Bonobo - The North Borders
Sorti le: 24/07/2013
Par Guillaume Chauvat
Label: Ninja Tune
Site: www.bonobomusic.com
Simon Green, producteur anglais signant ses œuvres sous le nom de Bonobo, nous dévoile le cinquième album d’une série initiée il y a douze ans avec Animal Magic. Pionnier et élément phare de la mouvance electro downtempo, Green nous propose d’atypiques sonorités, résultantes de sa volonté d’explorer et de faire découvrir de nouveaux arrangements mélodiques, rythmiques. Les influences croisées marquant sa réflexion relèvent de domaines aussi divers que le trip-hop, le jazz, la musique orientale, etc. C’est précisément dans cet univers hybride que nous fait évoluer The North Borders.
L’album est caractérisé comme ses prédécesseurs par un beat accentué et un rythme global lent. Néanmoins quelques évolutions sont à relever. Bonobo a épuré son travail, simplifié la rythmique et le sampling, ce qui a eu pour effet d’atténuer la perception des influences citées plus haut et de produire une coloration plus minimale. Le ton global est moins enjoué, moins léger, notamment par rapport à celui de l’excellent Black Sands (2010). Voix étouffées et recours à l’écho décrivent par moments de mélancoliques paysages (« Emkay », « Sapphire »). C’est parfois la progression de la piste qui nous entraîne vers les frontières depuis lesquelles Simon Green nous hypnotise (« Cirrus »).
La voix humaine compte parmi les instruments que Bonobo affectionne. Comme à son habitude, le producteur a invité quelques interprètes, afin de compléter et d’enrichir sa production : Grey Reverend, Szjerdene, Cornelia Dahlgren ou encore la chanteuse soul Erikah Badu, qui apparaît sur la piste « Heaven for the Sinner ». Choisies pour leur adéquation avec une ambiance musicale particulière et un motif que souhaitait travailler Simon Green, ces quatre voix s’y intègrent de manière opportune.
Empreint de sonorités délicates, précises et précieuses, The North Borders nous rappelle Dial M for Monkey. Sans parvenir toutefois à supplanter la géniale diversité du précédent Black Sands du fait notamment d’un beat un peu passe-partout, cette nouvelle production nous plonge dans une douce rêverie, fruit d’un heureux sampling d’instruments de toutes sortes.