Atlas Empire - The Stratosphere Beneath Our Feet

Sorti le: 31/12/2018

Par Julien Giet

Label: Autoproduction

Site: https://www.atlasempire.co.uk/

Nous sommes en 2018, fin 2018 précisément ; qui aurait crû que le rock alternatif serait toujours d’actualité ? Cette année, Failure a remis le couvert avec le très bon In the Future Your Body Will Be the Furthest Thing from Your Mind après sa résurrection surprise de 2015 et l’excellent The Heart is a Monster. Nous sommes en 2018, le mélange des genres atteint un paroxysme passionnant : vous souvenez vous l’an dernier de l’excellente surprise qu’a été Reflection of a Floating World ? Cet album de rock progressif produit en respectant les aspects sonores d’un rock typé stoner ? C’est de cet élan progressif que se réclame Atlas Empire à travers leur premier album teinté d’influences allant du rock alternatif à la Cave In en passant par le post rock pour ses ambiances allant d’atmosphères planantes aux déflagrations soniques que les fans d’Oceanzise pourront apprécier. Amateurs de murs de guitares et de voix assurées, préparez-vous à secouer vos nuques au rythme d’une batterie puissante qui n’omet pas les structures asymétriques chers à leurs influences. Pourtant, dans ce torrent tumultueux mené de front par «  As Yet Unwritten  » ou encore «  The Moment We Were Exploring  » aux effets de rouleau compresseur inarrêtable, on remarquera des pistes plus acoustiques («  Gethsemane  ») du plus bel effet laissant la part belle aux mélodies. Le côté progressif mâtiné de post rock s’exprime sur les passages instrumentaux de «  The Entire History  » ou de The Hostess  », nous propulsant dans la stratosphère promise par le titre de l’album. Le groupe sait doser l’intensité pour procurer un effet « montagnes russes », cassant l’éventuelle lassitude qui pourrait se manifester. La pulsation sait se faire simplement binaire lorsque la puissance efficace est l’effet recherché, tout comme elle sait se faire lunaire lorsque les turbulences sont derrière nous, et se complexifier lorsque l’exercice l’exige, le tout servi par une production propre pouvant peut-être gagner à devenir un peu plus organique sur les prochains albums .

Une mention est à accorder à la pochette du disque réalisée par Slug Draws (de son nom Jamie Kerr) ; elle est sublime, représentant tout ce que l’album cherche à nous faire ressentir : ce sentiment de survoler la planète, partagé entre apesanteur relaxante et turbulences tumultueuses. Au-delà de la stratosphère, le retour sur Terre s’amorce mouvementé.