Yökaï - Coup de grâce

Il y a un an, les Belges de Yôkaï sortaient Sentinelle, un EP annonciateur d’un Coup de Grâce plus conséquent. Le terrain était bien préparé de sorte qu’on n’est guère dépaysé par le titre d’ouverture : « Mascotte » reprend quelques-unes des singularités du groupe, comme des motifs répétitifs et hypnotiques menés par la section rythmique, des progressions dramatiques tissées par les synthétiseurs et la guitare électrique, qui pourraient très bien servir de bande son à un film à suspense. « Roubaix » possède ce même potentiel narratif très « seventies », à l’instar de « Het Bos » et ses roulements militaires, ou encore « Cheval de rêve » et son indéfinissable petit côté Giallo.

Le choix des sons de claviers est une autre marque de fabrique de Yôkaï, oscillant entre le côté vintage des années soixante-dix et les sonorités electro des années quatre-vingt qu’on peut entendre sur « Amazonas » et « Ledeberg », ou le titre « caché » en fin d’album, croisement d’une pop instrumentale sautillante avec la musique de jeu vidéo.

Si on injecte à tout cela un peu de psychédélisme et quelques incursions à la flûte et au saxophone, on obtient neuf pièces instrumentales à la fois familières et parfaitement originales, qui font de Coup de grâce un disque aussi inclassable qu’addictif.