Spock's Beard - Noise Floor
Sorti le: 21/05/2018
Par Dan Tordjman
Label: InsideOut Music
Site: http://spocksbeard.com/
Ce n’est pas nouveau. L’annonce d’un nouvel album de Spock’s Beard n’est jamais anodin. Ce troisième album avec Ted Leonard au chant ne déroge pas à la règle. Seule nouveauté, peu réjouissante de surcroît, le départ de Jimmy Keegan, laissant vacant le siège de batteur. Les auditions n’ayant pas abouti, c’est un revenant, nul autre que Nick D’Virgilio qui s’est chargé de mettre la batterie en boîte. Mais que les choses soient claires : NDV n’est là qu’en tant que musicien de session.
Comme d’habitude, c’est en grandes pompes que les débats débutent avec « To Breathe Another Day » et son refrain accrocheur. Les Californiens semblent en grande forme et il n’y a qu’à entendre Ted Leonard, pour savoir qu’ils ne sont pas venus beurrer des tartines. Car comme toujours, ou presque, c’est ce mélange de puissance, de folie et de finesse savamment dosées, qui fait la marque de fabrique désormais reconnue de Spock’s Beard. Et un album de Spock’s Beard c’est souvent une invitation à une balade dans les montagnes russes où l’on passe ainsi du calme agréable de « Somebody’s Home » à la montée en puissance, emprunte de quelques mesures folles d’« Have We All Gone Crazy Yet ? ». Avec « So This Is Life », Spock’s Beard pond son plus bel hommage aux Beatles mais surtout au Floyd. Impossible de ne pas penser à « Breathe » à l’écoute de cette balade avant de s’énerver à nouveau sur « One So Wise » où Alan Morse et sa guitare se lâchent totalement et Ted Leonard part dans de jolies envolées lyriques.
Que ceux qui restaient sur leur faim quant au manque de folie absente depuis le départ de Neal Morse se rassurent. L’instrumental « Box Of Spiders », avec son passage latino démentiel drivé par un Nick D’Virgilio infernal derrière les fûts, vont les ravir avant une fin en apothéose avec « Beginnings ». Le deuxième disque Cutting Room Floor comporte seulement quatre titres et suscitera des interrogations dans l’esprit de certains. Si le refrain de la jolie balade « Days We’ll Remember » restera dans les esprits, « Bulletproof » et « Armageddon Nervous »s’avèrent en revanche moins indispensables. Tout le contraire de « Vault » rock and roll à souhait avec, là encore, un refrain diaboliquement efficace et des guitares harmonisées rappelant les plus belles heures de Queen.
Bien aidé par les oreilles expertes de Rich Mouser docteur es producteur que l’on ne présente plus, Spock’s Beard signe ici un album bien maîtrisé, qui lui permettra de se réconcilier avec les âmes déçues par The Oblivion Particle. Cette chronique est terminée. Maintenant, messieurs « Let’s make some noise » !