RPWL - Wanted
Sorti le: 10/03/2014
Par Cyril Queneau-Pitol
Label: Gentle Art Of Music
Site: www.rpwl-wanted.de
Voici donc Wanted, la nouvelle création des allemands de RPWL, suivant de très près la sortie du live A Show Beyond Man And Time capté lors de leur dernière tournée. Il sort également deux ans après, jour pour jour, après le conceptuel… Beyond Man And Time justement !
L’histoire du rock a souvent montré qu’un album enregistré a la suite d’une grosse tournée, est plus brut, plus « rentre dedans », car composé sur la route et dans l’esprit scénique. Nous pourrions alors nous attendre à un enregistrement relativement proche du précédant essai studio. D’un autre côté, deux ans sont aussi suffisants pour changer une orientation musicale. Alors, qu’en est-il de cet album ? Qui, quoi, qu’est-ce qui est donc « recherché » par RPWL ?
Un rouleau de Platon, découvert par Garibaldi, dans lequel est évoqué un médicament trouvé par Hippocrate. Celui-ci conduirait l’esprit humain vers un monde réel et absolu, libre de toute illusion, décrit par Platon comme Le don de la liberté absolue. Rien que çela !
Passée la première surprise de « Revelation », (une intro de 5 :17 mn, annonçant, tel un générique de film, une sorte de casse-tête psychologique), nous retrouvons le son du groupe, grâce surtout à la voix de Yogi Lang (proche de celle de David Gilmour) et au refrain de « Swords And Guns ».
Même si les influences sont digérées depuis bien longtemps maintenant (la formation étant un cover de Pink Floyd à ses débuts), elles n’en restent pas moins réelles tout au long des 10 titres de cet album (« Misguided Thought » par exemple).
Avec de nombreuses ambiances cinématographiques dans les introductions et conclusions des morceaux, l’album s’écoute d’un trait avec toujours un réel plaisir. Il fait la part belle aux longs soli de guitares et claviers, y reflétant les méandres psychologiques d’une telle quête (guerre, paix, amour, introspection…). Alliant une certaine tradition progressive aux recherches plus modernes, la grande force de ce groupe est de pouvoir garder sa propre identité en incorporant des éléments électro, indus (avec parfois même, quelques surprises à la Depeche Mode) et d’autres plus progressifs 70’s (King Crimson, ELP, surtout au niveau des guitares. « Disbelief », par exemple, illustre ce mélange des genres, avec un clin d’œil à peine déguisé à « What do you want from me » de Pink Floyd.
Dire que Wanted est l’album de la maturité serait prématuré, car il s’agit ici d’un concept. Pour répondre à notre première interrogation, il reste tout de même dans la continuité de son prédécesseur, sans pour autant plonger dans la redite. L’introduction des éléments cités plus haut sont-ils inhérents à cette vision cinématographique de l’histoire ? Ou, sans parler de virage à 90° (on ne peut reprocher à RPWL de faire du RPWL), marque-elle les prémisses d’une nouvelle orientation musicale ? Réponse dans deux ans ?