Rikard Sjöblom’s Gungfly - On Her Journey To The Sun

C’était une surprise, et une déception d’apprendre l’an dernier, que Beardfish mettait un terme à ses activités. Pourtant fort d’une notoriété croissante avec des premières parties en ouverture de Flying Colors, Spock’s Beard ou Neal Morse, Rikard Sjöblom, véritable éminence grise du groupe, pensait qu’il était temps pour le poisson-chat de prendre sa retraite. Pour autant, Sjöblom avait plus d’un tour dans son sac de sons. En plus d’être dorénavant membre à part entière de Big Big Train, le Suédois a donc lancé son projet solo Gungfly, non sans toutefois débaucher ses anciens camarades David Zackrisson et l’ancien batteur de feu Beardfish, Petter Diamant.

La subtilité de cet album, comme pour tous les albums de Beardfish, c’est que Rikard Sjöblom est généreux. Le Suédois ne regarde pas à la dépense. S’il était chef cuisinier, l’on ressortirait de son restaurant rassasié comme jamais. C’est le cas ici avec On Her Journey To The Sun avec son menu en 11 parties dont trois tirades longues de plus de dix minutes. Cette variété et cette diversité ne sont pas sans rappeler les glorieuses de The Flower Kings, Genesis ou Frank Zappa. Ainsi on passe allègrement du barré « Polymixia » au planant « If You Fall », tandis qu’ « Off The Orb » rappellera à nombreux d’entre vous les grandes heures de gloire de Genesis. Les amoureux de morceaux épiques ne seront pas en reste. Avec « Polymixia » et « The Rivers Of Sadness » pari est pris que vous aurez mangé à satiété.

Il faut (de nouveau) saluer la maturité de Rikard Sjöblom. Un talent de composition pur, façonné à travers Beardfish et plus récemment au sein de Big Big Train auquel on ajoute des soli gorgés de feeling sans pour autant transgresser les limitations de vitesse. Si le Suédois a utilisé les vieux pots pour faire la meilleure de ses soupes, il a également ajouté une touche de modernité avec une production léchée et soignée. Une jolie réussite.