Steve Hackett - The Man, The Music
Sorti le: 22/11/2015
Par Jean-Philippe Haas
Label: Wienerworld
Site: http://www.hackettsongs.com/
Le maigre espace accordé à Steve Hackett dans le récent documentaire Sum of The Parts est resté en travers de la gorge d’un certain nombre de fans de Genesis et du principal intéressé. Celui-ci ne s’est d’ailleurs pas privé de le faire savoir. Si The Man, The Music sera sans doute moins médiatisé, il rend en tous cas justice à celui qui fut l’un des créateurs d’albums iconiques du prog’ – voire du rock tout court – comme Selling England By The Pound ou The Lamb Lies Down On Broadway.
Le label Wienerworld n’a toutefois pas les moyens de la BBC, et cela s’en ressent. Ainsi, ce documentaire comprend essentiellement des entretiens avec l’ex Genesis (chez lui, en studio…), mais aussi avec des membres de sa famille (sa mère, son flûtiste de frère, sa femme…), ses compagnons de studio et de route (le producteur Roger King, le bassiste Nick Beggs,…) et quelques personnalités de premier plan comme Steven Wilson et Chris Squire, décédé plus tôt cette année. Il s’agit probablement là de l’une de ses dernières entrevues filmées. Détendus, les deux compères évoquent Genesis, King Crimson, Yes et bien sûr leur collaboration sur Squackett.
Hackett évoque son enfance (on remercie Steve d’avoir choisi la guitare plutôt que l’harmonica de son père !), sa vie personnelle et la façon dont elle est projetée dans ses compositions, ainsi que son parcours avec et sans Genesis. Quelques rares extraits de scène ponctuent ces longs entretiens où le musicien se fend parfois d’une petite démonstration à la guitare, accompagnée occasionnellement d’explications techniques. Passionnant pour qui s’intéresse à tous les aspects de la vie de cet artiste hors pair et qui en sait déjà long sur ses disques, le film n’est cependant pas à conseiller au novice qui souhaiterait découvrir le personnage et se faire une idée de sa musique : « The Man » prend largement le pas sur « The Music ».
Quoi qu’il en soit, ce reportage un peu austère de près de deux heures et demi, exclusivement réservé aux anglophones, a le mérite de rendre à César ce qui lui appartient et de célébrer le seul membre de Genesis à alimenter aujourd’hui encore la flamme de l’époque la plus créative du groupe.