Weather Systems - Ocean Without A Shore
Sorti le: 27/09/2024
Par Florent Simon
Label: Music Theories Recordings
Site: https://weathersystems.bandcamp.com/album/ocean-without-a-shore
Les Liverpuldiens nous avait habitués à des sorties éparses ces dernières années, attisant l’appétit des fans. Mais ce hiatus de sept ans imposé par cette pause dû à des difficultés financières liées au Covid-19 les avait plongés dans l’incertitude la plus totale. Leur attente est pour ainsi dire terminée avec ce nouveau groupe qui n’en est pas vraiment un. Explications.
Ce retour métamorphique basé sur le duo Daniel Cavanagh / Daniel Cardoso fait de multiples références au passé, tant par ce nom de scène qui fait écho à l’album sorti par Anathema en 2012, que par la pochette qui en reprend l’esthétique avec ce fisheye aérien.
La continuité (conceptuelle dirait un célèbre moustachu) ne s’arrête pas là. En effet, la musique proposée est proche de l’univers propre à feu Anathema, ce qui s’explique d’abord par le fait que la majorité ait été composée en vue de sortir leur prochain album avorté. Elle se retrouve de plus dans son esthétique qui ne s’éloigne que peu du rock progressif mélancolique qui caractérise depuis des décennies le groupe culte.
Nous retrouvons ainsi les ingrédients typiques tels que les enchevêtrements de voix masculines et féminines (ici portée par Soraia Silva) ou leur son rock “riff-oriented”. Il est à noter cependant une bifurcation vers un son plus électro (Ocean Without A Shore), la world music (The Space Between Us) ou encore le métal prog (Synaesthesia), sans pour autant se renier. Les rythmes asymétriques et les aérations acoustiques sont toujours présentes, en équilibre subtil entre le pêchu et le délicat.
Les plus complétistes d’entre vous apprécieront les suites que sont Untouchable part 3 et Are you there? part 2, complétant les morceaux éponymes datant de respectivement 2012 et 2003, à l’ambiance éthérée fort agréable, bien que peut-être moins consistants que leurs prédécesseurs en termes de composition à part entière.
On notera enfin la volonté d’enchaîner les titres pour former un tout, et des soli simples sans être simplistes, la virtuosité n’étant pas de leur vocabulaire. Ce qui pourrait être plus subjectivement considéré comme des défauts (pour peu que l’on ne connaisse pas leur patte) serait plutôt ce sentiment de longueurs et de répétitions que leur impose cette musique immersive, ou encore le manque d’aspérité des thèmes et arrangements sans fioritures, ce qui a cependant toujours fait le sel de leurs mélodie.
Pour résumer, les fans nostalgiques seront ravis, tandis que les primo-écoutants découvriront à sa juste valeur cette institution du rock progressif moderne. Un nouveau départ dans la continuité? Peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse !