Perpetual Escape - Into my dreams
Sorti le: 17/07/2016
Par Florent Canepa
Label: Autoproduction
Site: http://www.perpetual-escape.com/
Ne vous laissez pas rebuter par l’illustration un peu pataude, le nom quelconque et le morceau d’ouverture neo-prog flamboyant-barbant. Perpetual Escape est bien plus qu’une énième livraison d’un supposé espoir français. Les Strasbourgeois peuvent en apparence proposer un métal glorieux déjà entendu mais le contenu de Into my dreams offre une variété finalement pas si anodine. Première dualité bienvenue, celle des chanteurs, un organe féminin, très proche d’Anneke Van Giersbergen (la similitude entre Anaïs Sieffert et l’icône néerlandaise est parfois troublante), l’autre masculin, qui rappelle le voisin Allemand Andi Deris, en version grave. Malgré un Anglais un peu francisé, leur symbiose entraîne tout un relief. Et si le début de l’album est dispensable, on attaque les choses sérieuses dès « Outer Heaven », au riff métallique saccadé réussi.
Très accessible, le groupe se présente comme un chantre du heavy rock car la plupart des titres sont finalement assez héroïques pour rentrer dans la catégorie, malgré quelques soubresauts éprouvés par Megadeth (flagrant à mi-parcours sur « Duty and memories »). Il existe un aspect alternatif de bon aloi (des ponts de basse, quelques guitares et la voix grunge discutent avec Helmet) et cela donne du nerf à l’ensemble. Autoproduit, le son manque parfois d’épaisseur il est vrai : « The Tales of the lost soul », accessible, aurait mérité un traitement plus incisif pour casser une forme de banalité. Mais il faut reconnaître du mérite à l’artisanat qui ne gâche pas l’ensemble.
Même en tempo radio (« You are the one », comme Hoobastank, référence qui va contracter certains…), l’assemblage garde suffisamment de charme et de variations pour ne pas être falot. Pièce fantastique de dix-sept minutes, le morceau-titre achève de nous convaincre que nous tenons quelque chose. Là où l’exercice aurait été périlleux voire carrément casse-gueule pour beaucoup, le quintette s’en sort confortablement et l’on retrouve pêle-mêle Lacuna Coil, Mike Patton ou Dream Theater dans un maelström qui va quelque part. Perfectible certes, mais on sera là pour voir ça.