Draw Me A Sheep - Premier pas

Qui a dit que le djent était une musique froide et assourdissante ? Pas les membres de Draw Me A Sheep en tous cas ! Ce jeune groupe de Toulousains sort du lot avec son premier album autoproduit intitulé Premier Pas. Ce dernier est classé dans le genre metal instrumental car Draw Me A Sheep n’a pas trouvé chanteur à sa musique. Néanmoins, on peut constater que cela ne les empêche pas de sortir quelque chose de très intéressant ! Après un mastering prestigieux d’Adam « Nolly » Getgood, qui n’est autre que le bassiste de Periphery, et un passage chez Thierry Mordant, pour un artwork des plus somptueux, nous voilà avec un bel objet entre les mains.

De suite, le cocktail se propage et on sent la grande maîtrise instrumentale des quatre compères. On a affaire à une musique de grand ! Mais ne vous méprenez pas, la technicité est toujours au service de la musicalité. Il ne s’agit pas d’une musique démonstrative. Le groupe offre quelque chose de très compact, homogène, beaucoup de riffs en peu de temps. C’est le seul défaut que l’on pourrait lui reprocher (en est-ce vraiment un ?). Passée la claque musicale de la première écoute, on s’émerveille des petits détails et surtout de l’immense palette d’influences qu’ils nous donnent à écouter ! Il y en a pour tous les goûts : des passages funk, djent, metal, death, jazz… Mais, vous l’aurez compris, le grand mot pour désigner Premier Pas est sans doute « progressif ».

On peut aussi remarquer une tendance à garder un côté ironique voire loufoque, un peu à la sauce Aristocrats, dans les compositions et arrangements (comme dans les morceaux « Twist and Icecream » et « Old Coffee Bar »). C’est très bien pensé de leur part. On pourrait écouter l’album trois fois de suite que ça ne gênerait pas ! Aussi, on retrouve des instruments originaux pour une musique metal : contrebasse, cuivres et basse en slap façon funky. Tous ses éléments en font mélange unique et incomparable avec les formations djent actuelles.

Il est clair que Draw Me A Sheep mérite que l’on s’y attarde. Avec cet album, il entre dans la cour des grands sans même passer par le stade amateur. Quelques reproches sont quand même à signaler pour ne pas prôner la perfection : le groupe pourrait créer des phases un peu plus planantes pour laisser respirer l’auditeur, même si, sur Premier Pas, on n’en ressent pas forcément le besoin. Ensuite, allonger les compositions permettrait de se retrouver avec un disque digne de ce nom. En effet, on a plus affaire ici à un EP, puisque celui-ci fait un peu moins de trente minutes.

Surveillez de près ces Toulousains qui pourraient bien briller sur les plus grandes scènes metal dans quelques années ! A écouter de toute urgence.