Ultraphauna - No No No No
Sorti le: 21/04/2023
Par Jean-Philippe Haas
Label: Dur et Doux
Site: https://ultraphauna.bandcamp.com
Ultraphauna c’est la concrétisation par un album intitulé No No No No de la collaboration entre Timba Harris et Dorothy Wave, avec le soutien de Toby Driver (Kayo Dot / Extra Life) à la basse et Joel C. Murray à la batterie. Le violoniste d’Estradasphere, Secret Chiefs 3 et plus récemment High Castle Teleorkestra se partage le travail de composition avec sa complice, qui occupe le poste de chanteuse et se charge de tous les synthétiseurs. De ce fait, il existe un réel contraste entre les titres apportés par Wave et ceux de Harris. Les premiers lorgnent vers une chanson expérimentale gorgée de synthétiseurs (parfois très 80s, comme sur « Behind Mine ») avec de longs passages instrumentaux. On peut y entendre des sonorités sino-japonaises (« Spilling From The Mouths of Babes »), l’influence de Björk et Kate Bush (« No, no, no, no », « I’m You Now »), y compris sur le dernier quelque peu loufoque « Pearl » (et sa trompette… bruitée à la bouche ?).
Les titres de Harris sont dans l’ensemble plus longs, instrumentaux, et en toute logique centrés davantage sur le violon. « Mont Tauch » rappelle les grands moments d’Estradasphere avec ce côté « bande originale de film » tandis que les influences proche-orientales ou indiennes infusent largement « Summonin The Maker » et « Little Maker ». La basse ronflante de Driver et la frénésie de Murray sur « Collidascope » et « Wow, João ! » font par instants glisser les compositions vers une sorte de Secret Chiefs 3 à peine édulcoré.
Ce qui unit finalement ces deux univers sonores plutôt différents c’est, outre la section rythmique, leurs affinités avec les musiques dites « ethniques », notamment celles du continent asiatique. Un album aux frontières de la world music, de l’art rock, de l’electro pop-rock, un peu fourre-tout, dichotomique, mais généreux et suffisamment bien agencé pour captiver d’un bout à l’autre.