser un rendez-vous avec ces messieurs surtout quand ils décident de nous lâcher quelques infos sur leur prochain album ! Magnéto !!

Cela fait un moment que nous n’avons pas eu de nouvelles… Que faites-vous en ce moment ?
John Macaluso : Vous pouvez nous retrouver dans l’émission « Where are they now ? » sur MTV… Tore fait de la peinture en bâtiment et de mon côté, j’ai chanté ici et là (rires)…
Tore Østby : En fait, nous avons visité le sud de la France, où j’habite depuis quelques mois.
John : Il se pourrait aussi que je m’installe en France, mais rien n’est encore fait.

Que s’est-il passé depuis la tournée de Burn the Sun ?
John :
Nous avons fait un « petit » festival, le Prog Power d’Atlanta, où nous nous sommes beaucoup amusés, avec beaucoup de groupes. Nous avons rencontré énormément de gens.

Avez-vous rencontré de nouveaux groupes ? Quelle était l’ambiance ?
John :
Plein de groupes et de gens ! C’était vraiment très sympa ! L’ambiance était excellente. Nous nous sommes notamment liés avec Spiral Architect, et nous avons passé de très bons moments avec les fans. Nous y sommes restés une semaine. Ce fut une très bonne expérience, à tous points de vue.
Tore : Nous avions beaucoup d’amis là-bas, comme Spiral Architect ou, bien sûr, Roy Khan, de Kamelot. C’était assez génial de se revoir tous !
John : C’est amusant, parce que d’habitude, nous nous retrouvons en Norvège, et là, nous avons atterri aux Etats-Unis, jouant tous ensemble !
Tore : Roy m’a d’ailleurs beaucoup fait rire. C’était la première fois que je le voyais sur scène depuis le split de Conception. J’avais l’habitude de le voir à ma droite et là, pour la première fois, je l’ai vu en face de moi !

D’ailleurs, à ce sujet, Tore, beaucoup de gens se demandent si tu comptes retravailler un jour avec Khan ou Conception.
Tore :
nous sommes toujours en contact donc rien n’est à exclure, nous verrons au moment opportun.

En fait, il s’agit surtout de rumeurs mentionnant une éventuelle collaboration avec Roy Khan. Mais revenons à Burn The Sun : quelle a été votre opinion sur la tournée française ?
John :
Excellente ! Que ce soit à Paris, à Reims, à Rennes ou à Lyon, nous n’avons eu que de très bons moments. Les réactions du public nous ont beaucoup surpris : la France a constitué la meilleure étape de notre tournée.

Selon vous, quelle a été votre meilleure date en France ?
John :
Lyon et Paris, je crois. Lyon a d’ailleurs – hélas – représenté la dernière date, puisque la fin de la tournée a été annulée, ce qui nous a vraiment déçu. Nous étions très impatients de jouer, mais n’étant pas totalement responsables du déroulement de la tournée, nous avons été désagréablement surpris de l’annulation de certaines dates. Cependant, celles que nous avons pu assurer furent un vrai plaisir.

Néanmoins, les avis ont été plus ou moins partagés. Certains se sont plaints d’un manque de communication entre le groupe et le public…
Tore :
Ce que vous ne savez pas, c’est que nous n’avons répété, en tout et pour tout, qu’une semaine avant de partir en tournée… C’était donc loin d’être parfait. Nous ne nous connaissions pas encore bien les uns les autres. Cette tournée a donc, en quelque sorte, permis de défricher le terrain sur le plan humain.

Cette question est devenue récurrente ces derniers temps chez les fans : qu’allez-vous faire maintenant ?
John :
Un nouvel album ! Quand Tore est venu il y a quelques mois à New York, où je vis, nous avons commencé à écrire de nouveaux morceaux. Je pense pouvoir dire que ça ressemble à un mélange de nos précédents albums : c’est heavy et progressif, et c’est un peu « commercial » d’une certaine manière… Je pense que nous avons trouvé notre style, ce que nous voulons vraiment être. Ce troisième album sera donc sûrement un peu différent, mais aussi un mélange des deux précédents.
Tore : Notre méthode de travail a été vraiment bonne. Nous avons entamé le processus de composition à New York, une grande ville stressante et effrayante, où tu entends un bruit permanent, et nous avons continué dans le sud de la France, dans un endroit très calme. Cela a donc créé un réel contraste.

Selon vous, l’endroit où vous vous trouvez influence l’écriture et la composition ?
Tore :
Nous sommes allés à New York, mais nous sommes aussi allés à Gettysburg, pour voir la reconstitution de la Guerre de Sécession. Nous avons fait différentes choses pour bénéficier de nombreuses sources d’inspiration. C’est aussi ce que nous faisons ici : nous nous baladons dans Paris, puis nous irons à Barcelone, dans les Pyrénées et en Italie, dans le but de nous imprégner de différentes influences.
John : Nous recherchons des influences très différentes. Nous avons par exemple un ami égyptien à New York. Il est copte, c’est à dire qu’il descend des premiers peuples peuplèrent cette région, après les Africains et avant les Arabes, et il nous a fait écouter de la musique copte : il y a des choses hallucinantes et géniales ! Ensuite, comme l’a dit Tore, nous partirons piocher des idées en Italie et en Espagne, où Tore va emmener sa guitare, de façon à ce que nous puissions jouer avec des musiciens locaux et en apprendre plus sur le flamenco. Quand nous sommes à l’étranger, nous cherchons avant tout à passer du temps avec les gens du pays.

Qu’écoutiez-vous, quand Tore est venu à New York, il y a quelques mois ?
John :
Beaucoup d’albums des Doors. Tore n’a jamais été vraiment adepte des Who, dont je suis un grand fan. Il m’a donc amené d’autres disques que j’ai écouté avec plaisir. Par ailleurs, j’ai toujours été un grand fan de David Bowie, mais je l’avais perdu de vue ces douze ou quatorze dernières années. Tore m’a fait écouter « Heathen », qui vient de sortir, et ça m’a proprement soufflé ! Bref, on échange des albums, et puis… Tu sais comment ca finit !

Avez-vous écouté d’autres nouveautés ?
John :
Non, je ne peux pas dire que nous ayons écouté des groupes récents, voire même moins actuels ces derniers temps. En fait, nous écoutons actuellement des groupes bien plus traditionnels ! Nous allons dans les jours prochains à Rome, où nous allons essayer de retrouver des exemples de ce qui était joué dans la Rome classique et ancienne. Bref, nous recherchons des influences réellement nouvelles.

Tu parles de vieux groupes ? Stone Templum Pilot, Rosae Tattus et Pinkus Floydiam, disques de marbre après leur concert aux arènes de Pompei ?
John :
Non ! Il ne s’agit pas de « vieux » groupes (rires). Je parle en fait de groupes pluri-centenaires ! Nous cherchons à retourner des siècles en arrière, aux racines musicales des pays que nous visitons, à étudier leurs rythmes, leurs partitions, et voire si on peut mélanger tout ça.

Intéressant ! Mais ne pensez-vous pas que ces influences risquent d’être un peu difficiles à digérer pour vos fans ?
John
: Non, nous ne procédons ainsi sans raisons… En fait, nous pensons avoir un titre pour l’album… Enfin, peut-être devrais-je… (se tournant vers Tore) Tore : Je ne sais pas…
John : Nous avons sans doute un titre, donc. L’album traite d’une sorte de guerre cérébrale, de ce qui se passe lorsque tu te bas avec ta propre conscience. Il s’agit cette fois d’un album humain et non plus « spatial », comme c’était le cas avec « Burn The Sun ». Nous nous concentrons plus sur l’élément humain et les batailles spirituelles. Notre piochons donc dans différentes cultures, pour nous imprégner de différents peuples et de nombreux êtres humains, de leurs différences et de leurs musiques, pour documenter ces « batailles morales ». Le nouvel album devrait s’appeler « A Peace of War ». P.E.A.C.E., et pas P.I.E.C.E. (NdT : « Piece of War » signifie « un moment de guerre ». Le titre est donc un jeu de mots entre « Piece » (morceau), « Peace » (paix) et « War » (guerre). Il s’agit donc d’une sorte de bataille au sein de l’esprit, de la psyché. Nous prenons nos influences dans le monde pour nous imprégner des gens. Cela dit, nous n’allons pas non plus prendre de la musique amérindienne et faire « woowoowoowoowoo » tout au long de l’album ! Nous piochons dans tous les styles.
Tore : La vie elle-même est une source d’inspiration plus importante que la musique… C’est du moins le principe que nous essayons d’appliquer…
John : Depuis que Tore et moi-même sommes à Paris, nous jouons aux touristes, chose que nous n’avions jamais fait auparavant. Nous avons pris le bateau sur la Seine, visité Notre-Dame, on est sorti avec des amis hier soir. Un vrai séjour de touristes, quoi ! De ce fait, nous sommes « imprégnés » de la culture parisienne et ça peut nous servir, inconsciemment…

Pour ce qui est de la production de l’album, allez-vous retravailler avec Tommy Newton ?
John :
Oui, on prend les mêmes et on recommence : Tommy Newton derrière les manettes, et Mattias Janke s’occupera de l’artwork…

Quand pensez-vous sortir l’album ?
Tore :
Entre février et mars 2003, même si l’on a encore deux ou trois détails à régler. Nous devrions toutefois être prêts pour cette échéance.
John : Pour cet album, nous voulons tourner partout dans le monde, en Amérique du Sud, aux Etats-Unis, etc. ! On veut finir sur les rotules ! Nous aurions déjà dû tourner aux States, mais certaines choses ne dépendent pas de notre volonté. Nous avons eu de gros problèmes de management, chose courante dans le music business.

Est-ce important pour vous de pouvoir contrôler l’aspect business/management ?
Tore
: Il est clair qu’il est important de voir de visu la personne avec qui tu vas bosser dans le futur.

Auriez-vous un message pour vos fans français ?
Tore :
Vivement qu’on revienne ! (John tire de son sac un cahier de brouillon)
John : « Je suis très content de t’avoir rencontré ! » (en français dans le texte). Très sincèrement, notre tournée française reste le meilleur souvenir de notre périple européen. C’est un pays respectueux de la musique, quelle qu’elle soit. J’ai beaucoup de respect pour ce pays, ainsi que pour les batteurs français.

Aurais-je oublié quelque chose dont vous vouliez peut-être parler ?
John :
Tu as oublié des tonnes de choses (Rires). Sans chercher à paraître prétentieux, ce que nous avons déjà pour cet album surpasse de loin de que nous avons fait sur Ark et Burn The Sun, tout en étant le mélange parfait de ces deux albums.